Nuit de longs couteaux au sein de la CRC - C'est d'une tristesse... Houmed Msaïdié et légitimistes de la CRC réunis pour dénoncer l...
Nuit de longs couteaux au sein de la CRC - C'est d'une tristesse...
Houmed Msaïdié et légitimistes de la CRC réunis pour dénoncer la nuit des longs couteaux d'Azali Assoumani.
Nuit des longs couteaux, soubresauts et convulsions au sein de la CRC.
Houmed Msaïdié et légitimistes de la CRC réunis pour dénoncer la nuit des longs couteaux d'Azali Assoumani.
Nuit des longs couteaux, soubresauts et convulsions au sein de la CRC.
La nouvelle faisait rire. Et comment ne pas rigoler à mort quand on apprend que l'avion de la Yemenia qui a quitté Hahaya dimanche 8 septembre 2013 et qui allait atterrir lundi 9 septembre à Roissy, en région parisienne, transportait les épouses de deux barons de la CRC, à savoir celle d'Azali Assoumani et celle de Hamada Madi Boléro? Du coup, un garçon qui a de l'esprit a ironisé avec cruauté et sadisme: «En juin 2013, une semaine avant l'arrivée du Président Ikililou Dhoinine à Paris, on a assisté au triste spectacle offert par la CRC, dont tous les dignitaires ont débarqué dans la capitale française. On nous a dit que c'était un coup du hasard. Maintenant, ce sont les épouses qui débarquent, comme par hasard encore. Est-ce qu'on chercherait à les mettre à l'abri avant que le sang ne se mette à couler? Quel beau timing. Tout ça est bien orchestré, juste quelques heures après que le Colonel Azali Assoumani, auteur d'un coup d'État national et en pleine démangeaison cérébrale et politique fait un putsch au sein de la CRC, en tentant de destituer Houmed Msaïdié, le secrétaire général du parti. En 1999, il avait crâné en soutenant qu'il s'agissait du premier coup d'État à 100% comorien et cette fois, il dira qu'il s'agit du premier coup ne visant ni l'État, ni le chef de l'État».Depuis des mois, la bagarre feutrée au sein de la CRC est évoquée sur ce site. C'est un sujet de grave préoccupation parce que traduisant le désarroi des hommes politiques du pays dès qu'ils ne sont pas au pouvoir. Il y a ceux qui multiplient les déclarations vides juste pour se faire remarquer, qui radotent à longueur de journée, mais qui n'ont encore rien dit, puisque prenant la parole sur des sujets qui, visiblement, les dépassent, et il y a ceux qui n'ont que le putsch pour se faire voir sur la scène politique. En se tournant vers Hamidou Karihila pour trouver un secrétaire devant remplacer Houmed Msaïdié, Azali Assoumani a voulu rompre avec le Hambou, depuis que les caciques de la CRC originaires de cette région ont juré vouloir apporter leur soutien à Houmed Msaïdié, bien avant que le pugilat ne se déroule sur la place publique. Il a choisi un homme de Mbéni et donc du Hamahamet, mais ce n'est pas pour autant qu'il est tiré d'affaire car la riposte a été immédiate. En effet, les légitimistes ont prouvé que le fameux coup d'État ne pouvait être assimilé à un «putsch juste et nécessaire», comme celui du Général Robert Gueï contre Henri Konan Bédié le 24 décembre 1999.
Les légitimistes estiment que le quorum n'a pas été atteint lors de la manuvre tentée pour destituer Houmed Msaïdié, et Azali Assoumani a agi avec une précipitation qui évacue toute réflexion sérieuse. Les mêmes légitimistes considèrent que leur parti ne saurait se contenter d'une pratique éculée et qui aurait consisté à faire d'Azali Assoumani le «candidat naturel» de la CRC, à un moment l'ancien Président ne brille pas par sa présence politique et médiatique. En réalité, Azali Assoumani aurait dû se montrer patient et procéder à un travail de lobbying au sein de la CRC avant de se présenter aux élections du parti, au lieu d'aller dans le Hamahamet chercher un sauveur qui ne peut pas le sauver. En plus, cette action incivique n'a pas contribué à le rendre plus sympathique et populaire, lui qui semble s'abonner à la douloureuse pratique des putschs chaque fois qu'il veut le pouvoir. Il y a encore quelques jours, les gens daubaient sur lui en constatant qu'il est tellement effacé politiquement en ce moment qu'il est entré en compétition avec Ikililou Dhoinine pour la direction de la prière des morts. Ce qui signifie que «la corne a tiré le sang». C'est très grave, et même grave. Oui, oui.
Mardi 10 septembre 2013, l'Hôtel Retaj a abrité une importante conférence de presse des légitimistes. Abdou Soefou a apporté un appui très important et remarqué à la légitimité de Houmed Msaïdié, et cela compte beaucoup, dans la mesure où la voix d'Abdou Soefou est de celles qui peuvent faire basculer un destin politique au sein d'une organisation partisane. N'est-il pas le Président du Conseil national de la CRC? Il a parlé du quorum non atteint et de la nullité de la décision visant la destitution de Houmed Msaïdié.
Pour sa part, Houmed Msaïdié reste sur une ligne de conduite qu'il se traça depuis des mois et dont il m'a fait personnellement part en juin 2013, en insistant sur le fait que sa candidature ne relève pas du crime de lèse-majesté. Il est donc reconnu à Azali Assoumani le droit d'être le candidat de la CRC en 2016, à condition de passer par l'investiture des militants du parti. Or, notre homme ne veut pas entendre parler de cette procédure, qu'il redoute comme la peste, lui qui n'a pas l'appareil du parti en main. Jusqu'au prochain congrès de la CRC, Houmed Msaïdié reste le secrétaire général du parti, et à l'issue dudit congrès, il pourra le rester car il jouit d'une popularité qui fait défaut à Azali Assoumani dans les rangs du parti.
Si cette affaire ne soulevait pas un problème de démocratie au sein des partis politiques aux Comores, on se mettrait à rire. En effet, aussi saugrenu que cela puisse paraître, les uns et les autres jurent de saisir la Justice. Bientôt, les partis politiques comoriens vont avoir pour activité principale le dépôt des plaintes: le RIDJA s'insurge à bon droit contre les corrompus et les Députés qui veulent, de manière tout à fait anticonstitutionnelle, proroger leur propre mandat, et deux tendances de la CRC estiment que seul le juge peut dire le Droit dans une affaire de discussion sur la légitimité d'un secrétaire général élu par les militants et un autre imposé par un seul membre et ses hommes. Mais, attention: le juge comorien est une montagne de corruption, capable de donner raison à celui qui a tort, uniquement pour mettre du beurre dans les épinards du pouvoir en place. Que dire du Mouvement Orange, lui aussi traversé par deux courants à ce jour à couteaux tirés?
On ne le dit pas encore, mais la «démocratie» comorienne traverse une crise mortelle: des partis scindés en deux, un ancien Président qu'on empêche de parler en public, dans des espaces non couverts, des leaders de partis politiques qui font tout pour dire chaque jour une insanité, juste pour dire «coucou. Je suis là», des partis politiques déposant plainte sur plainte, aux Comores et en France, un Député Abdoulfattah Saïd Mohamed qui n'a pas fait une de ses déclarations tonitruantes depuis des semaines Les politiciens comoriens feront mourir d'ennui les Comoriens.
Par ARM
© www.lemohelien.com Mercredi 11 septembre 2013.