Deux nouveaux corps ont été retrouvés samedi après-midi dans les décombres de l’immeuble qui s’est effondré la veille dans le centre de ...
Deux nouveaux corps ont été retrouvés samedi
après-midi dans les décombres de l’immeuble qui s’est effondré la veille
dans le centre de Dar es Salaam, portant le nombre de morts à 19, alors
que 18 personnes ont été retrouvées vivantes et qu’entre 20 à 30 sont
toujours portées disparues.
Des secouristes s'activent après l'effondrement d'un immeuble à Dar es Salaam, en Tanzanie, le 29 mars 2013 (Photo John Lukuwi. AFP) |
«Les
secours se poursuivent, mais nous avons peu d’espoir de retrouver
quiconque vivant», a expliqué à l’AFP samedi le préfet de la région,
Saidi Mecky Sadicky, 24 heures après l’effondrement de l’immeuble sous
lequel, selon lui, entre 60 et 70 personnes auraient été ensevelies
lorsqu’il s’est effondré.
Si le nombre de disparus n’était pas
connu précisément, entre 25 et 35 personnes étaient donc supposées
toujours prisonnières des décombres de l’immeuble d’une quinzaine
d’étages, qui était en cours de construction lorsqu’il s’est effondré
vendredi vers 08H45 (05H45 GMT) dans le quartier de commerces et
d’affaires de la capitale économique de la Tanzanie.
«Deux nouveaux corps ont été retrouvés cet après-midi, portant le bilan à 19» morts, a déclaré samedi M. Sadicky à la presse.
«Les
corps retrouvés incluent ceux de deux enfants et d’une femme», avait-il
précisé plus tôt dans la journée et «nous recherchons d’autres enfants,
car (...) quatre étaient portés disparus».
Selon des témoins,
outre les ouvriers travaillant sur le chantier, des enfants jouant à
proximité et des vendeuses de rues ont été ensevelis sous les décombres
lors de l’effondrement du bâtiment.
Des centaines de sauveteurs
ont poursuivi les recherches tout au long de la nuit et les opérations
continuaient samedi malgré des averses, essentiellement avec des
excavateurs, mais aucun survivant n’a été retrouvé depuis quasiment 24
heures.
M. Sadicky a confirmé que 18 personnes avaient été
extraites vivantes des décombres vendredi. Dix sont toujours
hospitalisées, dont trois grièvement blessées, et huit ont quitté
l’hôpital après avoir été soignées, a-t-il indiqué.
Les secours
avaient progressé plutôt lentement vendredi, mais à la demande de
l’ambassade de Chine en Tanzanie, des sociétés chinoises de construction
ont fourni des hommes et du matériel, donnant un coup d’accélérateur
aux opérations de déblaiement et d’excavation, selon le préfet de Dar es
Salaam.
Samedi, des dizaines d’ouvriers et contremaîtres chinois
dirigeaient des conducteurs d’engins de levage et d’excavateurs
dégageant l’enchevêtrement de béton, de fer et de bois.
Une ville en pleine expansion
Le
bâtiment effondré était un projet immobilier établi conjointement, sur
la base d’un partenariat public-privé (PPP), entre la Société nationale
du Logement (NHC) et la société Ladha Construction Ltd.
Les
propriétaires de la société et plusieurs cadres, ainsi que des
responsables du Conseil municipal de Dar es Salaam étaient en garde à
vue et interrogés par la police, dans le cadre de l’enquête, selon M.
Sadicky.
Des sources policières ayant requis l’anonymat ont
indiqué à l’AFP que six personnes au total étaient questionnées par la
police.
Le préfet a rendu hommage aux nombreux habitants et
ouvriers de chantier alentour qui se sont joints aux sauveteurs -
militaires, policiers, pompiers, membres de la Croix-Rouge - dès la
catastrophe pour aider à déblayer les décombres.
Il a également
remercié les responsables de la mosquée chiite voisine qui ont fourni de
la nourriture, de l’eau et des médicaments aux sauveteurs.
Vendredi,
un habitant du quartier, Musa Mohamed a raconté avoir «cru à un
tremblement de terre» avant de voir l’immeuble s’effondrer.
Le
quartier en question abrite à la fois des bâtiments résidentiels et des
bureaux. Normalement très animé dès le début de la matinée, il était
relativement peu fréquenté en ce Vendredi saint, férié en Tanzanie.
En
juin 2008, un immeuble en construction s’était déjà effondré dans le
centre de Dar es Salaam, non loin du site de l’accident de vendredi,
tuant au moins quatre personnes et faisant plusieurs blessées.
Des
habitants du quartier ont dénoncé le non-respect des réglementations et
des normes en matière de construction, des règles de sécurité, et
l’absence de contrôle des autorités, alors que la ville connaît un boom
immobilier. Par AFP
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