L'impossibilité de faire du neuf avec du vieux à l'article de la mort. Et si c'était la candidature féminine qui devait refond...
L'impossibilité de faire du neuf avec du vieux à l'article de la mort.
Et si c'était la candidature féminine qui devait refonder l'État aux Comores?
Rêve, utopie et messianisme. Les Comoriens en sont gavés, et Ahmed Sambi sait très bien pourquoi. Or, alors que les mensonges utopiques et messianiques d'Ahmed Sambi sont encore dans la gorge des Comoriens, le Parti MOUROUA agite sous le nez des Comoriens un nouveau rêve, qui se résume par un dessein de «Consensus historique» destiné à «rebâtir l'État à travers un nouveau modèle institutionnel axé sur la bonne gouvernance et l'autonomie multipolaire des îles» (qu'est-ce qu'une «autonomie multipolaire»?), à «relancer le développement économique, promouvoir une croissance forte et durable orientée vers les services sociaux de base», et à «engager le pays dans une stratégie réaliste et novatrice sur la question de Mayotte à travers le concept rapprocher la population pour réunifier le territoire». Tout ça est bien dit, mais avec des mots qui véhiculent un ensemble de rêves inaccessibles, d'utopies fondées sur des vux pieux et un messianisme qui n'engage que ceux qui y croient. Le Parti MOUROUA pourrait être de bonne foi, mais on ne voit pas aujourd'hui qui va participer à son grandiose projet dont le but est de «bâtir l'État comorien». Des rêves.
En effet, la question qui se pose aujourd'hui est celle de savoir avec qui on va «bâtir l'État comorien», dans un pays dont les autorités, une à une, n'ont qu'une seule ambition: faire régresser le pays, car si c'était le progrès qu'elles avaient visé, elles auraient agi autrement. Ce n'est donc pas avec la classe politique actuelle que les Comores vont s'engager dans la voie du progrès. Qui voit-on de sérieux et de crédible dans la classe politique comorienne? Personne. On ne peut pas demander aux gens qui ont détruit les Comores de les construire ou reconstruire. Il est certain que si aujourd'hui, on se mettait à faire une analyse comparée des classes politiques selon leurs performances, les Comores allaient occuper le dernier rang mondial. La classe politique comorienne? De la pure mascarade bouffonne.
Est-ce une façon apocalyptique de présenter les politiciens comoriens? Que nenni. Qu'on explique aux Comoriens comment un État viable se rabaisserait-il à engager un débat public et officiel sur ses trafics d'État? Car, ceux qui se chamaillent aujourd'hui pour le trafic international des passeports comoriens se battront demain au sujet de l'argent par le «droit de transit» de la drogue aux Comores, le jour où les cartels vont en faire la demande.
C'est pour cette raison qu'une femme de Grande-Comore a pris la décision de présenter sa candidature pour l'élection présidentielle, estimant que si les Comores doivent compter sur la classe politique actuelle, elles sont définitivement perdues. Il y a de l'acharnement à défendre la médiocrité aux Comores, et les Comoriennes et Comoriens qui se mobilisent en faveur de la candidate née dans cette grande ville de Grande-Comore disent vouloir planter le progrès et arroser ses racines. Il y a une telle colère manifestée par les Comoriens sur la manière de faire de la politique aux Comores que même ceux qui ne savent pas encore qui est la candidate ont manifesté beaucoup de sympathie à l'égard de cette dernière. Les Comoriens veulent un vrai changement, et ils estiment que la femme comorienne a tant donné pour et au pays, sans être bien récompensée, que le changement ne pourra venir que d'elle.
