1 - Éléments structurels sur l’économie Pays insulaire de 750 000 habitants, les Comores sont un PMA qui associe f...
1 - Éléments structurels sur l’économie
Pays insulaire de 750 000 habitants, les Comores sont un PMA qui associe faible revenu par habitant (850 USD), retard dans le développement humain et grande vulnérabilité économique. La densité et les pressions démographiques (+2,4 %) y sont fortes. 45 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et les Comores figurent au 163e rang sur 187 sur l’indice de développement humain du PNUD 2011. Le pays dispose de peu de ressources naturelles, souffre d’un marché étroit et pâtit d’une gouvernance qui ne s’améliore que lentement.
Son territoire de 1862 km² est réparti sur trois des quatre iles de l’Archipel situé à l’entrée du détroit du Mozambique, Mayotte, département Français, constituant la quatrième île. La Grande Comore compte 52% de la population, Anjouan 42%, Mohéli 6%.
Le secteur agricole (40% du PIB, 80% de la population active) est concentré sur trois produits de rente (vanille, girofle et ylang-ylang) qui assurent 90% des recettes d’exportation du pays. Les producteurs souffrent de l’irrégularité des cours et de l’accumulation de stocks. La pêche artisanale occupe 6% de la population active et représente 10% du PIB. Le secteur secondaire (14% du PIB) est limité à des petites entreprises artisanales. Le secteur tertiaire (33% du PIB) repose sur le commerce de biens importés et l’administration publique (12%).
Le pays est structurellement dépendant de l’aide internationale et plus encore des remises des expatriés (25 % du PIB) assurés par les immigrés comoriens résidant en France (150 000 à 300 000 selon les estimations). Les Comores bénéficient de la stabilité monétaire garantie par leur appartenance à la Zone Franc. Elles sont membres du COMESA et bénéficient de l’accord AGOA avec les Etats-Unis.
L’activité est toujours bridée par des rigidités structurelles et par des pénuries d’énergie et d’eau. Les déclencheurs initiaux du programme FMI/BM prévoyant la privatisation de trois sociétés publiques (Comores Télécom, Société Comorienne des Hydrocarbures/SCH et Ma-Mwé) ont été modifiés et seule la privatisation de Comores Télécom reste d’actualité avec un appel à manifestation d’intérêt (AMI) en cours.
2 - Conjoncture économique
En dépit de problèmes structurels, la croissance a rebondi en 2012 et s’établit à +2,5 % après +2,0 % en 2011, grâce notamment à la hausse des exportations agricoles et au dynamisme du secteur de la construction. L’économie continue de profiter d’une aide accrue des bailleurs, d’une reprise de l’investissement direct étranger, de remises résilientes de la diaspora, et de la manne du programme de « citoyenneté économique ». Les prévisions à moyen terme sont orientées à la hausse : l’économie de l’archipel pourrait croitre de 3,5 % en 2013 et de 4,0 % de 2014 à 2017.
Malgré les tensions sur les prix mi 2012 du fait des inondations qui ont détruit partie de la récolte agricole, l’inflation fin 2012 a été ramenée à 5% (contre 7% en 2011) grâce, entre autres, à l’appartenance des Comores à la Zone Franc qui a permis de profiter de la baisse des tensions sur les cours mondiaux des produits importés. L’inflation pourrait être mieux maitrisée en 2013 et se fixer, en fin d’année, à 3,6 %, puis à 3,2 % fin 2014.
Grâce à la bonne tenue des exportations de clous de girofle et aux retombées financières du programme de « citoyenneté économique », le déficit courant se réduit plus que prévu en 2012, s’établissant à 6,9 % du PIB (contre 9,5 % en 2011), tandis qu’en 2013 ce déficit devrait se réduire encore à 6%. Les réserves de change brutes ont augmenté pour atteindre l’équivalent de 8 mois d’importations.
3 - Finances publiques
Dans le cadre du programme FMI (FEC), la démarche de consolidation budgétaire s’est poursuivie en 2012. Les recettes publiques progressent fortement et passent de 16,1% en 2011 à 20,2 % du PIB en 2012, soit un niveau largement supérieur à celui escompté, en lien principalement avec les recettes du programme de « citoyenneté économique » (6,4% du PIB). Concomitamment les dépenses courantes primaires sont mieux maîtrisées et passent de 14,7% du PIB en 2010 à 13,9% en 2011 de même qu’en 2012, l’objectif étant de les ramener à 12,8% en 2015.
