Ces derniers mois, plusieurs les pays de l'Océan Indien Sud ont essuyé de lourdes pertes suite à des pluies torrentielles ( Seychelles...
Ces derniers mois, plusieurs les pays de l'Océan Indien Sud ont essuyé de lourdes pertes suite à des pluies torrentielles (Seychelles, Comores, Réunion, Madagascar et récemment Maurice). Des programmes existent en matière de réduction des risques au sein de la Communauté de l'Océan Indien, ainsi que des projets de coopération entre ses pays membres afin de recueillir un maximum de données sur les catastrophes à venir et former la population au risque.
La question de la gestion des risques naturels dans les îles du sud-ouest de l'océan Indien fait partie du mandat de la COI. Depuis 2011, elle accueille d'ailleurs une Unité technique risques (UTR). Cette unité est actuellement dirigée par un expert en gestion de risques naturels, Eric Leroi, ingénieur géologue. "Cette unité a été créée parce que nos Etats ont pris conscience que le changement climatique est un phénomène mondial dont les effets se font ressentir de façon très locale et ponctuelle, notamment par des évènements météorologiques extrêmes tels que ces pluies torrentielles que nous venons de subir. Il faut savoir que leur fréquence et leur intensité iront en s'aggravant au cours des prochaines années. (…) La région de l'Indianocéanie compte parmi les régions du monde les plus exposées aux catastrophes naturelles", rappelle Jean-Claude de l'Estrac, secrétaire général de la Commis-sion de l'océan Indien.
Sur les trente dernières années, dans les cinq États membres de la COI, les dégâts causés directement par des catastrophes naturelles représentent près de 2,8 milliards de dollars (Comores : 43 millions / La Réunion : 710 millions / Madagascar : 1,7 milliard / Maurice : 421 millions/ Sey-chelles : 32 millions).
"Il est d'abord absolument nécessaire que nous prenions conscience du fait que l'impact de ces phénomènes naturels est très souvent amplifié par l'action de l'homme. Sans doute les pluies ont été exceptionnelles mais l'ampleur des dommages est surtout attribuable à des actions et des comportements humains. C'est pourquoi il est considéré que l'intégration, bien en amont, de la problématique des risques naturels dans les schémas d'aménagement du territoire est la garantie d'une réduction importante des impacts", indique Jean-Claude de l'Estrac.
La Stratégie internationale pour la Prévention des Catastrophes formulées dans le cadre d'Action de Hyogo (2005-2015) vise ainsi à réduire de manière substantielle des pertes en vies humaines et en dommages subis, par l'intégration de la réduction des risques liés aux catastrophes dans les politiques et la planification du développement durable. "Pour ce faire, il convient de renforcer les institutions des pays de la région", insiste le secrétaire général.
FORMER LA POPULATION AUX RISQUES
La stratégie de la COI en matière de réduction des risques va donc s'appuyer sur les actions de plusieurs projets de coopération entre ses pays membres. Les voici :
Le projet Risques naturels (financé par l'AFD sur trois ans (2011-2014) à hauteur de deux millions d'euros) travaille selon une double approche « Aménagement du territoire et gestion des risques naturels ». Il couvre l'ensemble de cette problématique, à trois niveaux : prévention, gestion des risques, appui aux interventions en cas de catastrophes. Et gère quatre projets, à hauteur de 80 000 euros, animés par les sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge. Objectifs : former la population, et en particulier les plus jeunes, aux risques de catastrophes auxquels ils pourraient faire face en les aidants à s'y préparer. Ils s'adressent directement à plus de 30 000 personnes à Madagascar, à Maurice, aux Comores et aux Seychelles.
Le projet Islands (financé par l'UE), dédié au développement durable des petits Etats insulaires en développement, intègre la dimension Risques naturels parmi ses activités. Depuis septembre, ce projet travaille sur les mécanismes d'indemnisation suite à des catastrophes naturelles. Sera établi, dans chaque île, ce que l'on appelle un profil de risques. C'est-à-dire une estimation aussi précise que possible des risques naturels et des dommages humains, matériels et économiques encourus, sur une période d'environ vingt ans. Il s'agit de collecter le maximum d'informations (images, carets…) dans chaque pays et de les croiser avec les prévisions de changement climatique. "Ce travail a déjà été réalisé dans d'autres régions, comme le Pacifique et les Caraïbes et son utilité a été amplement démontrée depuis. C'est un pas très important. Ce travail va démarrer dès mi-avril. Une réunion est prévue à cet effet aux Seychelles, le 15 avril", fait remarquer le secrétaire général de la COI.
Le projet Acclimate, (financé par le Fonds français pour l'Environnement) qui s'est terminé il y a trois mois, a dressé un profil détaillé des vulnérabilités des pays de la région face au changement climatique. Il a débouché en janvier dernier sur la validation, par les Etats membres, d'une stratégie régionale d'adaptation au changement climatique, dans laquelle la question de la planification des risques est un axe essentiel. La COI travaille sur la mise en œuvre prochaine de cette stratégie, avec ses États membres. A terme, il s'agit d'intégrer pleinement la problématique de l'adaptation au changement climatique dans les politiques de développement nationale et régionale.
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