Cet instituteur né en 1918 à Majunga, découvre à Domoni les injustices coloniales du pays de ses parents et se lance dans une campagne de d...
Cet instituteur né en 1918 à Majunga, découvre à Domoni les injustices coloniales du pays de ses parents et se lance dans une campagne de dénonciation par tracts « signés avec des noms de personnes décédées, ce qui ne manque pas d’agacer les planteurs et l’administration.»
Élu conseiller générale de Domoni en 1946, il intègre ensuite le parti vert de Saïd Mohamed Cheikh. Personnage politique omniprésent mais de second plan, il reste dans l’ombre jusqu’en 1989, année de l’assassinat d’Ahmed Abdallah, dont il assure l’intérim. En 1990, il est pourtant élu de peu président de la république islamique des Comores, devant Mohamed Taki.
La profusion de nouveaux partis politiques, l’euphorie de la liberté d’expression dans cette période qui marque la fin de la dictature des mercenaires fera de Djohar, selon l’expression consacrée, le « père de la démocratie. Affable, musulman consciencieux, le vieil homme gardera l’image du « bon père de famille et de la partie.
Les difficultés économiques et politiques s’accumulent cependant, tandis que le système de gendrocratie instauré par les époux de ses filles, dont certains trempent dans des affaires de corruption, ternit le régime.
Said Mohamed Djohar est décédé dans la nuit du 22 février 2006 à son domicile de Mitsamiouli . Un homme politique . Président des Comores de 1992 au 28 septembre 1995 .
De 1973 à l'indépendance , 1975 , il est représentant des Comores à Madagascar. Il ne fait reparler de lui qu'après le retour au pouvoir d'Ahmed Abdallah en 1978 et devient président de la Cour suprême.
Le 27 novembre 1989 , il devient président par intérim après le coup d'Etat de Bob Denard qui renverse Abdallah . Il est ensuite élu le 11 mars 1990 président dans des élections contestés face à Mohamed Taki . Il chasse les mercenaires mais est finalement renversé par Denard avec l'appui de la France et exilé de force à la Réunion . Il ne revient qu'une fois les élections présidentielles annoncées.
Sa présidence a toujours été contesté, par exemple en 1991 lorsque le président de la Cour suprême le déclare inapte et cherche à le destituer. Djohar a toujours cherché à faire reposer sa politique sur les jeunes exilés par Abdallah . Son régime a été également marqué par les scandales financiers opérés par son gendre Mohamed M'changama qui, après le coup d'état de 1995 s'est empressé de divorcer avec la fille du Président Djohar et a rejoint le Président Mohamed Taki Abdoulkarim.
Pour les comoriens, Said Mohamed Djohar restera à tout jamais " Papa Djo ", le père de la démocratie comorienne , celui qui a organisé avant le Bénin les fameuses Conférences Nationales et celui qui a permis au peuple Comorien : wanantsi de participer à la vie politique qui jusque-là était réservée qu'aux notables.
Comme il fut écrit dans un journal comorien au lendemain de sa mort, " Papa Djo " était un homme honnête, intègre, courageux, qui, a toujours combattu la cause des plus démunis. Il a été écrit aussi qu'il était aussi manipulé à son insu par son gendre Mchangama.