200 millions de francs pour un Foyer des Jeunes, zéro franc pour l'échographie. Décidément, le chef de l'État comorien, pharmacien ...
200 millions de francs pour un Foyer des Jeunes, zéro franc pour l'échographie.
Décidément, le chef de l'État comorien, pharmacien de formation et naguère de métier, est fâché avec tout ce qui touche la santé des Comoriens, le domaine censé être le prolongement naturel de la Pharmacie. Non seulement, il a détruit la Pharmacie nationale autonome des Comores (PNAC), livré les Comoriens à la contrebande de médicaments contrefaits et nocifs, élevé au rang d'Ambassadeur en Tanzanie son ami ayant participé à la mort de la PNAC, mais en plus, il vient de prouver que l'amusement à Djoiezi, Mohéli, lui tient plus à cur que la santé et la vie des Mohéliennes. En effet, pendant que Mohéli patauge dans la médiocrité sanitaire et médicale, réclamant à grands cris un appareil d'échographie, devenu indispensable dans le monde médical d'aujourd'hui, il a préféré gaspiller 200 millions de francs comoriens pour faire construire un Foyer des Jeunes et des moins Jeunes à Djoiezi.
Naturellement, on peut être de Djoiezi et adorer Djoiezi, et ne pas manquer de se poser des questions lancinantes sur cet éléphant blanc qui n'est pas sans rappeler la basilique que Félix Houphouët-Boigny a fait construire en pleine brousse, à Yamoussoukro, son village natal, suscitant des interrogations même au Vatican, alors que la Côte-d'Ivoire avait d'autres priorités en matière de développement économique et social. Tous les développementalistes le savent et le disent: l'un des grands critères du sous-développement réside dans l'incapacité du dirigeant sous-développé à établir une échelle de priorités. En se pinçant le nez comme l'autre, on pourrait admettre que Djoiezi a besoin d'un Foyer des Jeunes. D'accord, d'accord Mais, en aucune façon, un Foyer des Jeunes ne peut avoir la priorité sur un appareil d'échographie. La danse ne peut, en aucune manière, être plus importante que la vie et la santé des femmes mohéliennes. C'est sympa de vouloir caresser les Djoieziens dans le sens du poil, mais on ne caresse pas quelqu'un avec une main d'acier dans un gant de fer hérissé de pics empoisonnés.
200 millions de francs comoriens. Soit 100.000 euros! Une somme. Une belle somme. Ce n'est pas rien. Mais, chaque semaine, des femmes mohéliennes prennent des avions poubelles et des boutres de fortune, au péril de leur vie, pour aller faire une échographie sur les autres îles. Ça coûte une fortune, de quoi acheter 5 appareils d'échographie par an. L'échographie est un appareil moderne devenu l'instrument quotidien du gynécologue qui veut accroître son coefficient d'efficacité au profit de la future mère et du bébé à naître. Ce n'est pas un gadget chichiteux pour médecins aimant faire des chichis, mais un instrument de santé et de vie, qui permet de suivre scientifiquement et médicalement la grossesse d'une femme afin d'éviter des problèmes à la future mère et au bébé à naître. L'échographie permet de déceler des anomalies et des malformations chez le ftus, et aide à une prise de décision salutaire en cas d'anomalie: avorter, garder ou soigner, dans la mesure du possible. Cette échographie est indispensable dans d'autres situations.
Donc, il faudra qu'on explique aux Mohéliennes et aux Mohéliens pourquoi leur santé et leur vie ne valent rien par rapport à l'amusement du vendredi et samedi soir à Djoiezi. On revient donc à cette suite de mauvais services rendus à Djoiezi par le chef de l'État quand il prend ses décisions irréfléchies et incohérentes, qui suscitent la colère et la mauvaise humeur des autres Mohéliens. À la limite, un lycée, ça passerait, mais un Foyer des Jeunes, non! Il faut le dire, même en prenant le risque énorme de se faire des ennemis mortels à Djoiezi, notre terre natale. Un Foyer des Jeunes à Djoiezi, dans les conditions actuelles, non et non. Ce n'est pas une urgence, et ce n'est pas ce qu'il y a de plus urgent à Mohéli et aux Comores aujourd'hui.
