Il a fallut être aux Comores pendant le mois d’août dernier pour assister et comprendre la dangerosité de cette abominable pratique and...
Il a fallut être aux Comores pendant le mois d’août dernier pour assister et comprendre la dangerosité de cette abominable pratique andanesque qui a pris en otage toute la population grande-comorienne. L’administration était entièrement paralysée car tout le monde restait au village pour organiser le madjliss, le dîner, le toirab des femmes, le djaliko, le toirab des hommes, le zifafa, le wukumbi, le mlazo mwana, le thé des enfants du village (tchayi ya wanamdji), le maoulida ya kesso, et enfin le manioc de promotion (mhogo wa beya) … etc. Tellement la liste de différentes cérémonies est si longue tel le nombre des marches de la grande muraille de chine.
Jeunes lamba, cadres supérieurs, intellectuels chevronnés et vieux notables couraient dans toutes les régions et villages mêmes les plus reculés pour honorer ici et là à l’invitation du médecin chef, du pêcheur, du chauffeur, du je-viens, du gendarme, voire du violeur en série qui célébraient tous leur grand-mariage. Dans cette fièvre andanesque il n’y a qu’un seul bénéficiaire, le commerçant et grossiste indien. C’est toute une économie qui part en fumée durant un mois.
La ruée vers l’honneur constitue le seul et unique objectif vital pour la majorité de la population grande-comorienne. Épaulé par la sœur, l’aîné de la famille ou l’oncle qui fait la plonge dans les hôtels marseillais ou l’ingénieur de surface dans les ruelles de Paris ou de Lyon, le marié jette les billets de banque par terre et les piétine avec une foule en liesse, suivant le tempo des chants qui font la gloire des deux familles.
A quand une réglementation pour limiter les dépenses ostentatoires et insensées guidées par cette maladie qui ravage à la fois l’économie du pays, les esprits et les mentalités de ses adeptes. Si on se pose aujourd’hui la question du degré de l’islam made in Grande-Comore, un islam pas tellement tolérant qui n’interdit ni la fornication, ni l’alcool, ni les gaspillages de toutes sortes, j’ai vraiment du mal à situer cette population qui se déclare musulmane mais qui passent outre aux préceptes établis par l’islam faisant les excès leur cheval de bataille.
Il me vient à l’esprit ce verset coranique qui interdit scrupuleusement certaines pratiques jugées excessives par l’islam je cite : « ne gaspillez pas entre vous vos économies dans des pratiques vaines, et celui qui s’accroche à celles-là, il est parmi les perdants.»
Grand-comorien, réveilles-toi et regardes un peu là où va le monde, là où se dirigent nos voisins de l’océan- Indien, lesquels à chaque jour qui se lève innovent et tentent de suivre la vitesse de croisière qu’impose l’économie du marché mondial et les affaires. Corrigeons nos erreurs car disait le grand penseur chinois Confucius je cite : « le grave défaut est d’avoir des défauts et de ne pas s’efforcer de s’en corriger ». Lisons notre livre sacré et appliquons ses règles à bon escient, on réussira un jour à nous sortir de l’auberge sinon nous ferons partis de ceux qu’Allah les qualifie d’égarés. Voir versets 103-106 de la sourate la Caverne quand il dit ceci : « Dis : « voulez-vous que nous vous apprenions lesquels sont les plus grands perdants, en œuvres ? Ceux dont l’effort, dans la vie présente, s’est égaré, alors qu’ils s’imaginent faire du bien. Ceux-là qui ont nié les signes de leur seigneur, ainsi que sa rencontre. Leurs actions sont donc vaines. Nous leurs assignerons pas de poids au jour de la résurrection ‘est que leur rétribution sera l’enfer, pour avoir mécru et pris en raillerie mes signes et messagers.
Abat le Anda, cette pratique moyenâgeuse et rétrograde. Ce virus très contagieux et ravageur, pire et malsain que le choléra et le sida et retroussons nos manches pour le battre à mort à fin de préparer un avenir meilleur.
SOILIHI Ahamada Mlatamou