Veillée d'armes et danse du scalp autour du « colistier » Ahmed Abdallah Salim. Il s'appelle Ahmed Abdallah Salim. Mais, sur toute l...
Robert «Bob» Denard,et que l'ami Ahmed Sambi a opportunément placé à la tête de la morte et enterrée Assemblée de l'Union des Comores (AUC, pour les intimes).
Comme Ahmed Sambi a l'habitude de croire que dans la vie tout est très facile, il a même choisi les colistiers du cher Caporal Bourhane Hamidou, toujours dans l'heureuse perspective de cette élection présidentielle de 2016: Ahmed Sambi à Anjouan, le Docteur Fouad Mohadji à Mohéli et Ahmed Abdallah Salim en Grande-Comore.
À un moment où on croyait que tout était prêt et qu'il ne restait qu'à trouver un nouveau slogan menteur, plus menteur que celui de 2006, qui a causé les malheurs de notre pays et de notre peuple, ce fallacieux «Servir et non se servir», rapidement devenu «Se servir toujours et ne jamais servir», on apprend, la mort dans l'âme, que certains, le couteau très tranchant entre les dents ne cherchent qu'à trancher politiquement la gorge d'Ahmed Abdallah Salim et à le voir se vider de tout son sang. Drôle de Musulmans. Attention! Il s'agit de quelque chose de très sérieux, dans un pays dont la première «industrie» est la «politique».
Populiste jusqu'à la moelle, Ahmed Sambi avait péché par populisme, croyant pouvoir simplifier une réalité par trop complexe. Il s'était dit que, comme «Ahmed», aux temps de sa «gloire», avait «arrosé» beaucoup de gens à Moroni, il était arrivé cahin-caha à se constituer un fonds de commerce électoral, que Laurent K. Gbagbo, le «fameux boulanger roulant tout le monde dans la farine», selon feu le Général Robert Gueï, et auteur de nombreuses formules charnelles, n'aurait pas hésité à qualifier de «bétail électoral».
Mais, comment Ahmed Sambi peut-il tomber si bas jusqu'à sacrifier les bonnes manières pour la vulgarité, favoriser Ahmed Abdallah Salim, traînant des milliers de casseroles puant les hydrocarbures, au détriment de l'honorable notable de Badjanani, Moroni, qu'est Ahmed Hassane El Barwane? Il ne serait pas superfétatoire de rappeler qu'Ahmed Hassane El Barwane a été, le 26 mars 2013, le premier des sambistes à répondre à l'appel d'Ahmed Sambi exhortant à entrer en embuscade contre Ikililou Dhoinine. Jusqu'alors Conseiller politique du chef de l'État, Ahmed Hassane El Barwane avait, ce 26 mars 2013, envoyé au Président une cinglante lettre de démission sur laquelle il mit en exergue «l'héritage de paix civile et de perspectives économiques prometteuses entamées par votre prédécesseur AHMED ABDALLAH SAMBI, dont vous fûtes un des Vice-présidents durant cinq ans. Un héritage qui, outre l'unité retrouvée, avait permis d'ancrer notre pays dans un monde islamique multipolaire, ouvert et tolérant, d'y nouer des liens solidaires et permettre à notre pays de retrouver un certain rayonnement sur le plan international. Tout cela n'aurait été possible sans les efforts et la détermination du président SAMBI». Aujourd'hui, Ahmed Hassane El Barwane réclame une prime à la fidélité, arguant du fait que son statut social le rend plus respectable et plus crédible, dans une société grande-comorienne très complexe, et plus fédérateur qu'Ahmed Abdallah Salim, classé dans la catégorie des mauvais garçons de la République.
Mais, dans l'affaire, il faut compter aussi avec les ambitions de Fahmi Saïd Ibrahim, le leader du PEC. Normalement, Fahmi Saïd Ibrahim doit conduire sa propre liste. Mais, il serait prêt à devenir le colistier du Caporal Bourhane Hamidou si Ahmed Sambi l'est à Anjouan. C'est une situation très étrange car Fahmi Saïd Ibrahim est proche à la fois d'Ikililou Dhoinine et d'Ahmed Sambi. Il entretient des relations de famille avec l'un et avec l'autre. Il a été ministre des Relations extérieures du dernier gouvernement Sambi de juin 2010 à juin 2011, et aurait été nommé ministre de la Justice sous Ikililou Dhoinine si deux proches du chef de l'État ne s'étaient pas acharnés contre lui. Et, ils ne sont pas de Mohéli, où fleurissent les pratiques de délation et de sabotage. Il est celui qui a le plus souffert des haines intimes entre Ahmed Sambi et Ikililou Dhoinine, ne pouvant prendre le parti de l'un contre l'autre.
Un proche de Fahmi Saïd Ibrahim nous dit avec une forte dose de vantardise: «Maître Fahmi Saïd Ibrahim est le chef d'un parti politique qui compte. Même si, à l'heure actuelle nous n'avons rien décidé définitivement, je jure, la main sur le Coran, que notre chef ne se mettra derrière personne. Comment peut-on imaginer que quelqu'un qui doit être suivi se transforme en suiveur et même en suiviste? La pertinence de notre projet de société ne peut avoir de visibilité que si Maître Fahmi Saïd Ibrahim est lui-même le patron. Et puis, comme vous l'avez très bien démontré récemment, la région d'Itsandra à elle seule comptait 31.000 électeurs en 2010. Et, notre chef est le politicien le mieux implanté de cette région, qui s'identifie à lui à merveille. Non, nous ne pouvons nous permettre de nous mettre derrière un autre candidat, et rien ne changera cela». Là, les choses se compliquent, même si on ne peut pas savoir, dans l'état actuel des choses, ce qui se passera demain.
Quand le Président Ikililou Dhoinine avait interdit le meeting qu'Ahmed Sambi comptait organiser à Bambao Mtsanga le 18 août 2013, l'ancien Président n'avait cessé de louer les qualités de son dernier ministre des Relations extérieures. Mais, fidèle à sa politique de «non-alignement», l'intéressé avait apprécié les louanges, mais sans adopter une attitude qui aurait pu être prise pour un choix d'un clan contre un autre. Car, s'il choisit le parent Ahmed Sambi, le parent Ikililou Dhoinine n'applaudira pas, et réciproquement.
Enfin, il y a Idi Nadhoim, qui a traité Ahmed Sambi de tous les noms d'oiseaux quand il était le Vice-président du «prédicateur» qui n'a jamais traduit un seul verset du Coran. Pour sortir de l'insignifiance politique dans laquelle il est tombé depuis le 26 mai 2011, il a fait le pèlerinage de Mutsamudu, chez son ancien ennemi Ahmed Sambi. Il prétendit après que ce dernier va financer sa campagne électorale. Lui, n'a pas besoin d'être colistier, mais d'être le candidat au poste de Président. À son sujet, ce cacique du RIDJA dit avec un manque total d'humanité et de charité: «Les Foumbouniens n'aiment pas Idi Nadhoim, qu'ils trouvent hautain. Saïd va l'écrabouiller électoralement à Foumbouni et ailleurs». «Saïd», c'est Saïd Larifou, le leader du RIDJA. Malheur à celui qui va sous-estimer et enterrer un adversaire trop vite. En tout état de cause, il sera très difficile de sauver Ahmed Abdallah Salim d'un possible trébuchement, synonyme de reclassement d'ici à 2016. Son sort est entre les mains de Dieu, et seul Dieu pourra le sauver. Ses obligés doivent prier pour lui. Et à très haute voix.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Samedi 26 octobre 2013.
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