Uhuru Kenyatta s’apprête à devenir, officiellement, le quatrième président kényan. Près de cinquante ans après son père – Jomo Kenyatta, pre...
Uhuru Kenyatta s’apprête à devenir, officiellement, le quatrième président kényan. Près de cinquante ans après son père – Jomo Kenyatta, premier président du Kenya indépendant – il prête serment, ce mardi 9 avril. De nombreux chefs d’Etat africains et des représentants des pays occidentaux sont attendus, et ce, en dépit du fait que le nouveau président reste poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) tout comme son prochain vice-président, William Ruto, pour leur rôle présumé dans les violences postélectorales de 2007.
La sécurité a été renforcée dans la capitale Nairobi, en prévision de toute perturbation.
Le Moi Sports Center Stadium d’une capacité de plus de 60.000 places, et qui accueille la cérémonie est situé à un peu plus de 15 minutes en voiture du centre-ville.
De milliers de Kenyans et d'autres invités sont attendus à cette prestation de serment de Uhuru Kenyatta. De milliers d'autres vont regarder l'événement à la télévision ou sur des écrans géants placés
à l'extérieur du stade.
Des dizaines d'ouvriers ont travaillé durement les deux dernières semaines, pour finaliser la zone principale où la prestation de serment aura lieu.
Tout le stade a été décoré aux couleurs du drapeau national, noir, rouge, vert et blanc.
La fanfare militaire est prête. L’armée va monter une garde d'honneur pour le nouveau commandant en chef des forces armées. Elle va aussi tirer 21 coups de canon en l'honneur du nouveau dirigeant du pays.
Les kényans attendent de Uhuru Kenyatta qu’il tienne ses promesses, alors candidat, il s’était engagé à fournir gratuitement des ordinateurs portables aux élèves, la gratuité de l’école et des
prestations de maternité. Il s'est également engagé à relancer l'économie du pays dès ses 100 premiers jours au pouvoir.
Mais certains de ses compatriotes l’attendent sur d’autres fronts .Il s’agit notamment de l’amélioration de l’environnement des affaires, la résolution des problèmes ethniques qui mettent à mal
l’apaisement et l’unité nationale après les violences post électorales de 2007.
C’est d’ailleurs dans le cadre de ce dossier que le nouveau président est poursuivi par la Cour Pénale Internationale (CPI). BBC AFRIQUE
Cinq ans après des élections dévastatrices, le Kenya a franchi,
cette fois-ci, une étape démocratique. Uhuru Kenyatta a été élu début
mars, dès le premier tour, avec très peu de voix au-dessus de la barre
des 50 %. D’abord contestée par l’opposition, l’élection présidentielle a
finalement été validée par la plus haute juridiction du pays - la Cour
suprême – qui a rendu son verdict, le 30 mars, et qui a décrété qu’il
n’y avait pas eu de fraude. Raila Odinga, candidat malheureux au
scrutin du 4 mars, s’est incliné et a reconnu sa défaite.
Rien de comparable avec ce qui s’est passé en 2007. L’annonce de la défaite de Raila Odinga, déjà candidat malheureux à l'époque face au président sortant, Mwai Kibaki, avait débouché sur de violents affrontements. En deux mois, plus d'un millier de Kényans avaient été tués et 600 000 habitants avaient dû fuir leur maison.
Depuis la décision de la Cour suprême, les préparatifs pour l’investiture du nouveau président ont battu leur plein, au stade Kasarani - complexe sportif qui porte le nom de l’ancien président Daniel Arap Moi - qui doit accueillir, selon la presse présidentielle, 25 chefs d’Etat et représentants des gouvernements. Parmi eux, de nombreux présidents africains dont l’Ougandais Yoweri Museveni - qui prononcera un discours - mais également le Sud-Africain Jacob Zuma, le Rwandais Paul Kagamé ou encore le Sud-Soudanais Salva Kiir.
Le président soudanais, Omar el-Béchir, est également attendu. Celui-ci est visé par un mandat d’arrêt international de la CPI. Toutefois, le porte-parole du gouvernement, Muthui Kariuki, a déjà précisé qu’il ne serait pas arrêté, car « Omar el-Béchir est un président en exercice », a-t-il déclaré.
