Une campagne présidentielle difficile et prématurée. Très étrange atmosphère politique aux Comores. D’ailleurs, point besoin d’être gran...
Une campagne présidentielle difficile et prématurée.
Très étrange atmosphère politique aux Comores. D’ailleurs, point besoin d’être grand clerc pour constater que les Comores sont déjà entrées en campagne électorale et que les états-majors s’agitent dans tous les sens, mettant dans l’embarras ceux des Comoriens qui sont dans l’incapacité de faire leur choix dans l’état actuel des choses. L’élection présidentielle comorienne de 2016, la dixième depuis l’indépendance du pays, doit permettre de choisir le président de la république des Comores qui succédera à Ikililou Dhoinine, pour un mandat de cinq ans.Elle devrait normalement se tenir les dimanches 6 novembre et dimanche 25 décembre 2016, si le calendrier de l’élection présidentielle de 2010 sert de référence.
Très étrange atmosphère politique aux Comores. D’ailleurs, point besoin d’être grand clerc pour constater que les Comores sont déjà entrées en campagne électorale et que les états-majors s’agitent dans tous les sens, mettant dans l’embarras ceux des Comoriens qui sont dans l’incapacité de faire leur choix dans l’état actuel des choses. L’élection présidentielle comorienne de 2016, la dixième depuis l’indépendance du pays, doit permettre de choisir le président de la république des Comores qui succédera à Ikililou Dhoinine, pour un mandat de cinq ans.Elle devrait normalement se tenir les dimanches 6 novembre et dimanche 25 décembre 2016, si le calendrier de l’élection présidentielle de 2010 sert de référence.
Le
marathon politique lié à cette élection est d’ores et déjà déclenché
dans toute l’étendue du territoire national, mais aussi au sein de la
grande communauté comorienne de France,
toujours convaincue d’avoir le sort des Comores entre ses mains. Des
réunions et des conciliabules se tiennent tous les jours pour
positionner certains leaders jugés crédibles et évincer d’autres non
crédibles et ne présentant pas des atouts pour remporter ce scrutin
(selon quels critères? Mystère). Des ruptures au sein de certains partis
politiques font surface et de nouveaux partis politiques naissent ex-nihilo,
sans peur de faire rire les Comoriens. Politique spectacle, quand tu
nous tiens… Les leaders politiques retroussent leurs manches, en
sillonnant les quatre coins de l’Archipel et de France,
pour recruter des cadres et des fins politiciens afin de pouvoir
affronter ces échéances électorales qui s’annoncent cruciales et
difficiles. Actuellement, personne ne peut se targuer du monopole de
l’électorat de Ngazidja pour franchir le 1er tour, même si certains «se font boire du nectar», comme on dit aux Comores. Ne dit-on pas toujours aux Comores que «la langue n’a pas d’os»
et que chacun peut fantasmer et dire tout et n’importe quoi, pour
amuser le tapis? Mais, force est de constater que les candidatures
risqueront d’être pléthoriques, caricaturales et complaisantes, car même
Ahmed Sambi, originaire d’Anjouan, et Hakim Ali Saïd, originaire de
Mayotte, comptent se présenter à l’élection primaire, qui aura lieu,
cette fois-ci, conformément à la Constitution, en Grande-Comore.
Pour
l’instant, certains visages qui ne sont pas les moins connus de la
classe politique comorienne commencent à se distinguer et certains
d’entre eux ont déjà annoncé leur souhait d’être candidats aux élections
primaires, qui échoient à l’île de Ngazidja. Rien n’est encore «officiellement officiel»,
mais eu égard aux empoignades, divergences de vues, et conflits
d’intérêts et de personnes au sein de plusieurs formations politiques,
il n’est plus un secret pour personne que chacun veut revendiquer un
leadership âprement discuté. Azali Assoumani face à Houmed Msaidié,
Mouigni Baraka face à Mohamed Daoud dit «Kiki»
se regardent en chiens de faïence, et logiquement, la CRC et le Parti
Orange sont entrés en crise interne débouchant sur des exclusions.
Implosion? Probablement pas, même si les plus légitimistes sont
accrochés à la structure-mère, comme un homme qui se noie et qui
s’accroche même à un serpent venimeux, pendant que les courants
dissidents font du cinéma.
Nul
n’est désormais capable de prédire les conséquences qui pourraient en
découler, mais toujours est-il qu’à l’heure actuelle, ces antagonistes
se lancent un défi, et chaque candidat potentiel jure de son coté
incarner le leadership du parti. L’Orange est devenue l’Organisation
républicaine pour l’Avenir (il faudra bien quelqu’un pour s’occuper du
présent) et le clan Mouigni Baraka organisera un congrès dans les jours
qui viennent pour créer son parti. Quant à la CRC, Houmed Msadié, après
avoir été confirmé à la tête de la CRC par voie judiciaire (une première
aux Comores), une assemblée a eu lieu au Foyer des Femmes de Moroni pour placer Hamidou Karihila à la tête de la «CRC»,
étant tout de même noté que Hamidou Karihila n’a pas le droit de
s’exprimer et d’agir au nom de la CRC, et que c’est le juge qui l’a
souverainement et définitivement décidé. Pour sa part, le «légitime»
Houmed Msaidié a déjà prévu un congrès dans les jours à venir mais l’on
ne sait pas s’il va adopter une autre appellation ou pas. En tout état
de cause, il n’en a pas besoin puisque c’est à lui que le juge a remis
les clés de la CRC.
Le
parti présidentiel, pour sa part, n’a pas encore songé à la désignation
de son candidat car il est régi par des textes, lesquels sont seuls à
départager les prétendants.
Comme
chacun le sait, Ahmed Sambi s’est déjà déclaré candidat, n’en déplaise
aux prétendants grands-comoriens de son parti, chacun s’agrippant sur la
mauvaise rédaction de la Constitution, qu’on prétend pourtant née des
cogitations et de la plume de fins juristes et constitutionnalistes. Le
Mahorais Hakim Ali Saïd, lui, n’a pas de formation partisane, son seul
parti politique étant l’ambassade de France à Moroni et les anciens «Serrez-la-main», reconvertis en «Soldats chatouilleurs». La communauté comorienne installée en France
n’est pas en reste, et des dizaines de prétendants veulent se porter
candidats, d’après ce qui se chuchote et se murmure dans le métro
parisien, de la gare de Châtelet à Gare du Nord, de Boissy-Saint-Léger à
La Courneuve et Saint-Denis.
Qui vivra verra….
Auteur : Docteur Ali ABDOU MDAHOMA, professeur de lettres modernes à Paris.