Le débat lancé à travers les réseaux sociaux au sujet de celle qui est déjà surnommée «La Dame de fer», la «Maggie Thatcher des Comores», montre que le sujet intéresse beaucoup les Comoriens, et les passionne. Même si on a relevé quelques prises de position sexistes, il n'en demeure pas moins vrai que cette candidature a commencé à mobiliser. On nous apprend qu'à titre symbolique, elle pourrait être annoncée à Mohéli, où déjà, en 2010, Madame Zahariat Saïd Ahmed avait été candidate, mais sans trop s'y investir personnellement, dans la mesure où elle s'était contentée d'annoncer sa candidature, sans se mobiliser et mobiliser. En 2016, on nous annonce un scénario tout à fait différent, à un moment où certains candidats ont déjà commencé à faire fuir leurs partisans, par manque d'honnêteté, de sérieux et de surface politique. Autrement dit, des candidatures masculines se dégonflent comme une baudruche pendant que celle de la femme prend une ampleur qui va surprendre positivement.
Même si la candidate dit que «la guerre des sexes n'aura pas lieu et que l'élection de 2016 ne sera pas une guerre de sexes», elle mise beaucoup sur l'électorat féminin, mais aussi sur la frange progressiste et patriotique de l'électorat masculin. Quand on sait que certains Comoriens cherchent à demander une «Fetwa» au Grand Mufti de la République pour savoir si une femme peut diriger un État dont la population est majoritairement musulmane, on ne doit pas oublier que le monde musulman a connu Benazir Bhutto au Pakistan, Tancu Çiller en Turquie et Megawati Soekarnoputri en Indonésie. Et puis, quand Zahariat Saïd Ahmed était candidate en 2010, il n'y a eu aucune polémique au sujet de sa candidature. Est-ce que ceux qui coupent les cheveux en quatre aujourd'hui ont peur du sérieux de cette ambitieuse candidature féminine? C'est une question qu'on ne peut pas s'empêcher de se poser.
En tout état de cause, les Comores actuelles ont besoin de renouveau, et remplacer Hadj Moussa par Moussa Hadj n'apportera pas le changement. Bien plus, ce n'est pas en reprenant les mêmes qu'on innovera aux Comores, alors que le pays a besoin de novation et innovation. On revient donc à la réalité d'un pays qui doit sortir de l'ornière, en sortant des sentiers battus parce que les Comoriens ont perdu 38 ans d'indépendance dans la médiocrité, à cause d'une classe politique sans structure mentale et incapable d'aligner deux idées de suite sur la façon de diriger un État moderne.
Les dirigeants comoriens et les prétendants au trône ne sont pas de nouveaux venus, mais des spécialistes du rafistolage politique. À ce jour, on ne les a pas encore vus placer une idée de développement avant une autre. Par contre, on les a vus faire beaucoup de mal à leur pays. C'est pour cette raison que les Comores s'acheminent vers l'élection présidentielle de 2016 sans candidat naturel, quand bien même les initiés connaissent les trois personnalités qui seront retenues pour le second tour. Et si on arrive à éviter la fraude électorale, il y aura de surprises car, une fois de plus, c'est un scrutin ouvert au cours duquel tout est possible. Tout. Absolument tout
Une dernière précision s'impose. On s'interroge beaucoup sur l'identité de la candidate. Celle-ci sera dévoilée en temps et en heure. Patience. En même temps, comme on n'a pas cessé de m'interroger sur l'identité de la candidate, certains ont cherché à savoir si ça ne serait pas Madame Soilha Saïd Mdoihoma. Je ne sais pas si cette dame sera candidate ou non. Je ne la connais pas personnellement, je ne l'ai jamais rencontrée, je ne lui ai jamais parlé. Comme on ne se refait pas, j'ai posé la question à des personnes qui la connaissent, mais qui ne savent strictement rien sur son éventuelle candidature. Ce qui signifie que si Madame Soilha Saïd Mdoihoma est candidate à l'élection présidentielle de 2016, alors, au lieu d'une seule candidate féminine, il y en aura deux.
Mais, pour l'instant, je n'en connais qu'une seule, et celle a décidé de transformer le scrutin présidentiel en un immense chantier politique et citoyen au cours duquel chaque candidat devra s'expliquer sur ce qu'il a fait quand il était aux affaires, et expliquer comment il compte financer et réaliser son programme. En 2016, on ne pourra aller dire tout et n'importe quoi aux Comoriens dans l'espoir de se faire élire. Cette élection sera une lessive dans laquelle on va essayer de laver en public beaucoup de linge plein de saletés.