Une situation inédite
Le Kenya se trouve dans une situation inédite. Uhuru Kenyatta et son colistier, William Ruto, sont tous deux inculpés par la CPI pour crimes contre l’humanité pour leur responsabilité présumée aux violences de 2007. Leur procès débute en juillet et pourra durer au moins deux ans.
Comment gouverner tout en étant accusés de crimes contre l’humanité ? Tous deux ont assuré qu’ils coopéreraient avec la CPI mais le Statut de Rome les contraint théoriquement à être physiquement présents à La Haye - quasi quotidiennement - pendant toute la durée du procès. Si tel n’était pas le cas, un mandat d’arrêt international serait alors émis. Mais pourrait-il y avoir des aménagements possibles, comme la vidéoconférence ? La procureure de la CPI ainsi que les représentants des victimes y sont d’ores et déjà opposés.
Joint par RFI, Fadi El Abdallah, porte-parole de la CPI, assure que rien ne change avec leur accession au pouvoir.
Kenya et Occident vont-ils maintenir les bonnes relations ?
Pendant la campagne électorale, Uhuru Kenyatta a réussi à transformer le handicap que représente son inculpation par la CPI en un atout, en exploitant le vieux sentiment de méfiance des Kényans à l’égard de l’Occident, incarné par la CPI. Une campagne aux accents anti-occidentaux qui lui a d’ailleurs permis de récupérer de nombreux votes. Ce climat, soudainement tendu, va-t-il assombrir les relations entre le Kenya et les pays occidentaux ? Les observateurs se veulent rassurants.
Maintenant que la campagne est terminée, elle devrait laisser la place au pragmatisme politique et économique. L’Occident, de son côté, n’a aucun intérêt, non plus, à une détérioration des relations avec le Kenya qui joue un rôle important, en matière diplomatique, économique et de sécurité dans la région. L’intervention du contingent kényan en Somalie et la guerre contre le terrorisme sont des exemples souvent rappelés.
Le Kenya représente par ailleurs la première puissance économique d’Afrique de l’Est. Et si la présence chinoise est croissante dans la région, comme sur le reste du continent, l’essentiel des investissements étrangers - notamment dans les secteurs-clés - est d’origine occidentale.
Joint par RFI, Christian Thibon, directeur de l’Institut français de Recherches africaines, à Nairobi, pense que le principe de réalité va s’imposer et que la tension actuelle sera passagère.
Rien de comparable avec ce qui s’est passé en 2007. L’annonce de la défaite de Raila Odinga, déjà candidat malheureux à l'époque face au président sortant, Mwai Kibaki, avait débouché sur de violents affrontements. En deux mois, plus d'un millier de Kényans avaient été tués et 600 000 habitants avaient dû fuir leur maison.
Depuis la décision de la Cour suprême, les préparatifs pour l’investiture du nouveau président ont battu leur plein, au stade Kasarani - complexe sportif qui porte le nom de l’ancien président Daniel Arap Moi - qui doit accueillir, selon la presse présidentielle, 25 chefs d’Etat et représentants des gouvernements. Parmi eux, de nombreux présidents africains dont l’Ougandais Yoweri Museveni - qui prononcera un discours - mais également le Sud-Africain Jacob Zuma, le Rwandais Paul Kagamé ou encore le Sud-Soudanais Salva Kiir.
Le président soudanais, Omar el-Béchir, est également attendu. Celui-ci est visé par un mandat d’arrêt international de la CPI. Toutefois, le porte-parole du gouvernement, Muthui Kariuki, a déjà précisé qu’il ne serait pas arrêté, car « Omar el-Béchir est un président en exercice », a-t-il déclaré.
Le Kenya se trouve dans une situation inédite. Uhuru Kenyatta et son colistier, William Ruto, sont tous deux inculpés par la CPI pour crimes contre l’humanité pour leur responsabilité présumée aux violences de 2007. Leur procès débute en juillet et pourra durer au moins deux ans.