Un excédent budgétaire primaire de 3,8 % du PIB est ainsi dégagé en 2012, contre un déficit de 1,1 % initialement prévu dans le programme FMI et un déficit de 1,6% constaté en 2010. En 2013, le solde budgétaire primaire anticipé par le FMI est de -0,9 % du PIB.
4 - Situation de la dette
L’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE fin décembre 2012 a permis aux Comores de bénéficier, le 28 février 2013, du traitement final de son stock de dette auprès du Club de Paris, dont les créances, détenues essentiellement par la France, composaient 5 % du stock total de la dette extérieure du pays à fin 2011. Des allègements significatifs de la dette multilatérale, qui représentait fin 2012 en termes nominaux 73 % du stock de la dette extérieure du pays, ont également été obtenus de la part de certains bailleurs multilatéraux (BM et BAfD qui représentaient 52% de l’encours). D’autres créances restent encore à négocier, sur une base de comparabilité de traitement, notamment avec les bailleurs de fonds arabes, bilatéraux et multilatéraux.
Le FMI estime ainsi que l’atteinte du point d’achèvement permettra, grâce à un allégement de dette de 176 M US$, de rétablir la soutenabilité de l’endettement extérieur comorien, estimé en valeur nominale, fin 2012, à 253 M US$. Le ratio dette extérieure-exportations serait ramené à 141,6 % (valeur actuelle nette à fin 2011), sachant que le seuil de soutenabilité défini dans le cadre de l’initiative PPTE est de 150 %. La dette extérieure des Comores reste donc en risque « élevé » d’insoutenabilité, cette classification traduisant la vulnérabilité toujours forte de cette petite économie peu diversifiée aux chocs extérieurs.
5 - Présence commerciale française
Commerce extérieur des Comores
Lourdement et structurellement déficitaire, le commerce extérieur des Comores devrait accuser en 2012 un déficit de la balance commerciale de 180 millions d’USD, en aggravation par rapport à 2011 (160 millions). Les données statistiques encore provisoires font état de 207.3 millions USD pour les importations (fob), contre 185 millions d’USD en 2011, et de 27.6 millions USD pour les exportations (fob), contre 25,6 millions en 2011.
Premier fournisseur des Comores, avec 16% de part de marché en 2011, la France devançait le Pakistan (15.8%), les Emirats Arabes Unis (9.6%) et la Turquie (1.6%). Notre pays se rangeait au troisième rang des clients des Comores (absorbant 10,5% de ses exportations), derrière Singapour (36%), et la Turquie (23.7%).
Échanges bilatéraux avec la France
En hausse de 5,7% nos échanges bilatéraux ont atteint 29,7 M€ en 2012. L’excédent commercial en faveur de la France, premier fournisseur des Comores, s’élève à 19,7 M€ et tant nos exportations (24,7 M€) que nos importations (5M€) sont concentrés sur un nombre limité de produits. Sur les dix dernières années, les flux commerciaux ont évolué « en dents de scie » mais sans pour autant revenir au niveau de l’année 2003 (44 M€).
Concentrées sur quatre familles de produits, nos exportations sont tirées par les produits des industries agro-alimentaires (27%), les produits manufacturés divers (17 ,4%), les équipements mécaniques, les matériels électriques et électroniques (16,3%), et le matériel de transport (15,6%). Nos importations sont constituées d’huiles essentielles (l’Ylang-ylang) et d’épices (vanille ; clous de girofle ; …).
Présence française
Les investissements les plus significatifs se limitent à l’un, historique, dans le secteur bancaire (la Banque pour l’Industrie et le Commerce que BNPP cherche à céder) et l’autre, récent, avec la reprise par Bolloré Africa Logistics de la gestion du terminal container du port de Moroni. La société Colas est également un opérateur important dans le cadre des nombreux projets routiers en cours de réalisation aux Comores. Quelques grandes entreprises ont des projets d’implantation à l’étude.
Sont installées également une quinzaine de sociétés, spécialisées dans le négoce des produits de rente ou dans l’importation de biens de consommation, originaires de la Métropole, de l’île de La Réunion ou appartenant à des binationaux franco-comoriens. Nos entreprises sont confrontées notamment à l’arrivée d’investisseurs du Moyen Orient.
Politique de crédit
La COFACE ne délivre, à ce jour, aucune garantie sur les Comores sans neutralisation du risque pays.
