Une candidature autorisée par la Constitution, interdite par la sociologie du pays. « La Présidence est tournante entre les îles. ...
Une candidature autorisée par la Constitution, interdite par la sociologie du pays.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Dimanche 3 novembre 2013.
«La Présidence est tournante entre les îles. Le Président et les Vice-présidents sont élus ensemble au suffrage universel direct majoritaire à un tour pour un mandat de cinq (5) ans renouvelable dans le respect de la tournante. Une élection primaire est organisée dans cette île et seuls les trois candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrage exprimés peuvent se présenter à l’élection présidentielle. Dans tous les cas la primaire ne peut s’organiser deux fois successives dans la même île. […]», nous apprend l’article 13 de la Constitution comorienne. Dans la réalité, cette disposition n’a été instaurée que pour permettre à chaque île de faire élire l’un de ses natifs à la tête de l’État comorien à tour de rôle. De fait, si la Constitution permet la...
présentation de la candidature de n’importe quel Comorien venant de n’importe quelle île, pour peu qu’il soit inscrit sur les listes électorales, sur le plan sociologique, il serait malvenu de la part du Comorien de se porter candidat à l’élection primaire se déroulant sur une île qui n’est pas la sienne, celle où se situent ses origines personnelles et familiales.
Après avoir voulu empêcher la tenue de l’élection de 2010 devant porter un Mohélien à la tête des Comores, après avoir fait lambiner Ikililou Dhoinine pendant 6 mois avant de le laisser s’installer à Beït-Salam, le 26 mai 2011, pour 2016, Ahmed Sambi crâne de nouveau par un «Si vous le voulez bien et si Dieu me prête vie, je serais candidat à l’élection présidentielle de 2016». Il ne peut pas attendre le tour d’Anjouan en 2021. Il veut tout, ici et maintenant. Le lancement complètement raté de son parti «Juwa la Kiyama», «Le Soleil de l’Enfer» lui a donné l’occasion d’ergoter et de se faire de nouvelles illusions, croyant que chaque fois, les Comoriens accepteront de se faire rouler dans la farine.
Le malheur dans tout ça, c’est de voir nombre d’acteurs politiques s’aplatir par terre pour faire partie de son attelage électoral. En tout état de cause, en Grande-Comore, on tient un discours qui se résume ainsi: «Si Ahmed Sambi se présente à l’élection de 2016, cela signifie qu’il sous-estime et méprise la Grande-Comore et les Grands-Comoriens. Or, le pire des politiciens grands-comoriens vaut 1000 fois mieux en Grande-Comore qu’Ahmed Sambi, qu’il faudra remettre à sa place pour qu’il comprenne que son attitude n’est pas appréciée à la Grande-Comore. Il l’apprendra un jour à ses dépens. Pourquoi n’a-t-il vu ni Mohélien, ni Grand-Comorien à Anjouan en 2006? Parce que les Mohéliens et les Grands-Comoriens ont du respect pour les Anjouanais, un respect qu’Ahmed Sambi n’a ni pour Mohéli, ni pour la Grande-Comore».
De toute manière, Ahmed Sambi n’a jamais été un légaliste. Et quand un desperado comme lui se met à évoquer la Loi, il s’agit toujours d’un légalisme de façade, un légalisme forcément suspect. Après tout le mal qu’il a fait à ce pays, c’est aujourd’hui qu’Ahmed Sambi se lance dans l’exégèse de la Constitution pour en exploiter les failles. C’est honteux. Franchement honteux.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Dimanche 3 novembre 2013.