Le journal satirique Upanga a été relaxé le 27 mars dernier, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, à Mayotte, dans le procès en dif...
Le journal satirique Upanga a été relaxé le 27 mars dernier, par le
tribunal correctionnel de Mamoudzou, à Mayotte, dans le procès en
diffamation intenté par des gendarmes et un policier du groupe
d'intervention régional (GIR). Un journaliste d'Upanga avait en effet
publié des témoignages affirmant que les membres du GIR auraient été
impliqués dans un trafic de drogue, ayant notamment conduit à la mort de
Roukia, une jeune fille de 18 ans dont le corps avait été retrouvé sur
une plage déserte de Mayotte le 15 janvier 2011. Un militaire mis en
cause a reconnu avoir reçu de la cocaïne de la part d'un "indic" et
avoir remis en circulation cette dose de "came" en la redonnant à son
informateur (voir par ailleurs articles et fac simili des procès verbaux
d'audition des gendarmes). Ensuite Roukia serait morte d'avoir absorbé
cette drogue (Une photo de Roukia présentée par son beau-père).
Le corps sans vie de Roukia,
visiblement abandonné à la hâte, est découvert le 15 janvier 2011 sur
une plage déserte de Trévani, au nord-est de Mamoudzou, le chef-lieu de
Mayotte. Agée de 18 ans, la jeune femme serait morte d’une overdose.
Rapidement mis en cause, le petit ami de la victime, 39 ans au moment
des faits, avoue s’être débarrassé du corps de Roukia, en compagnie
d'une complice, le 14 janvier 2011. Il dit aussi l'avoir retrouvée morte
à côté de lui le 13 janvier au matin et reconnaît avoir consommé de la
cocaïne ou de l'héroïne avec elle le 12 janvier au soir.
Dans cette affaire, l’enquête va mettre en cause des agents du GIR, le groupe d’intervention régional (ces militaires reconnaîtrns leur implication - voir les procès verbaux de leurs auditions publiés par www.ipreunion.com). "Roukia serait morte d’une overdose ou d’une prise de drogue dure. Elle aurait consommé 1,5 gramme de cocaïne qui aurait pu être remise par un informateur du GIR", explique Samuel Boscher, rédacteur en chef de France Mayotte, un quotidien particulièrement en pointe des investigations dans ce dossier.
L’indic a assuré "que cette drogue a été fournie par le GIR", informe Samuel Boscher. "C’est en tout cas ce qu’a reçu le juge d’instruction Hakim Harki, qui a cherché à savoir si c’était bien le GIR qui avait fourni cette drogue à cet informateur, et il s’avère, à travers des écoutes téléphoniques, que oui", poursuit-il.
L’implication des forces de l’ordre dans cette sombre histoire donne un caractère exceptionnel diront certains, nauséabond, n'hésiteront pas à affirmer d'autres, à cette affaire. Le parquet, et surtout le juge d'instruction Hakim Karki, vont tout faire pour en savoir plus. "Le dossier va prendre un tournant important puisque le parquet a souhaité démanteler un réseau de trafic de stupéfiants", précise Maître Kamardine, avocat de la famille de Roukia.
Selon le dossier d'instruction qu'ipreunion.com s'est procuré (voir fac similié des procès verbaux d'auditions), il ressort des investigations du juge d'instruction qu'au moins deux gendarmes du groupement d'intervention régional pourraient être impliqués dans ce trafic . Lorsqu'ils sont entendus par le magistrat, des "indics" du GIR affirment en effet que ces gendarmes et leur supérieur hiérarchique commandant le GIR les ont régulièrement encouragés au cours des derniers mois à introduire de la drogue, et notamment de la drogue dure, à Mayotte.
