Des députés tunisiens ont vivement critiqué lundi des propos prêtés à l'un de leurs collègues du parti islamiste Ennahda, qui a qualifié...
Des députés tunisiens ont vivement critiqué lundi des propos prêtés à l'un de leurs collègues du parti islamiste Ennahda, qui a qualifié l'excision des filles d'opération de chirurgie «esthétique».
«Il est inacceptable qu'un député valorise un crime contre la femme», s'est emportée à la tribune de l'Assemblée nationale constituante (ANC) l'élue Nadia Chaabane à l'adresse du député Habib Ellouze qui appartient à la frange des durs du mouvement Ennahda. Dans un entretien au journal «Le Maghreb» publié dimanche, M. Ellouze est cité comme tenant des propos très controversés sur l'excision.
«Dans les régions (d'Afrique) où il fait chaud, les gens sont contraints d'exciser les filles à titre de thérapie car dans ces régions, les clitoris sont trop grands et gênent l'époux», a-t-il dit, selon le quotidien. «On excise ce qu'il y a en plus, mais ce n'est pas vrai que l'excision supprime le plaisir chez les femmes, c'est l'occident qui a exagéré le sujet. L'excision est une opération esthétique pour la femme», a ajouté l'élu.
M. Ellouze a accusé en retour lundi le journal «Le Maghreb» d'avoir déformé ses déclarations. La journaliste «m'a imputé des propos que je n'ai pas dits», a assuré le député. «Elle a insisté pour que je réponde à la question et je lui ai dit que c'est une tradition dans d'autres pays» que la Tunisie, a déclaré M. Ellouze à la tribune de l'ANC.
Ennahda, qui dirige le gouvernement tunisien, est régulièrement accusé d'orchestrer une islamisation rampante de la société et d'avoir pour objectif de limiter les droits des femmes, ce que le mouvement dément. Selon l'Organisation internationale des migrations (OIM), les mutilations génitales féminines concernent entre 100 et 140 millions de filles et de femmes à travers le monde, principalement en Afrique. (afp)
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