Des associations représentant les Noirs en France ont annoncé vendredi poursuivre en justice une banque publique, coupable selon eux d...
Des associations représentant les Noirs en France ont annoncé
vendredi poursuivre en justice une banque publique, coupable selon eux
d'avoir profité de la traite négrière vers Haïti.
Le Conseil représentatif des associations noires (CRAN),
créé en 2005 pour «lutter contre les discriminations que subissent les
populations noires en France», va assigner en justice la Caisse des
dépôts (CDC), une institution publique financière née sous Napoléon.
«La CDC est complice d'un crime contre l'humanité», a déclaré Louis-Georges Tin, le président du CRAN, qui assigne la CDC et deux de ses filiales devant le Tribunal de Paris parce que la banque a encaissé les sommes versées par Haïti en contrepartie de son indépendance.
«Nous assignons en justice la Caisse des dépôts et consignations, la banque d'Etat qui a joué un rôle considérable dans l'esclavage», a-t-il insisté lors d'un point presse devant le palais de justice, précisant que l'assignation serait remise lundi à la banque.
Caisse des colons
Haïti a acquis son indépendance en 1804 contre les troupes de Napoléon Bonaparte, mais la France a alors exigé un tribut financier pour indemniser ses colons. Haïti a payé de 1825 à 1946 «des sommes équivalentes à 21 milliards de dollars», selon M. Tin. C'est la CDC qui a encaissé cet argent, a-t-il souligné.
Selon lui, «cette rançon a précipité Haïti dans une spirale infernale d'instabilité et de misère». Après la colonisation, Haïti a été frappé d'«une double peine».
Argent contre exploitation
La CDC s'est également «enrichie grâce à l'exploitation colonialiste», selon Me Norbert Tricaud, avocat du CRAN, puisqu'elle a géré les comptes de plusieurs banques coloniales.
Plus généralement, l'assignation contre la CDC s'insère dans une campagne du CRAN pour obtenir des réparations de l'esclavage. «Si on fait cette assignation, c'est pour alimenter le débat», a dit Me Tricaud.
Dans un discours vendredi à l'occasion de la journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage, le président François Hollande a évoqué «l'impossible réparation» des traites négrières et de l'esclavage.
«Le seul choix possible, le plus digne, le plus grand, c'est la mémoire, la vigilance et la transmission», a déclaré M. Hollande, adressant ainsi une nouvelle fin de non-recevoir aux revendications de réparations matérielles portées par des voix associatives. L'esclavage a été aboli en France en 1848.
«La CDC est complice d'un crime contre l'humanité», a déclaré Louis-Georges Tin, le président du CRAN, qui assigne la CDC et deux de ses filiales devant le Tribunal de Paris parce que la banque a encaissé les sommes versées par Haïti en contrepartie de son indépendance.
«Nous assignons en justice la Caisse des dépôts et consignations, la banque d'Etat qui a joué un rôle considérable dans l'esclavage», a-t-il insisté lors d'un point presse devant le palais de justice, précisant que l'assignation serait remise lundi à la banque.
Caisse des colons
Haïti a acquis son indépendance en 1804 contre les troupes de Napoléon Bonaparte, mais la France a alors exigé un tribut financier pour indemniser ses colons. Haïti a payé de 1825 à 1946 «des sommes équivalentes à 21 milliards de dollars», selon M. Tin. C'est la CDC qui a encaissé cet argent, a-t-il souligné.
Selon lui, «cette rançon a précipité Haïti dans une spirale infernale d'instabilité et de misère». Après la colonisation, Haïti a été frappé d'«une double peine».
Argent contre exploitation
La CDC s'est également «enrichie grâce à l'exploitation colonialiste», selon Me Norbert Tricaud, avocat du CRAN, puisqu'elle a géré les comptes de plusieurs banques coloniales.
Plus généralement, l'assignation contre la CDC s'insère dans une campagne du CRAN pour obtenir des réparations de l'esclavage. «Si on fait cette assignation, c'est pour alimenter le débat», a dit Me Tricaud.
Dans un discours vendredi à l'occasion de la journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage, le président François Hollande a évoqué «l'impossible réparation» des traites négrières et de l'esclavage.
«Le seul choix possible, le plus digne, le plus grand, c'est la mémoire, la vigilance et la transmission», a déclaré M. Hollande, adressant ainsi une nouvelle fin de non-recevoir aux revendications de réparations matérielles portées par des voix associatives. L'esclavage a été aboli en France en 1848.
(afp)