500.000 Bédouins «naturalisés» vont s’approprier les Comores et nous y chasser
Les ânes rouges renouvellent la honte de la «citoyenneté économique» pour des années.
Incorrigibles ânes rouges placés à la tête de l’État comorien, pour le malheur du peuple de ce beau pays. Voilà des gens qui n’ont rien compris, rien appris de leurs monstruosités, des individus complètement coupés de la population, des autistes qui n’ont pas encore compris qu’il est temps pour eux d’arrêter le crime qu’est la vente des passeports comoriens à des étrangers. On peut se poser des questions légitimes sur les raisons qui ont poussé Mohamed Ali Soilihi, Vice-président chargé du ministère des Finances, de l’Économie, du Budget de l’Investissement et du Commerce extérieur chargé des Privatisations, un homme d’État d’une réelle expérience, à aller provoquer les Députés, en déclarant devant les membres de la Commission des Finances que la vente des passeports à des gens du Moyen-Orient va se perpétuer pendant des années. Comment un homme qui va bientôt officialiser sa candidature à l’élection présidentielle de 2016 peut-il déclarer devant les élus de la nation que s’il est élu – au cas où il serait élu –, il ne va pas arrêter cette honte de la «citoyenneté économique», mais va la perpétuer? On ne peut que tirer de sa déclaration une immense déception et une blessure très profonde.
C’est le Député Abdoulfatah Saïd Mohamed, membre de la Commission des Finances de l’Assemblée, qui en fait la révélation. D’ailleurs, assumant ses responsabilités jusqu’au bout, il claqué la porte de la salle de cette Commission pour exprimer sa désapprobation totale d’une pratique mafieuse qui n’a pas cessé de détruire l’image des Comores et de mettre la sécurité du pays en danger. Le Vice-président aurait dû écouter la Procureure Maoulida Djoubeir quand elle a dit dès le début de la révélation du scandale que cette honteuse «citoyenneté économique» est un facteur de graves détournements de fonds publics «à des fins personnelles» et qu’elle a vocation à «porter une grave atteinte à l’intégrité du pays, au cas où le détenteur du passeport commet un acte gravement répréhensible».
Cette fois encore, c’est un véritable cri de cœur que lance le Député Abdoulfatah Saïd Mohamed: «Hier, en pleins travaux de la Commission des Finances, le Vice-président Mohamed Ali Soilihi a solennellement informé les députés et représentants des pouvoirs insulaires du renouvellement du programme de la citoyenneté économique pour plusieurs ans encore. Je vous avoue que je n’ai pas pu me retenir, j’ai quitté la salle de Commission. J’ai été sidéré. Une honte pour le pays. Je me suis dit comment les autorités peuvent-elles continuer à ternir perpétuellement l’image de notre pays. Renouveler ce programme, c’est cautionner la corruption. Pourquoi les responsables des partis politiques se taisent? Ils continuent à parler des échéances électorales, mais d’ici 2014-2016, il y aura-t-il un État dénommé Union des Comores avec 500.000 Bédouins qui vont bénéficier de la citoyenneté économique. Il est vrai que l’argent n’a pas d’odeur. Où est la Communauté internationale? Il sera trop tard. RIFU PIYA KARITSINA TSI». La phrase «RIFU PIYA KARITSINA TSI» signifie «Nous sommes tous morts; nous n’avons plus d’État».
Le constat est d’une sévérité sans appel, et il y a lieu de s’inquiéter parce que les Comores ont touché le fond. Abou Achirafi Ali Bacar est poursuivi par la «Justice» comorienne car il est impliqué dans un trafic parallèle de passeports. Mais, une fois de plus, il faut insister sur le fait que tant que l’État comorien fait un trafic «officiel» de passeports, les autorités subalternes qui ont la possibilité de «gratter» vont «gratter» car il est un principe universel selon lequel l’autorité subalterne a tendance à imiter l’autorité supérieure, surtout quand cette dernière se spécialise dans des pratiques relevant de la corruption. Pauvre Haïr El Karim Hilali, un garçon sérieux, compétent et honnête qu’on va impliquer dans des opérations mafieuses du fait de sa signature qui sera apposée sur des passeports trafiqués, et que nous serons bien obligés de descendre en règle car cette affaire de trafic de passeports est tellement nauséabonde qu’il nous est interdit de faire des sentiments. Toute personne qui prendra la lourde responsabilité de participer à la mise à mort des Comores sera dénoncée, et contrairement à ce que disent les acteurs de la propagande officielle, cela n’a rien d’un règlement de compte à caractère familial ou personnel, mais d’un acte responsable et citoyen. Il s’agit des affaires de l’État.
Aujourd’hui, un mandat d’arrêt international va être lancé contre un voyou enturbanné et aux fausses allures d’un Saint répondant au nom de Zoubert Ahmed Soufiane, ancien Ambassadeur des Comores au Qatar, où il avait été nommé par pure complaisance par l’ancien satrape Ahmed Sambi. Une affaire de famille. De nouvelles mesures sont prises envers Abdillah Saïd Soilihi, ancien Consul des Comores à Dubaï et accessoirement conseiller chargé du monde arabe auprès de son beau-frère le Vice-président Mohamed Ali Soilihi, à qui il est interdit de quitter le territoire comorien. La même mesure restrictive vise Abbas Mohamed Elhad, le Directeur de Cabinet de Hamada Abdallah quand celui-ci était à la tête du ministère de l’Intérieur. Même en respectant la présomption d’innocence dans toute sa plénitude, force est de constater que si ces deux personnes étaient des modèles de vertu, leurs noms ne seraient pas dans toutes les conversations et ne seraient pas dans le collimateur du juge.
Quels que soient les zigzags et les dribbles du Président de la République, il ne pourra pas arrêter les poursuites qui doivent être engagées bientôt contre son ancien ministre de l’Intérieur, l’inimitable Hamada Abdallah, car on ne voit pas comment il peut être innocent alors que c’est toute son ancienne case qui brûle. Et qu’il ne nous fasse pas le coup d’Ahmed Sambi disant sans rire qu’il n’était pas au courant que depuis 9 mois, les fonctionnaires et agents de l’État comorien n’avaient pas vu un centime de leur salaire. Tout le monde sait qu’aux Comores, le chef de l’État et le ministre concentrent toute l’autorité et qu’au-delà, c’est le désert institutionnel.
D’ailleurs, il serait temps de tirer Abou Achirafi Ali Bacar de sa maladie diplomatique et de le traîner devant le Tribunal, où il devra s’expliquer. En effet, il ne faut pas que cette grave affaire s’enlise dans les sables mouvants de la «Justice» comorienne, comme c’est le cas de l’autre affaire, celle des auteurs de la tentative de coup d’État d’avril 2013. Car des siècles après un emballement médiatique sans précédent dans les annales politiques des Comores, les autorités comoriennes ne disent rien sur le dossier et n’ont jugé personne. Comme d’habitude, elles procèdent par pourrissement de la situation. En tout état de cause, qu’elles sachent qu’elles sont observées par tout un peuple en colère.
Par ARM
© lemohelien – Mardi 19 novembre 2013.