Comment gouverner tout en étant accusés de crimes contre l’humanité ? Tous deux ont assuré qu’ils coopéreraient avec la CPI mais le Statut de Rome les contraint théoriquement à être physiquement présents à La Haye - quasi quotidiennement - pendant toute la durée du procès. Si tel n’était pas le cas, un mandat d’arrêt international serait alors émis. Mais pourrait-il y avoir des aménagements possibles, comme la vidéoconférence ? La procureure de la CPI ainsi que les représentants des victimes y sont d’ores et déjà opposés.
Joint par RFI, Fadi El Abdallah, porte-parole de la CPI, assure que rien ne change avec leur accession au pouvoir.
Kenya et Occident vont-ils maintenir les bonnes relations ?
Pendant la campagne électorale, Uhuru Kenyatta a réussi à transformer le handicap que représente son inculpation par la CPI en un atout, en exploitant le vieux sentiment de méfiance des Kényans à l’égard de l’Occident, incarné par la CPI. Une campagne aux accents anti-occidentaux qui lui a d’ailleurs permis de récupérer de nombreux votes. Ce climat, soudainement tendu, va-t-il assombrir les relations entre le Kenya et les pays occidentaux ? Les observateurs se veulent rassurants.
Maintenant que la campagne est terminée, elle devrait laisser la place au pragmatisme politique et économique. L’Occident, de son côté, n’a aucun intérêt, non plus, à une détérioration des relations avec le Kenya qui joue un rôle important, en matière diplomatique, économique et de sécurité dans la région. L’intervention du contingent kényan en Somalie et la guerre contre le terrorisme sont des exemples souvent rappelés.
Le Kenya représente par ailleurs la première puissance économique d’Afrique de l’Est. Et si la présence chinoise est croissante dans la région, comme sur le reste du continent, l’essentiel des investissements étrangers - notamment dans les secteurs-clés - est d’origine occidentale.
Joint par RFI, Christian Thibon, directeur de l’Institut français de Recherches africaines, à Nairobi, pense que le principe de réalité va s’imposer et que la tension actuelle sera passagère.
Kenya : Uhuru Kenyatta prête serment
Uhuru Kenyatta, a été élu lors du scrutin présidentiel du 4 mars dernier devant son rival l'ancien Premier ministre Raila Odinga.La sécurité a été renforcée dans la capitale Nairobi, en prévision de toute perturbation.
Le Moi Sports Center Stadium d’une capacité de plus de 60.000 places, et qui accueille la cérémonie est situé à un peu plus de 15 minutes en voiture du centre-ville.
De milliers de Kenyans et d'autres invités sont attendus à cette prestation de serment de Uhuru Kenyatta. De milliers d'autres vont regarder l'événement à la télévision ou sur des écrans géants placés
à l'extérieur du stade.
Des dizaines d'ouvriers ont travaillé durement les deux dernières semaines, pour finaliser la zone principale où la prestation de serment aura lieu.
Tout le stade a été décoré aux couleurs du drapeau national, noir, rouge, vert et blanc.
La fanfare militaire est prête. L’armée va monter une garde d'honneur pour le nouveau commandant en chef des forces armées. Elle va aussi tirer 21 coups de canon en l'honneur du nouveau dirigeant du pays.
Les kényans attendent de Uhuru Kenyatta qu’il tienne ses promesses, alors candidat, il s’était engagé à fournir gratuitement des ordinateurs portables aux élèves, la gratuité de l’école et des
prestations de maternité. Il s'est également engagé à relancer l'économie du pays dès ses 100 premiers jours au pouvoir.
Mais certains de ses compatriotes l’attendent sur d’autres fronts .Il s’agit notamment de l’amélioration de l’environnement des affaires, la résolution des problèmes ethniques qui mettent à mal
l’apaisement et l’unité nationale après les violences post électorales de 2007.
C’est d’ailleurs dans le cadre de ce dossier que le nouveau président est poursuivi par la Cour Pénale Internationale (CPI). BBC AFRIQUE
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