Dans sa façon de faire, le Président de la République agit comme l'Empereur Néron (15 décembre 37-9 juin 68), qui jouait à la lyre pendant que Rome brûlait, et à Mobutu Sese Seko qui, pendant que le Zaïre coulait définitivement et inexorablement, avait encouragé les Zaïrois à faire la fête, au point d'avoir 500 orchestres dans la seule ville de Kinshasa, animant des soirées interminables et oubliant que leur pays était à vau-l'eau. L'amusement-exutoire est la sage-femme aidant à l'accouchement du sous-développement. «Un cur humain, c'est quoi? Qu'on nous laisse nous amuser!», disent certains à Djoiezi. En même temps, il faudra qu'on aide les femmes à ne pas mourir quand elles donnent la vie, et le Président l'a martelé en cette année 2013, suscitant les quolibets des optimistes, mais aussi le ricanement et le scepticisme des pessimistes. Et, comme dans le cas de sa fameuse lutte contre la corruption, le Président fait le contraire de ce qu'il dit. Un Foyer des Jeunes ne servira qu'à faire la fête à Djoiezi, alors qu'un appareil d'échographie à l'Hôpital de Fomboni aurait servi à toutes les femmes de Mohéli et à leurs bébés à naître.
Mais, le but du Président de la République n'est pas de s'appesantir sur ces considérations qui ne l'intéressent point. On n'est pas Président de la République pour s'intéresser à des gens insignifiants et aux détails insignifiants de leur vie.
Toutes ces incohérences du Président des Comores nous ramènent à un homme: Michel Aurillac, homme d'État français qui a dirigé le ministère de la Coopération de 1986 à 1988, auteur d'un livre (L'Afrique à cur. La coopération: un message d'avenir, Éditions Berger-Levrault, Collection «Monde en devenir Bâtisseurs d'avenir», Paris, 1987, 258 p.) dans lequel il égrène ses souvenirs de ministre chargé spécialement de l'Afrique, et dans lequel il consacre un Chapitre entier aux excès, extravagances et excentricités entourant le village natal d'un certain nombre de chefs d'État africains. Il avait été l'hôte du Président Ahmed Abdallah aux Comores, qui avait tenu à l'accueillir dans sa maison familiale, à Domoni, Anjouan, d'où il pouvait lui faire toucher du doigt les côtes de Mayotte! La classe
Ces mêmes incohérences du chef de l'État comorien nous ramènent également à cette sommité mondialement connue qui m'avait fait l'honneur et accordé l'avantage d'être un de mes professeurs d'Économie, et qui nous dit un jour en classe: «Quand une personne se trouve nue, elle ne doit pas chercher une bague en or, mais un slip pour cacher sa nudité».
Par ARM
© www.lemohelien.com Dimanche 29 septembre 2013.
Décidément, le chef de l'État comorien, pharmacien de formation et naguère de métier, est fâché avec tout ce qui touche la santé des Comoriens, le domaine censé être le prolongement naturel de la Pharmacie. Non seulement, il a détruit la Pharmacie nationale autonome des Comores (PNAC), livré les Comoriens à la contrebande de médicaments contrefaits et nocifs, élevé au rang d'Ambassadeur en Tanzanie son ami ayant participé à la mort de la PNAC, mais en plus, il vient de prouver que l'amusement à Djoiezi, Mohéli, lui tient plus à cur que la santé et la vie des Mohéliennes. En effet, pendant que Mohéli patauge dans la médiocrité sanitaire et médicale, réclamant à grands cris un appareil d'échographie, devenu indispensable dans le monde médical d'aujourd'hui, il a préféré gaspiller 200 millions de francs comoriens pour faire construire un Foyer des Jeunes et des moins Jeunes à Djoiezi.
Naturellement, on peut être de Djoiezi et adorer Djoiezi, et ne pas manquer de se poser des questions lancinantes sur cet éléphant blanc qui n'est pas sans rappeler la basilique que Félix Houphouët-Boigny a fait construire en pleine brousse, à Yamoussoukro, son village natal, suscitant des interrogations même au Vatican, alors que la Côte-d'Ivoire avait d'autres priorités en matière de développement économique et social. Tous les développementalistes le savent et le disent: l'un des grands critères du sous-développement réside dans l'incapacité du dirigeant sous-développé à établir une échelle de priorités. En se pinçant le nez comme l'autre, on pourrait admettre que Djoiezi a besoin d'un Foyer des Jeunes. D'accord, d'accord Mais, en aucune façon, un Foyer des Jeunes ne peut avoir la priorité sur un appareil d'échographie. La danse ne peut, en aucune manière, être plus importante que la vie et la santé des femmes mohéliennes. C'est sympa de vouloir caresser les Djoieziens dans le sens du poil, mais on ne caresse pas quelqu'un avec une main d'acier dans un gant de fer hérissé de pics empoisonnés.