Par ARM
© www.lemohelien.com Jeudi 10 octobre 2013
Et si c'était la candidature féminine qui devait refonder l'État aux Comores?
Rêve, utopie et messianisme. Les Comoriens en sont gavés, et Ahmed Sambi sait très bien pourquoi. Or, alors que les mensonges utopiques et messianiques d'Ahmed Sambi sont encore dans la gorge des Comoriens, le Parti MOUROUA agite sous le nez des Comoriens un nouveau rêve, qui se résume par un dessein de «Consensus historique» destiné à «rebâtir l'État à travers un nouveau modèle institutionnel axé sur la bonne gouvernance et l'autonomie multipolaire des îles» (qu'est-ce qu'une «autonomie multipolaire»?), à «relancer le développement économique, promouvoir une croissance forte et durable orientée vers les services sociaux de base», et à «engager le pays dans une stratégie réaliste et novatrice sur la question de Mayotte à travers le concept rapprocher la population pour réunifier le territoire». Tout ça est bien dit, mais avec des mots qui véhiculent un ensemble de rêves inaccessibles, d'utopies fondées sur des vux pieux et un messianisme qui n'engage que ceux qui y croient. Le Parti MOUROUA pourrait être de bonne foi, mais on ne voit pas aujourd'hui qui va participer à son grandiose projet dont le but est de «bâtir l'État comorien». Des rêves.
En effet, la question qui se pose aujourd'hui est celle de savoir avec qui on va «bâtir l'État comorien», dans un pays dont les autorités, une à une, n'ont qu'une seule ambition: faire régresser le pays, car si c'était le progrès qu'elles avaient visé, elles auraient agi autrement. Ce n'est donc pas avec la classe politique actuelle que les Comores vont s'engager dans la voie du progrès. Qui voit-on de sérieux et de crédible dans la classe politique comorienne? Personne. On ne peut pas demander aux gens qui ont détruit les Comores de les construire ou reconstruire. Il est certain que si aujourd'hui, on se mettait à faire une analyse comparée des classes politiques selon leurs performances, les Comores allaient occuper le dernier rang mondial. La classe politique comorienne? De la pure mascarade bouffonne.
Est-ce une façon apocalyptique de présenter les politiciens comoriens? Que nenni. Qu'on explique aux Comoriens comment un État viable se rabaisserait-il à engager un débat public et officiel sur ses trafics d'État? Car, ceux qui se chamaillent aujourd'hui pour le trafic international des passeports comoriens se battront demain au sujet de l'argent par le «droit de transit» de la drogue aux Comores, le jour où les cartels vont en faire la demande.
C'est pour cette raison qu'une femme de Grande-Comore a pris la décision de présenter sa candidature pour l'élection présidentielle, estimant que si les Comores doivent compter sur la classe politique actuelle, elles sont définitivement perdues. Il y a de l'acharnement à défendre la médiocrité aux Comores, et les Comoriennes et Comoriens qui se mobilisent en faveur de la candidate née dans cette grande ville de Grande-Comore disent vouloir planter le progrès et arroser ses racines. Il y a une telle colère manifestée par les Comoriens sur la manière de faire de la politique aux Comores que même ceux qui ne savent pas encore qui est la candidate ont manifesté beaucoup de sympathie à l'égard de cette dernière. Les Comoriens veulent un vrai changement, et ils estiment que la femme comorienne a tant donné pour et au pays, sans être bien récompensée, que le changement ne pourra venir que d'elle.
Le débat lancé à travers les réseaux sociaux au sujet de celle qui est déjà surnommée «La Dame de fer», la «Maggie Thatcher des Comores», montre que le sujet intéresse beaucoup les Comoriens, et les passionne. Même si on a relevé quelques prises de position sexistes, il n'en demeure pas moins vrai que cette candidature a commencé à mobiliser. On nous apprend qu'à titre symbolique, elle pourrait être annoncée à Mohéli, où déjà, en 2010, Madame Zahariat Saïd Ahmed avait été candidate, mais sans trop s'y investir personnellement, dans la mesure où elle s'était contentée d'annoncer sa candidature, sans se mobiliser et mobiliser. En 2016, on nous annonce un scénario tout à fait différent, à un moment où certains candidats ont déjà commencé à faire fuir leurs partisans, par manque d'honnêteté, de sérieux et de surface politique. Autrement dit, des candidatures masculines se dégonflent comme une baudruche pendant que celle de la femme prend une ampleur qui va surprendre positivement.
