Casse-tête comorien pour des élections législatives en quête d'enjeux. Au train où vont les choses, il faudra sans doute demander a...
Casse-tête comorien pour des élections législatives en quête d'enjeux.
Au train où vont les choses, il faudra sans doute demander au constituant comorien de 2001 et 2009 et au Vice-président Nourdine Bourhane de retourner en CP1 juste pour apprendre à compter jusqu'à 5 et à faire des additions de 1 à 5. En effet, il est ridicule de voir que tout un pays se mobilise pour savoir quand a commencé le mandat des Députés et quand il finit, tout ça parce que le constituant, ignorant tout de la chose constitutionnelle, au lieu de dire les choses de la manière la plus simple que le mandat des Députés commence à la date de leur élection et qu'il finit 5 ans plus tard, veut faire l'intéressant, en choisissant comme dates le troisième jour de la première récolte des ambrevades ayant une teinte au violet vers le haut, et le quatrième jour de la deuxième semaine après que la saison du «Mgnombéni» soit passée par le sous-sol. Emberlificoté
La Cour constitutionnelle a répondu à la requête du RIDJA en soutenant, à raison, que le mandat des Députés prend fin en avril 2014. Or, aujourd'hui, la mort dans l'âme, le Comorien doit assister à la mascarade par laquelle certains disent qu'on a mal compté, qu'on a fait comme pour la naissance de Jésus-Christ, puisqu'on a datée à l'an 1 au lieu de l'an zéro, et que, finalement, les Députés doivent rester en place jusqu'en avril 2015. Comme c'est touchant et émouvant! On se croirait en Côte-d'Ivoire, aux temps de l'«Ivoirité» de sinistre mémoire républicaine, quand tout un pays, naguère qualifié de «locomotive de l'Afrique de l'Ouest» et de «vitrine du pré carré francophone en Afrique», était suspendu à l'emploi des conjonctions de coordination «et» et/ou «ou». De la pure mentalité de sous-développés. Et, c'est très grave.
Et comme si la situation n'était pas déjà assez confuse comme ça, il a fallu que le bon Nourdine Bourhane, ci-devant Vice-président chargé du ministère de l'Aménagement du Territoire, des Infrastructures, de l'Urbanisme et de l'Habitat, ramène sa fraise, en s'immisçant dans un débat constitutionnel qui ne le regarde pas, en suggérant des choses dont on se demande où il est parti les chercher. En effet, dans son courrier du 24 septembre 2013 adressé au Président de l'Assemblée, il pontifie crânement et conclut par une péroraison: «Ainsi donc, les représentants de la nation ayant été élus en novembre 2009, c'est à l'ouverture de la session ordinaire d'avril, de la cinquième année, donc de 2015, qu'expirent leurs mandats». Qu'est-ce que l'Aménagement du Territoire, les Infrastructures, l'Urbanisme et l'Habitat viennent faire dans ce micmac constitutionnel? À quel titre Nourdine Bourhane, Vice-président chargé du ministère de l'Aménagement du Territoire, des Infrastructures, de l'Urbanisme et de l'Habitat, intervient dans un débat pareil? Quand le Président de la République était parti en pèlerinage annuel à l'Assemblée générale de l'ONU, c'est lui qui assurait son intérim, faisant tout pour que Hamada Madi Boléro, Directeur de Cabinet du chef de l'État chargé de la Défense, devienne son Directeur de Cabinet par intérim, probablement pour l'aider à rédiger sa littérature indigeste du 24 septembre 2013. C'est aberrant.
Ce qui est encore plus grave dans cette tragicomédie de plus, c'est que le Vice-président Nourdine Bourhane ne dirige pas le ministère des Affaires constitutionnelles et des Relations avec le Parlement. Donc, il ne dispose d'aucune autorité constitutionnelle et légale pour intervenir dans les débats de ce niveau. C'est lamentable, pitoyable et pathétique.
Il est vrai que la plupart des dirigeants comoriens sont des gens infréquentables, mais des fois, on aimerait se transformer en fourmi, mais sans changer de sexe, uniquement pour pouvoir entrer dans les bas-fonds de la médina de leurs centres de décisions pour connaître les raisons qui les poussent au ridicule et toujours au ridicule, le ridicule de gens supposément sains de corps et d'esprit qui agissent en soudards.
En même temps, cette élection législative à la date aussi indéfinissable qu'indéfinie pose problème sur le plan politique: une élection pour quoi faire? Du reste, face à la balkanisation et atomisation de la classe politique et à la banalisation de la politique et des emplois supérieurs aux Comores, cette élection législative n'a pas de signification politique. Elle n'a ni lisibilité partisane, ni visibilité nationale. Ses enjeux seront purement individuels et individualisés, et seront soutenus en cela par la transhumance et le vagabondage politiques. Mais, malheur à celui qui croira que parce qu'il aura été élu Député de son hameau et des hameaux environnants, il a un destin national. Allons, allons
Au cours de la dernière élection législative en date (2009), on se positionnait non pas en tant que membre d'un parti politique, mais en tant que sambiste et antisambiste. En 2000 nous-ne-savons-pas-exactement-quand (2014 ou 2015?), en dehors de toute considération liée à une appartenance partisane, les gamineries entre Ikililou Dhoinine et Ahmed Sambi vont s'imposer à 87,75% pendant la campagne électorale, la vidant de toute substance, puisque les partis politiques ont assumé leur suicide depuis le 26 mai 2011.