200 millions de francs comoriens. Soit 100.000 euros! Une somme. Une belle somme. Ce n'est pas rien. Mais, chaque semaine, des femmes mohéliennes prennent des avions poubelles et des boutres de fortune, au péril de leur vie, pour aller faire une échographie sur les autres îles. Ça coûte une fortune, de quoi acheter 5 appareils d'échographie par an. L'échographie est un appareil moderne devenu l'instrument quotidien du gynécologue qui veut accroître son coefficient d'efficacité au profit de la future mère et du bébé à naître. Ce n'est pas un gadget chichiteux pour médecins aimant faire des chichis, mais un instrument de santé et de vie, qui permet de suivre scientifiquement et médicalement la grossesse d'une femme afin d'éviter des problèmes à la future mère et au bébé à naître. L'échographie permet de déceler des anomalies et des malformations chez le ftus, et aide à une prise de décision salutaire en cas d'anomalie: avorter, garder ou soigner, dans la mesure du possible. Cette échographie est indispensable dans d'autres situations.
Donc, il faudra qu'on explique aux Mohéliennes et aux Mohéliens pourquoi leur santé et leur vie ne valent rien par rapport à l'amusement du vendredi et samedi soir à Djoiezi. On revient donc à cette suite de mauvais services rendus à Djoiezi par le chef de l'État quand il prend ses décisions irréfléchies et incohérentes, qui suscitent la colère et la mauvaise humeur des autres Mohéliens. À la limite, un lycée, ça passerait, mais un Foyer des Jeunes, non! Il faut le dire, même en prenant le risque énorme de se faire des ennemis mortels à Djoiezi, notre terre natale. Un Foyer des Jeunes à Djoiezi, dans les conditions actuelles, non et non. Ce n'est pas une urgence, et ce n'est pas ce qu'il y a de plus urgent à Mohéli et aux Comores aujourd'hui.
Dans sa façon de faire, le Président de la République agit comme l'Empereur Néron (15 décembre 37-9 juin 68), qui jouait à la lyre pendant que Rome brûlait, et à Mobutu Sese Seko qui, pendant que le Zaïre coulait définitivement et inexorablement, avait encouragé les Zaïrois à faire la fête, au point d'avoir 500 orchestres dans la seule ville de Kinshasa, animant des soirées interminables et oubliant que leur pays était à vau-l'eau. L'amusement-exutoire est la sage-femme aidant à l'accouchement du sous-développement. «Un cur humain, c'est quoi? Qu'on nous laisse nous amuser!», disent certains à Djoiezi. En même temps, il faudra qu'on aide les femmes à ne pas mourir quand elles donnent la vie, et le Président l'a martelé en cette année 2013, suscitant les quolibets des optimistes, mais aussi le ricanement et le scepticisme des pessimistes. Et, comme dans le cas de sa fameuse lutte contre la corruption, le Président fait le contraire de ce qu'il dit. Un Foyer des Jeunes ne servira qu'à faire la fête à Djoiezi, alors qu'un appareil d'échographie à l'Hôpital de Fomboni aurait servi à toutes les femmes de Mohéli et à leurs bébés à naître.
Mais, le but du Président de la République n'est pas de s'appesantir sur ces considérations qui ne l'intéressent point. On n'est pas Président de la République pour s'intéresser à des gens insignifiants et aux détails insignifiants de leur vie.
Toutes ces incohérences du Président des Comores nous ramènent à un homme: Michel Aurillac, homme d'État français qui a dirigé le ministère de la Coopération de 1986 à 1988, auteur d'un livre (L'Afrique à cur. La coopération: un message d'avenir, Éditions Berger-Levrault, Collection «Monde en devenir Bâtisseurs d'avenir», Paris, 1987, 258 p.) dans lequel il égrène ses souvenirs de ministre chargé spécialement de l'Afrique, et dans lequel il consacre un Chapitre entier aux excès, extravagances et excentricités entourant le village natal d'un certain nombre de chefs d'État africains. Il avait été l'hôte du Président Ahmed Abdallah aux Comores, qui avait tenu à l'accueillir dans sa maison familiale, à Domoni, Anjouan, d'où il pouvait lui faire toucher du doigt les côtes de Mayotte! La classe
Ces mêmes incohérences du chef de l'État comorien nous ramènent également à cette sommité mondialement connue qui m'avait fait l'honneur et accordé l'avantage d'être un de mes professeurs d'Économie, et qui nous dit un jour en classe: «Quand une personne se trouve nue, elle ne doit pas chercher une bague en or, mais un slip pour cacher sa nudité».
Par ARM
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