Même si la candidate dit que «la guerre des sexes n'aura pas lieu et que l'élection de 2016 ne sera pas une guerre de sexes», elle mise beaucoup sur l'électorat féminin, mais aussi sur la frange progressiste et patriotique de l'électorat masculin. Quand on sait que certains Comoriens cherchent à demander une «Fetwa» au Grand Mufti de la République pour savoir si une femme peut diriger un État dont la population est majoritairement musulmane, on ne doit pas oublier que le monde musulman a connu Benazir Bhutto au Pakistan, Tancu Çiller en Turquie et Megawati Soekarnoputri en Indonésie. Et puis, quand Zahariat Saïd Ahmed était candidate en 2010, il n'y a eu aucune polémique au sujet de sa candidature. Est-ce que ceux qui coupent les cheveux en quatre aujourd'hui ont peur du sérieux de cette ambitieuse candidature féminine? C'est une question qu'on ne peut pas s'empêcher de se poser.
En tout état de cause, les Comores actuelles ont besoin de renouveau, et remplacer Hadj Moussa par Moussa Hadj n'apportera pas le changement. Bien plus, ce n'est pas en reprenant les mêmes qu'on innovera aux Comores, alors que le pays a besoin de novation et innovation. On revient donc à la réalité d'un pays qui doit sortir de l'ornière, en sortant des sentiers battus parce que les Comoriens ont perdu 38 ans d'indépendance dans la médiocrité, à cause d'une classe politique sans structure mentale et incapable d'aligner deux idées de suite sur la façon de diriger un État moderne.
Les dirigeants comoriens et les prétendants au trône ne sont pas de nouveaux venus, mais des spécialistes du rafistolage politique. À ce jour, on ne les a pas encore vus placer une idée de développement avant une autre. Par contre, on les a vus faire beaucoup de mal à leur pays. C'est pour cette raison que les Comores s'acheminent vers l'élection présidentielle de 2016 sans candidat naturel, quand bien même les initiés connaissent les trois personnalités qui seront retenues pour le second tour. Et si on arrive à éviter la fraude électorale, il y aura de surprises car, une fois de plus, c'est un scrutin ouvert au cours duquel tout est possible. Tout. Absolument tout
Une dernière précision s'impose. On s'interroge beaucoup sur l'identité de la candidate. Celle-ci sera dévoilée en temps et en heure. Patience. En même temps, comme on n'a pas cessé de m'interroger sur l'identité de la candidate, certains ont cherché à savoir si ça ne serait pas Madame Soilha Saïd Mdoihoma. Je ne sais pas si cette dame sera candidate ou non. Je ne la connais pas personnellement, je ne l'ai jamais rencontrée, je ne lui ai jamais parlé. Comme on ne se refait pas, j'ai posé la question à des personnes qui la connaissent, mais qui ne savent strictement rien sur son éventuelle candidature. Ce qui signifie que si Madame Soilha Saïd Mdoihoma est candidate à l'élection présidentielle de 2016, alors, au lieu d'une seule candidate féminine, il y en aura deux.
Mais, pour l'instant, je n'en connais qu'une seule, et celle a décidé de transformer le scrutin présidentiel en un immense chantier politique et citoyen au cours duquel chaque candidat devra s'expliquer sur ce qu'il a fait quand il était aux affaires, et expliquer comment il compte financer et réaliser son programme. En 2016, on ne pourra aller dire tout et n'importe quoi aux Comoriens dans l'espoir de se faire élire. Cette élection sera une lessive dans laquelle on va essayer de laver en public beaucoup de linge plein de saletés.
Par ARM
© www.lemohelien.com Jeudi 10 octobre 2013