Mercredi 5 juin, les douanes australiennes ratissent le fin fond de l’océan Indien, au niveau de l’île Christmas. Elles aperçoivent un bate...
Mercredi 5 juin, les douanes australiennes ratissent le fin fond de l’océan Indien, au niveau de l’île Christmas.
Elles aperçoivent un bateau transportant au moins 55 demandeurs
d’asile. Peut-être plus, si on compte ceux qui sont sans doute sous le
pont du navire. Parmi les passagers, des femmes et des enfants.
Il faut deux jours aux secours pour arriver sur place. Deux jours de trop : vendredi 7 juin, l’embarcation et les réfugiés ont disparu.
Une vaste opération aérienne est déclenchée samedi 8 juin, et permet de retrouver treize corps munis de gilets de sauvetage, une coque retournée et quelques débris. Bien peu donc, par rapport à ce que les douanes avaient vu dans leurs jumelles le mercredi.
Bien qu’aucune information n’ait été donnée concernant la nationalité des passagers sur le navire qui a coulé, on sait qu’ils proviennent en grande partie de Birmanie, d’Irak, d’Afghanistan et du Sri Lanka – comme la plupart des migrants qui demandent asile en Australie. Ces embarcations, quant à elles, proviennent pour la plupart d’Indonésie.
Des centaines de réfugiés ont trouvé la mort dans des accidents de bateau comme celui-ci, au cours des dernières années :
Ian Rintoul, un militant de l’association Refugee action coalition, a déclaré à la chaîne ABC :
Il faut deux jours aux secours pour arriver sur place. Deux jours de trop : vendredi 7 juin, l’embarcation et les réfugiés ont disparu.
Une vaste opération aérienne est déclenchée samedi 8 juin, et permet de retrouver treize corps munis de gilets de sauvetage, une coque retournée et quelques débris. Bien peu donc, par rapport à ce que les douanes avaient vu dans leurs jumelles le mercredi.
« Récupérer, si possible, les corps »
De toutes façons, les douaniers australiens ont d’autres chats à fouetter. Un de leur représentants a publiquement averti qu’ils étaient déjà occupés par un certain nombre d’opérations « hautement prioritaires » dans les eaux australiennes, et qu’il ne seraient donc pas en mesure de récupérer les corps flottants tués au large de l’île Christmas :« Notre priorité au cours de ces opérations demeure la protection des vies, en répondant à d’autres navires qui peuvent avoir besoin d’aide, et de prévenir de nouvelles pertes humaines. Lorsque ces opérations auront été menées à bien et qu’il n’y aura plus de risque de perdre d’autres vies, le commandement de la protection des frontières s’efforcera de récupérer, si possible, tous les corps. »Suite logique de l’opération, les recherches du reste des naufragés ont été stoppées le dimanche soir. La déclaration d’un porte-parole de l’Autorité australienne de la sécurité maritime (Amsa), qui a coordonné l’opération de recherche et sauvetage, l’a froidement confirmé le lundi :
« La recherche est terminée. »
25 000 migrants en moins d’un an
Cette tragédie intervient alors que le nombre de migrants qui tentent d’atteindre l’Australie par la mer explose : ils sont plus de 25 000 à avoir tenté le voyage depuis juin 2011. Et cela en dépit des lois punitives qui expédient les réfugiés dans des camps de détention à Nauru et Manus.Bien qu’aucune information n’ait été donnée concernant la nationalité des passagers sur le navire qui a coulé, on sait qu’ils proviennent en grande partie de Birmanie, d’Irak, d’Afghanistan et du Sri Lanka – comme la plupart des migrants qui demandent asile en Australie. Ces embarcations, quant à elles, proviennent pour la plupart d’Indonésie.
Des centaines de réfugiés ont trouvé la mort dans des accidents de bateau comme celui-ci, au cours des dernières années :
- en avril 2013, un navire a disparu sans laisser de traces dans le détroit de la Sonde, avec 72 réfugiés à bord ;
- en mai 2013, 28 gilets de sauvetage ont été retrouvés, échoués, sur le rivage des îles Cocos, dans l’océan Indien ;
- en juin 2012, un bateau avec plus de 200 réfugiés s’est fracassé sur les rochers bordants l’île Christmas, 109 personnes on été secourues et trois corps récupérés. Les autres corps n’ont jamais été retrouvés.
Une enquête demandée
Cette dernière tragédie a suscité des appels à une enquête, sur le temps pris pour débuter les recherches. En effet, l’appel à l’aide est survenu alors que d’autres bateaux arrivaient, dont un avec 78 personnes qui demandaient elles aussi l’aide des autorités.Ian Rintoul, un militant de l’association Refugee action coalition, a déclaré à la chaîne ABC :
« S’il y a un problème de ressources, cela doit être rendu public.source : rue89.com
Jusqu’à ce que le gouvernement ait mis en place des arrangements diplomatiques pour traiter les demandeurs d’asile en Indonésie, les gens continueront à prendre le risque et à monter sur les bateaux.
Si les politiciens poussent les gens sur les bateaux, le moins qu’ils puissent faire, s’ils ne sont pas prêts à escorter les bateaux, est de s’assurer qu’il y a des ressources disponibles afin que nous ne voyons plus la perte de vies humaines en mer. »