D'ailleurs, aujourd'hui, le débat politique est d'un niveau tellement bas que la majorité n'a aucune signification et ne sert à rien, et qu'il n'y a pas d'opposition. Que ceux qui veulent une preuve à ce sujet fassent l'expérience de demander à un Député de l'actuelle législature dans quel camp il se situe. En d'autres termes, les Comores vivent sans majorité, ni opposition. Le Président de la République s'en passe. Le pays tourne dans le vide politique et n'entre pas dans des considérations d'opposition et de majorité. Donc, les élections législatives à venir vont se limiter à leur caractère purement alimentaire. Ça n'ira pas plus loin que ce caractère alimentaire. Élections alimentaires, donc. Les Comores sont dans un état de mort clinique de leur Parlement, un Parlement qui ne sert à rien, avec des parlementaires qui ne servent à rien.
On n'imagine pas plus de trois partis pouvant disposer de plus de trois Députés chacun à l'Assemblée lors de la prochaine législature. La politique, aux Comores, va jouer son rôle de point focal de toutes les vulgarités et de toutes les compromissions. Le parlementarisme comorien, si vivace naguère, est devenu un champ de ruines. Le Député comorien, abstraction faite de 2 à 3 individualités, est devenu la risée de tout le monde. Avant, être Député, c'était «quelque chose». Aujourd'hui, ça ne signifie rien. Le mal constaté en la matière est tellement profond qu'il n'épargne même pas la fonction présidentielle. Tout est banalisé
Alors, pendant qu'on se crêpe le chignon sur 1+4=4 et pour savoir quand auront lieu les élections législatives, il faudra qu'on sache une chose: qui va-t-on élire? Et comme la réponse est connue d'avance, il faudra commencer par se poser la question de savoir s'il ne vaudrait pas mieux qu'on ferme l'Assemblée, qu'on supprime ce Parlement qui ne sert à rien, et qu'on demande au gouvernement de recourir à des ordonnances, en toute impunité, car rien ne sert à un État de s'encombrer d'institutions à l'utilité douteuse.
Par ARM
© www.lemohelien.com Mardi 1er octobre 2013.
Au train où vont les choses, il faudra sans doute demander au constituant comorien de 2001 et 2009 et au Vice-président Nourdine Bourhane de retourner en CP1 juste pour apprendre à compter jusqu'à 5 et à faire des additions de 1 à 5. En effet, il est ridicule de voir que tout un pays se mobilise pour savoir quand a commencé le mandat des Députés et quand il finit, tout ça parce que le constituant, ignorant tout de la chose constitutionnelle, au lieu de dire les choses de la manière la plus simple que le mandat des Députés commence à la date de leur élection et qu'il finit 5 ans plus tard, veut faire l'intéressant, en choisissant comme dates le troisième jour de la première récolte des ambrevades ayant une teinte au violet vers le haut, et le quatrième jour de la deuxième semaine après que la saison du «Mgnombéni» soit passée par le sous-sol. Emberlificoté
La Cour constitutionnelle a répondu à la requête du RIDJA en soutenant, à raison, que le mandat des Députés prend fin en avril 2014. Or, aujourd'hui, la mort dans l'âme, le Comorien doit assister à la mascarade par laquelle certains disent qu'on a mal compté, qu'on a fait comme pour la naissance de Jésus-Christ, puisqu'on a datée à l'an 1 au lieu de l'an zéro, et que, finalement, les Députés doivent rester en place jusqu'en avril 2015. Comme c'est touchant et émouvant! On se croirait en Côte-d'Ivoire, aux temps de l'«Ivoirité» de sinistre mémoire républicaine, quand tout un pays, naguère qualifié de «locomotive de l'Afrique de l'Ouest» et de «vitrine du pré carré francophone en Afrique», était suspendu à l'emploi des conjonctions de coordination «et» et/ou «ou». De la pure mentalité de sous-développés. Et, c'est très grave.