Source : Mission Économique de l’ambassade de France aux Comores
Pays insulaire de 750 000 habitants, les Comores sont un PMA qui associe faible revenu par habitant (850 USD), retard dans le développement humain et grande vulnérabilité économique. La densité et les pressions démographiques (+2,4 %) y sont fortes. 45 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et les Comores figurent au 163e rang sur 187 sur l’indice de développement humain du PNUD 2011. Le pays dispose de peu de ressources naturelles, souffre d’un marché étroit et pâtit d’une gouvernance qui ne s’améliore que lentement.
Son territoire de 1862 km² est réparti sur trois des quatre iles de l’Archipel situé à l’entrée du détroit du Mozambique, Mayotte, département Français, constituant la quatrième île. La Grande Comore compte 52% de la population, Anjouan 42%, Mohéli 6%.
Le secteur agricole (40% du PIB, 80% de la population active) est concentré sur trois produits de rente (vanille, girofle et ylang-ylang) qui assurent 90% des recettes d’exportation du pays. Les producteurs souffrent de l’irrégularité des cours et de l’accumulation de stocks. La pêche artisanale occupe 6% de la population active et représente 10% du PIB. Le secteur secondaire (14% du PIB) est limité à des petites entreprises artisanales. Le secteur tertiaire (33% du PIB) repose sur le commerce de biens importés et l’administration publique (12%).
Le pays est structurellement dépendant de l’aide internationale et plus encore des remises des expatriés (25 % du PIB) assurés par les immigrés comoriens résidant en France (150 000 à 300 000 selon les estimations). Les Comores bénéficient de la stabilité monétaire garantie par leur appartenance à la Zone Franc. Elles sont membres du COMESA et bénéficient de l’accord AGOA avec les Etats-Unis.
L’activité est toujours bridée par des rigidités structurelles et par des pénuries d’énergie et d’eau. Les déclencheurs initiaux du programme FMI/BM prévoyant la privatisation de trois sociétés publiques (Comores Télécom, Société Comorienne des Hydrocarbures/SCH et Ma-Mwé) ont été modifiés et seule la privatisation de Comores Télécom reste d’actualité avec un appel à manifestation d’intérêt (AMI) en cours.
2 - Conjoncture économique
En dépit de problèmes structurels, la croissance a rebondi en 2012 et s’établit à +2,5 % après +2,0 % en 2011, grâce notamment à la hausse des exportations agricoles et au dynamisme du secteur de la construction. L’économie continue de profiter d’une aide accrue des bailleurs, d’une reprise de l’investissement direct étranger, de remises résilientes de la diaspora, et de la manne du programme de « citoyenneté économique ». Les prévisions à moyen terme sont orientées à la hausse : l’économie de l’archipel pourrait croitre de 3,5 % en 2013 et de 4,0 % de 2014 à 2017.
Malgré les tensions sur les prix mi 2012 du fait des inondations qui ont détruit partie de la récolte agricole, l’inflation fin 2012 a été ramenée à 5% (contre 7% en 2011) grâce, entre autres, à l’appartenance des Comores à la Zone Franc qui a permis de profiter de la baisse des tensions sur les cours mondiaux des produits importés. L’inflation pourrait être mieux maitrisée en 2013 et se fixer, en fin d’année, à 3,6 %, puis à 3,2 % fin 2014.
Grâce à la bonne tenue des exportations de clous de girofle et aux retombées financières du programme de « citoyenneté économique », le déficit courant se réduit plus que prévu en 2012, s’établissant à 6,9 % du PIB (contre 9,5 % en 2011), tandis qu’en 2013 ce déficit devrait se réduire encore à 6%. Les réserves de change brutes ont augmenté pour atteindre l’équivalent de 8 mois d’importations.
3 - Finances publiques
Dans le cadre du programme FMI (FEC), la démarche de consolidation budgétaire s’est poursuivie en 2012. Les recettes publiques progressent fortement et passent de 16,1% en 2011 à 20,2 % du PIB en 2012, soit un niveau largement supérieur à celui escompté, en lien principalement avec les recettes du programme de « citoyenneté économique » (6,4% du PIB). Concomitamment les dépenses courantes primaires sont mieux maîtrisées et passent de 14,7% du PIB en 2010 à 13,9% en 2011 de même qu’en 2012, l’objectif étant de les ramener à 12,8% en 2015.
