Le tribunal correctionnel de Mayotte vient de rendre sa sentence dans l'affaire d'emplois fictifs présumés à la mairie de Mamoudzou...
Le tribunal correctionnel de Mayotte vient de rendre sa sentence dans l'affaire d'emplois fictifs présumés à la mairie de Mamoudzou. S'il ne fait pas appel, Abdourahamane Soilihi perdra ses mandats de sénateur et de maire.
Me Kamardine au 1er plan et Abdourahamane Soilihi après l'énoncé du jugement
© A.L./Malango.
L'affaire avait été jugée le 17 avril 2013, et nous avions titré « Trois élus en correctionnelle : une séance pédagogique ? ». Et les juges sont allés bien au delà de la pédagogie pour deux des trois prévenus…
Abdourahamane Soilihi, surnommé « Ladjo », sénateur-maire UMP de Mamoudzou, s'était retrouvé à la barre car accusé d'emplois fictifs, au profit de l'ancien maire de Koungou Ahmed Souffou et du conseiller général également UMP de Mamoudzou 1, Assani Ali. Ce dernier était accusé d'avoir perçu un salaire indu. Défendu par Me Saïdal, bâtonnier du barreau de Mayotte, il vient d'être relaxé dans le jugement tombé ce jour.
Et le délibéré risque d'être très lourd de conséquences pour Abdourahamane Soilihi, puisqu'outre 6 mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende, il est condamné à un an inéligibilité, c'est à dire qu'il perd immédiatement tous ces mandats de sénateur et de maire.
Ahmed Souffou, qui n'est plus maire de Mamoudzou après avoir été suspendu, justement pour les faits d'aide à l'entrée et au séjour d'étrangers en situation irrégulière qui lui étaient reprochés à la barre, est condamné à 1 an de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende, et l'interdiction définitive d'exercer toute fonction publique.
Me Saïdal se disait bien entendu satisfait, « mon client n'aurait jamais dû se retrouver au pénal pour une faute qui reste morale. Et le jugement prouve bien qu'il ne s'agit pas d'un recrutement politique lié à l'UMP. Il était payé 2300 euros, mais à la hauteur de son diplôme. Nous regrettons qu'il ait subi l'opprobre ».
Mes Akhoun et Kamardine qui défendent Abdourahamane Soilihi ne savaient pas encore, à l'heure où nous écrivons ces lignes, s'ils allaient interjeter l'appel, mais il y a fort à parier que ce sera le cas. Source : Malango Actualité
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