Par Ali MOINDJIE Conseiller du gouverneur chargé de la Communication. MORONI, 08 avril 2013 - Les cérémonies d’investiture des no...
Par Ali MOINDJIE
Conseiller du gouverneur chargé de la Communication.
Conseiller du gouverneur chargé de la Communication.
MORONI,
08 avril 2013 - Les cérémonies d’investiture des nouveaux maires à
travers la Grande Comore, dont les dernières en date se sont déroulées
ce samedi à Foumbouni et à Bandamadji (Domba), donnent lieu à de
véritables fêtes populaires, pour des habitants convaincus du nouvel
élan que revêt le processus de développement local.
Si à Moroni les opposants du nouveau maire ont tenté de faire annuler la cérémonie du 3 avril, ailleurs, l’arrivée des autorités de l’île, pour remettre l’écharpe au président de la délégation spéciale, est vécue comme un moment de ferveur et de communion. Ce fut le cas à Ntsoudjini, à Mbeni, à Koimbani, à Mtsangadjou, à Dembeni, à Simboussa…
Ces
citoyens, rencontrés sur place, semblent n'accorder que très peu de
crédits à la polémique entretenus par certains cadres politiques, aux
ambitions inavouées,qui contestent le bien fondé des délégations
spéciales, pourtant autorisées par le conseil de l’île.
Des opposants dont la stratégie est si bien pensée qu'ils omettent, presque systématiquement, de souligner que l’organisation des élections municipales ne relève pas de la compétence del’exécutif de l’île, mais du gouvernement de l’Union des Comores et que l’idée de mettre en place les délégations spéciales est une recommandation expresse des III ème assises nationales sur la décentralisation.
Des opposants dont la stratégie est si bien pensée qu'ils omettent, presque systématiquement, de souligner que l’organisation des élections municipales ne relève pas de la compétence del’exécutif de l’île, mais du gouvernement de l’Union des Comores et que l’idée de mettre en place les délégations spéciales est une recommandation expresse des III ème assises nationales sur la décentralisation.
NOUVEAU SOUFFLE.
La
satisfaction est manifeste auprès de ces citoyens, heureux de se sentir
enfin représentés par les autorités locales. Installées par le
gouverneur pour remplacer les anciennes "communes pilotes", les
délégations spéciales ont la charge d'assumer les fonctions de relais
entre les habitants des communes et l’exécutif de l’île. Beaucoup de ces
citoyens affirment que les "communes pilotes" ne reposaient sur rien de
concret. Ces "communes pilotes" tiraient, en effet, leur légitimité de
l’ordonnance de Mze Soulé Abdou de 2003.
Or, cette ordonnance a été rendue caduque par le nouveau cadre législatif (cf. loi sur la décentralisation, loi sur l’organisation du scrutin communal, puis loi sur l’organisation territoriale adoptée en 2011)
« Ces communes pilotes, ont été une expérience intéressante pour certaines villes dotées de cadres aguerris ayant pu organiser un embryon de structure à l’exemple de Mbeni, Mvouni ou Mitsamiouli », explique un ancien maire. Mais pour la plupart des localités, l’existence d’une « commune-pilote » n’a rien changé et les rapports traditionnels ont continué à régir les affaires locales. D’où le besoin d’un nouveau souffle.
Nombreux sont ceux qui espèrent que la mise en commun de plusieurs villages et villes permettra une mutualisation des ressources, notamment humaine, en vue de créer des structures plus viables et plus adaptées aux exigences du développement.
Or, cette ordonnance a été rendue caduque par le nouveau cadre législatif (cf. loi sur la décentralisation, loi sur l’organisation du scrutin communal, puis loi sur l’organisation territoriale adoptée en 2011)
« Ces communes pilotes, ont été une expérience intéressante pour certaines villes dotées de cadres aguerris ayant pu organiser un embryon de structure à l’exemple de Mbeni, Mvouni ou Mitsamiouli », explique un ancien maire. Mais pour la plupart des localités, l’existence d’une « commune-pilote » n’a rien changé et les rapports traditionnels ont continué à régir les affaires locales. D’où le besoin d’un nouveau souffle.
Nombreux sont ceux qui espèrent que la mise en commun de plusieurs villages et villes permettra une mutualisation des ressources, notamment humaine, en vue de créer des structures plus viables et plus adaptées aux exigences du développement.
JUSTE ÉQUILIBRE
Il est vrai qu’ici et là, se manifeste une certaine appréhension légitime,
face aux changements que ces nouvelles structures pourraient induire. "Ne prenons-nous pas, après tout, le risque de toucher aux fondements même, d'une société qui a réussi à maintenir une stabilité sociale tout au long des siècles écoulés ?" C'est un notable de Ntsoudjini qui a mis le doigt sur cette préoccupation, lors de l’investiture du maire d’Itsandra ya hari, en plaidant pour le respect des traditions. En d’autres termes, si ces mairies réunissent des villages de tailles et de contexte historique divergentes, rien ne doit être entamé qui puisse dénaturer l'héritage historique de chacune de ces villages.
Le défi de ces nouveaux maires, sera donc de trouver le juste équilibre entre l'héritage acquis et l'héritage à laisser à la future génération. L'équilibre entre le passé et l'avenir, entre la tradition et la modernité.Ngazi Ngomé
COMMENTAIRES