Et comme si la situation n'était pas déjà assez confuse comme ça, il a fallu que le bon Nourdine Bourhane, ci-devant Vice-président chargé du ministère de l'Aménagement du Territoire, des Infrastructures, de l'Urbanisme et de l'Habitat, ramène sa fraise, en s'immisçant dans un débat constitutionnel qui ne le regarde pas, en suggérant des choses dont on se demande où il est parti les chercher. En effet, dans son courrier du 24 septembre 2013 adressé au Président de l'Assemblée, il pontifie crânement et conclut par une péroraison: «Ainsi donc, les représentants de la nation ayant été élus en novembre 2009, c'est à l'ouverture de la session ordinaire d'avril, de la cinquième année, donc de 2015, qu'expirent leurs mandats». Qu'est-ce que l'Aménagement du Territoire, les Infrastructures, l'Urbanisme et l'Habitat viennent faire dans ce micmac constitutionnel? À quel titre Nourdine Bourhane, Vice-président chargé du ministère de l'Aménagement du Territoire, des Infrastructures, de l'Urbanisme et de l'Habitat, intervient dans un débat pareil? Quand le Président de la République était parti en pèlerinage annuel à l'Assemblée générale de l'ONU, c'est lui qui assurait son intérim, faisant tout pour que Hamada Madi Boléro, Directeur de Cabinet du chef de l'État chargé de la Défense, devienne son Directeur de Cabinet par intérim, probablement pour l'aider à rédiger sa littérature indigeste du 24 septembre 2013. C'est aberrant.
Ce qui est encore plus grave dans cette tragicomédie de plus, c'est que le Vice-président Nourdine Bourhane ne dirige pas le ministère des Affaires constitutionnelles et des Relations avec le Parlement. Donc, il ne dispose d'aucune autorité constitutionnelle et légale pour intervenir dans les débats de ce niveau. C'est lamentable, pitoyable et pathétique.
Il est vrai que la plupart des dirigeants comoriens sont des gens infréquentables, mais des fois, on aimerait se transformer en fourmi, mais sans changer de sexe, uniquement pour pouvoir entrer dans les bas-fonds de la médina de leurs centres de décisions pour connaître les raisons qui les poussent au ridicule et toujours au ridicule, le ridicule de gens supposément sains de corps et d'esprit qui agissent en soudards.
En même temps, cette élection législative à la date aussi indéfinissable qu'indéfinie pose problème sur le plan politique: une élection pour quoi faire? Du reste, face à la balkanisation et atomisation de la classe politique et à la banalisation de la politique et des emplois supérieurs aux Comores, cette élection législative n'a pas de signification politique. Elle n'a ni lisibilité partisane, ni visibilité nationale. Ses enjeux seront purement individuels et individualisés, et seront soutenus en cela par la transhumance et le vagabondage politiques. Mais, malheur à celui qui croira que parce qu'il aura été élu Député de son hameau et des hameaux environnants, il a un destin national. Allons, allons
Au cours de la dernière élection législative en date (2009), on se positionnait non pas en tant que membre d'un parti politique, mais en tant que sambiste et antisambiste. En 2000 nous-ne-savons-pas-exactement-quand (2014 ou 2015?), en dehors de toute considération liée à une appartenance partisane, les gamineries entre Ikililou Dhoinine et Ahmed Sambi vont s'imposer à 87,75% pendant la campagne électorale, la vidant de toute substance, puisque les partis politiques ont assumé leur suicide depuis le 26 mai 2011.
D'ailleurs, aujourd'hui, le débat politique est d'un niveau tellement bas que la majorité n'a aucune signification et ne sert à rien, et qu'il n'y a pas d'opposition. Que ceux qui veulent une preuve à ce sujet fassent l'expérience de demander à un Député de l'actuelle législature dans quel camp il se situe. En d'autres termes, les Comores vivent sans majorité, ni opposition. Le Président de la République s'en passe. Le pays tourne dans le vide politique et n'entre pas dans des considérations d'opposition et de majorité. Donc, les élections législatives à venir vont se limiter à leur caractère purement alimentaire. Ça n'ira pas plus loin que ce caractère alimentaire. Élections alimentaires, donc. Les Comores sont dans un état de mort clinique de leur Parlement, un Parlement qui ne sert à rien, avec des parlementaires qui ne servent à rien.
On n'imagine pas plus de trois partis pouvant disposer de plus de trois Députés chacun à l'Assemblée lors de la prochaine législature. La politique, aux Comores, va jouer son rôle de point focal de toutes les vulgarités et de toutes les compromissions. Le parlementarisme comorien, si vivace naguère, est devenu un champ de ruines. Le Député comorien, abstraction faite de 2 à 3 individualités, est devenu la risée de tout le monde. Avant, être Député, c'était «quelque chose». Aujourd'hui, ça ne signifie rien. Le mal constaté en la matière est tellement profond qu'il n'épargne même pas la fonction présidentielle. Tout est banalisé
Alors, pendant qu'on se crêpe le chignon sur 1+4=4 et pour savoir quand auront lieu les élections législatives, il faudra qu'on sache une chose: qui va-t-on élire? Et comme la réponse est connue d'avance, il faudra commencer par se poser la question de savoir s'il ne vaudrait pas mieux qu'on ferme l'Assemblée, qu'on supprime ce Parlement qui ne sert à rien, et qu'on demande au gouvernement de recourir à des ordonnances, en toute impunité, car rien ne sert à un État de s'encombrer d'institutions à l'utilité douteuse.
Par ARM
© www.lemohelien.com Mardi 1er octobre 2013.