L’affaire va déclencher une énorme vague médiatique. Des procès verbaux et des témoignages des "indics" vont être dévoilés dans la presse. Début mai 2011, à la suite des déclarations des "tontons" (autre nom des indics), deux gendarmes et un policier du GIR sont mis en garde à vue et ensuite en examen. Leurs lignes téléphoniques sont placées sur écoute. Pendant leurs auditions, ils reconnaissent les faits, en l'occurrence avoir remis en circulation entre 1 et 2 grammes de drogue. Ces aveux seront confirmés par le procureur général.
"Nous avons diffusé le témoignage d’un indicateur du GIR qui parlait de ce trafic de stupéfiants", indique Samuel Boscher. "Un témoignage publié qui a été attaqué en diffamation publique par Gérard Gauthier, le commandant du GIR, qui s’est servi de la justice pour masquer une réalité", dit-il.
"Le directeur de publication de France Mayotte a été mis en examen par un juge d’instruction pour une affaire de diffamation, ce qui est plutôt exceptionnel et rarissime. Nous avons donc été contraints de diffuser des documents confidentiel défense qui prouvent le témoignage de ce que nous avons publié", ajoute Samuel Boscher.
Dans ces documents "confidentiel défense" publiés en fac-similé par France Mayotte le 11 janvier 2013, on apprend que l'officier commandant le GIR a fait verser en août 2011 une somme d'au moins 250 euros sur le compte d'une "indic" emprisonnée à Anjouan. Cet argent, note le document "confidentiel défense", aurait été destiné à payer des frais d'hospitalisation de la femme, mais aussi à payer le procureur d'Anjouan et un gardien de prison.
Le journal Upanga a pour sa part publié des procès verbaux d’écoutes téléphoniques sur les lignes des gendarmes du GIR mis en cause dans le trafic de drogue. Un journaliste a été mis en examen pour diffamation suite à une plainte de l'officier commandant le GIR. L'affaire a été jugée le 27 février 2013 à Mayotte. Dans sa plaidoirie en faveur du journaliste, Maître Julien Chauvin, a lu en audience les PV d'écoutes téléphoniques réalisées à la demande du juge d'instruction. "La lecture démontre qu'un trafic de drogue avait été mis en place et qu'il fallait toujours plus de quantité à faire venir sur Mayotte, 15 kilos de cocaïne par exemple. Des noms (de gendarmes – ndlr) sont cités" écrit France Mayotte en rendant compte du procès.
Le journaliste d'Upanga sera finalement relaxé le 27 mars 2013 et dans l'affaire de la publication des documents "confidentiel défense" par France Mayotte, le procureur s'apprête à prendre un réquisitoire en vue d'un non lieu.
L’affaire Roukia dans tout cela ? La jeune femme est morte depuis plus de deux ans. Seuls sont en prison les deux "tontons" qui ont revendu la drogue au petit ami de Roukia. Ce dernier, la femme qui l'a aidé à transporter le corps et tous les autres protagonistes de ce triste dossier sont mis en examen et tous en liberté.
www.ipreunion.com
Dans cette affaire, l’enquête va mettre en cause des agents du GIR, le groupe d’intervention régional (ces militaires reconnaîtrns leur implication - voir les procès verbaux de leurs auditions publiés par www.ipreunion.com). "Roukia serait morte d’une overdose ou d’une prise de drogue dure. Elle aurait consommé 1,5 gramme de cocaïne qui aurait pu être remise par un informateur du GIR", explique Samuel Boscher, rédacteur en chef de France Mayotte, un quotidien particulièrement en pointe des investigations dans ce dossier.
L’indic a assuré "que cette drogue a été fournie par le GIR", informe Samuel Boscher. "C’est en tout cas ce qu’a reçu le juge d’instruction Hakim Harki, qui a cherché à savoir si c’était bien le GIR qui avait fourni cette drogue à cet informateur, et il s’avère, à travers des écoutes téléphoniques, que oui", poursuit-il.