Un excédent budgétaire primaire de 3,8 % du PIB est ainsi dégagé en 2012, contre un déficit de 1,1 % initialement prévu dans le programme FMI et un déficit de 1,6% constaté en 2010. En 2013, le solde budgétaire primaire anticipé par le FMI est de -0,9 % du PIB.
4 - Situation de la dette
L’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE fin décembre 2012 a permis aux Comores de bénéficier, le 28 février 2013, du traitement final de son stock de dette auprès du Club de Paris, dont les créances, détenues essentiellement par la France, composaient 5 % du stock total de la dette extérieure du pays à fin 2011. Des allègements significatifs de la dette multilatérale, qui représentait fin 2012 en termes nominaux 73 % du stock de la dette extérieure du pays, ont également été obtenus de la part de certains bailleurs multilatéraux (BM et BAfD qui représentaient 52% de l’encours). D’autres créances restent encore à négocier, sur une base de comparabilité de traitement, notamment avec les bailleurs de fonds arabes, bilatéraux et multilatéraux.
Le FMI estime ainsi que l’atteinte du point d’achèvement permettra, grâce à un allégement de dette de 176 M US$, de rétablir la soutenabilité de l’endettement extérieur comorien, estimé en valeur nominale, fin 2012, à 253 M US$. Le ratio dette extérieure-exportations serait ramené à 141,6 % (valeur actuelle nette à fin 2011), sachant que le seuil de soutenabilité défini dans le cadre de l’initiative PPTE est de 150 %. La dette extérieure des Comores reste donc en risque « élevé » d’insoutenabilité, cette classification traduisant la vulnérabilité toujours forte de cette petite économie peu diversifiée aux chocs extérieurs.
5 - Présence commerciale française
Commerce extérieur des Comores
Lourdement et structurellement déficitaire, le commerce extérieur des Comores devrait accuser en 2012 un déficit de la balance commerciale de 180 millions d’USD, en aggravation par rapport à 2011 (160 millions). Les données statistiques encore provisoires font état de 207.3 millions USD pour les importations (fob), contre 185 millions d’USD en 2011, et de 27.6 millions USD pour les exportations (fob), contre 25,6 millions en 2011.
Premier fournisseur des Comores, avec 16% de part de marché en 2011, la France devançait le Pakistan (15.8%), les Emirats Arabes Unis (9.6%) et la Turquie (1.6%). Notre pays se rangeait au troisième rang des clients des Comores (absorbant 10,5% de ses exportations), derrière Singapour (36%), et la Turquie (23.7%).
Échanges bilatéraux avec la France
En hausse de 5,7% nos échanges bilatéraux ont atteint 29,7 M€ en 2012. L’excédent commercial en faveur de la France, premier fournisseur des Comores, s’élève à 19,7 M€ et tant nos exportations (24,7 M€) que nos importations (5M€) sont concentrés sur un nombre limité de produits. Sur les dix dernières années, les flux commerciaux ont évolué « en dents de scie » mais sans pour autant revenir au niveau de l’année 2003 (44 M€).
Concentrées sur quatre familles de produits, nos exportations sont tirées par les produits des industries agro-alimentaires (27%), les produits manufacturés divers (17 ,4%), les équipements mécaniques, les matériels électriques et électroniques (16,3%), et le matériel de transport (15,6%). Nos importations sont constituées d’huiles essentielles (l’Ylang-ylang) et d’épices (vanille ; clous de girofle ; …).
Présence française
Les investissements les plus significatifs se limitent à l’un, historique, dans le secteur bancaire (la Banque pour l’Industrie et le Commerce que BNPP cherche à céder) et l’autre, récent, avec la reprise par Bolloré Africa Logistics de la gestion du terminal container du port de Moroni. La société Colas est également un opérateur important dans le cadre des nombreux projets routiers en cours de réalisation aux Comores. Quelques grandes entreprises ont des projets d’implantation à l’étude.
Sont installées également une quinzaine de sociétés, spécialisées dans le négoce des produits de rente ou dans l’importation de biens de consommation, originaires de la Métropole, de l’île de La Réunion ou appartenant à des binationaux franco-comoriens. Nos entreprises sont confrontées notamment à l’arrivée d’investisseurs du Moyen Orient.
Politique de crédit
La COFACE ne délivre, à ce jour, aucune garantie sur les Comores sans neutralisation du risque pays.
Source : Mission Économique de l’ambassade de France aux Comores
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