L'économie de l'Union des Comores est en effet soutenue par l'importance des transferts de ses migrants, avec une diaspora co...
L'économie de l'Union des Comores est en effet soutenue par l'importance des transferts de ses migrants, avec une diaspora comorienne établie à 99% en France. Le montant des fonds rapatriés en 2012 est estimé à 93 millions d'euros, soit 26% du PIB.
Ces transferts représentent ainsi une manne financière pour le pays, et tout spécialement pour l'île de Ngazidja (Grande Comore) marquée par une forte mobilité géographique.
Mais seulement 13% de ces transferts sont destinés à l'investissement ; la part la plus importante est utilisée pour des achats de première nécessité, les charges d'éducation et de santé, ou encore pour le financement des Grands Mariages, particularité culturelle comorienne. Une faible partie est en outre destinée aux caisses villageoises, qui utilisent cet argent principalement pour financer des projets d'aménagement communautaires.
Le 31 janvier dernier s'est tenue à Moroni la restitution de
l'étude sur les transferts d'argent des migrants commanditée par la BAD
et l'AFD, et réalisée par une équipe d'experts d'Epargne Sans Frontière.
Après Dakar et Casablanca s’est tenue le 31 janvier dernier à Moroni la restitution de l’étude sur les transferts d’argent des migrants commanditée par la BAD avec l’appui de l’AFD, et réalisée par une équipe d’experts sous la direction de l’ONG d’Epargne Sans Frontière.
Ce travail est l’aboutissement d’une initiative lancée par la Direction
Générale du Trésor, la Banque de France, le ministère des Affaires
étrangères et européennes, le ministère de l’Intérieur, de l’Outre-mer,
des collectivités territoriales et de l’immigration.
La présentation suivie d’un débat a été assurée par M. Saïd Bourjij, directeur d’Epargne Sans Frontière, et M. Naceur Bourenane consultant pour Epargne Sans Frontière.
Ont participé à cette restitution, le Gouverneur de la Banque Centrale
des Comores, l’Ambassadeur de France, le directeur de l’AFD ainsi que
des représentants des établissements financiers et sociétés de
transferts installés aux Comores.
Le périmètre de cette étude englobe des pays de la Zone Franc (Sénégal, Cameroun, Union des Comores), ainsi que des pays du Maghreb (Maroc et Tunisie). Tous ces pays se caractérisent par l’importance des transferts d’argent de leur diaspora respective ainsi que par la prévalence du corridor France.
Les recommandations formulées dans l'étude peuvent être des leviers de croissance de l'économie locale
L'objet de cette étude était donc d'abord d'énumérer un certain nombre de propositions pour améliorer la part destinée aux investissements, comme la bibancarisation, permettant de capter une partie de ces transferts et de créer un effet de levier sur la croissance de l'économie.
Les recommandations portent également sur les opportunités offertes par l'innovation financière en matière de réduction des coûts des transferts. Des technologies telles que le mobile banking ou l'e-banking, simplifieraient les procédures de transferts, augmenteraient les flux et contribueraient ainsi à une meilleure inclusion financière.