L’implication des forces de l’ordre dans cette sombre histoire donne un caractère exceptionnel diront certains, nauséabond, n'hésiteront pas à affirmer d'autres, à cette affaire. Le parquet, et surtout le juge d'instruction Hakim Karki, vont tout faire pour en savoir plus. "Le dossier va prendre un tournant important puisque le parquet a souhaité démanteler un réseau de trafic de stupéfiants", précise Maître Kamardine, avocat de la famille de Roukia.
Selon le dossier d'instruction qu'ipreunion.com s'est procuré (voir fac similié des procès verbaux d'auditions), il ressort des investigations du juge d'instruction qu'au moins deux gendarmes du groupement d'intervention régional pourraient être impliqués dans ce trafic . Lorsqu'ils sont entendus par le magistrat, des "indics" du GIR affirment en effet que ces gendarmes et leur supérieur hiérarchique commandant le GIR les ont régulièrement encouragés au cours des derniers mois à introduire de la drogue, et notamment de la drogue dure, à Mayotte.
L’affaire va déclencher une énorme vague médiatique. Des procès verbaux et des témoignages des "indics" vont être dévoilés dans la presse. Début mai 2011, à la suite des déclarations des "tontons" (autre nom des indics), deux gendarmes et un policier du GIR sont mis en garde à vue et ensuite en examen. Leurs lignes téléphoniques sont placées sur écoute. Pendant leurs auditions, ils reconnaissent les faits, en l'occurrence avoir remis en circulation entre 1 et 2 grammes de drogue. Ces aveux seront confirmés par le procureur général.
"Nous avons diffusé le témoignage d’un indicateur du GIR qui parlait de ce trafic de stupéfiants", indique Samuel Boscher. "Un témoignage publié qui a été attaqué en diffamation publique par Gérard Gauthier, le commandant du GIR, qui s’est servi de la justice pour masquer une réalité", dit-il.
"Le directeur de publication de France Mayotte a été mis en examen par un juge d’instruction pour une affaire de diffamation, ce qui est plutôt exceptionnel et rarissime. Nous avons donc été contraints de diffuser des documents confidentiel défense qui prouvent le témoignage de ce que nous avons publié", ajoute Samuel Boscher.
Dans ces documents "confidentiel défense" publiés en fac-similé par France Mayotte le 11 janvier 2013, on apprend que l'officier commandant le GIR a fait verser en août 2011 une somme d'au moins 250 euros sur le compte d'une "indic" emprisonnée à Anjouan. Cet argent, note le document "confidentiel défense", aurait été destiné à payer des frais d'hospitalisation de la femme, mais aussi à payer le procureur d'Anjouan et un gardien de prison.
Le journal Upanga a pour sa part publié des procès verbaux d’écoutes téléphoniques sur les lignes des gendarmes du GIR mis en cause dans le trafic de drogue. Un journaliste a été mis en examen pour diffamation suite à une plainte de l'officier commandant le GIR. L'affaire a été jugée le 27 février 2013 à Mayotte. Dans sa plaidoirie en faveur du journaliste, Maître Julien Chauvin, a lu en audience les PV d'écoutes téléphoniques réalisées à la demande du juge d'instruction. "La lecture démontre qu'un trafic de drogue avait été mis en place et qu'il fallait toujours plus de quantité à faire venir sur Mayotte, 15 kilos de cocaïne par exemple. Des noms (de gendarmes – ndlr) sont cités" écrit France Mayotte en rendant compte du procès.
Le journaliste d'Upanga sera finalement relaxé le 27 mars 2013 et dans l'affaire de la publication des documents "confidentiel défense" par France Mayotte, le procureur s'apprête à prendre un réquisitoire en vue d'un non lieu.
L’affaire Roukia dans tout cela ? La jeune femme est morte depuis plus de deux ans. Seuls sont en prison les deux "tontons" qui ont revendu la drogue au petit ami de Roukia. Ce dernier, la femme qui l'a aidé à transporter le corps et tous les autres protagonistes de ce triste dossier sont mis en examen et tous en liberté.
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