Nicolas Sarkozy a considéré que le traitement qui lui était infligé» par la justice dans l'instruction du dossier Bettencourt «était s...
Nicolas Sarkozy a considéré que le traitement qui lui était infligé» par la justice dans l'instruction du dossier Bettencourt «était scandaleux», a indiqué ce vendredi sur RTL son avocat Me Thierry Herzog, au lendemain de la mise en examen de son client pour abus de faiblesse.
«Nicolas Sarkozy est toujours combatif, mais dans le même temps il a considéré que le traitement qui lui était infligé était scandaleux», a dit Me Herzog. «Jamais il n'a demandé à être mieux traité qu'un autre, mais jamais non plus on ne doit considérer qu'il devrait l'être moins bien», a remarqué l'avocat.
Celui-ci s'est par ailleurs interrogé sur l'impartialité du juge Jean-Michel Gentil dans cette affaire : «Est-ce que vous pensez que l'instruction a vraiment été à charge et à décharge ?», s'est-il demandé, soulignant les auditions à répétition de membres du personnel de Liliane Bettencourt -plutôt des témoins à charge dans cette affaire -par le juge, qui s'est notamment «déplacé à Paris à la brigade financière pour entendre personnellement ces employés». «On verra, a-t-il dit, ce que dira la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux», qu'il entend saisir le plus vite possible de cette décision «incohérente sur le plan juridique, et injuste».
Me Herzog a réaffirmé avec force que l'ancien président de la République ne s'était rendu qu'une fois pendant sa campagne, le 24 février 2007, au domicile des Bettencourt, sans rencontrer l'héritière de L'Oréal. Selon lui, jeudi, lors de la confrontation entre Nicolas Sarkozy et divers membres du personnel l'ayant vu chez les Bettencourt à cette époque, «tout le personnel de maison décrit la même scène». Comme à la fois un majordome et un maître d'hôtel ont dit avoir accueilli celui qui était alors ministre de l'Intérieur dans la maison de Neuilly, Me Herzog a lancé : «Ont-ils droit de se tromper pour dire à deux qu'ils ont accueilli Nicolas Sarkozy ? Sans doute.»
L'avocat a aussi balayé d'un revers de manche les divergences entre témoins sur la manière dont Nicolas Sarkozy aurait été habillé ce jour unique. «L'un dit qu'il était en costume et cravate, dynamique, et l'autre dit il était en col roulé... Qui pourrait dire il y a six ans comment était habillé un tel ou un tel ?», a-t-il conclu.
Plusieurs heures de confrontation
La mise en examen jeudi soir de Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse à l'encontre de l'héritière de l'Oréal Liliane Bettencourt est une première en ce qui le concerne, au terme de cinq ans de procédure ayant troublé sa présidence et alors qu'il n'excluait plus un éventuel retour en politique.
Après plusieurs heures de confrontation avec des membres du personnel de Liliane Bettencourt, au palais de Justice de Bordeaux, dans le cabinet du juge Jean-Michel Gentil, « M. Nicolas Sarkozy, qui bénéficie de la présomption d'innocence, s'est vu notifier une mise en examen du chef d'abus de faiblesse commis en février 2007 et courant 2007 au préjudice de Mme Liliane Bettencourt Schuller », a annoncé dans un communiqué jeudi soir le parquet de Bordeaux.Me Thierry Herzog, son avocat, qui avait annoncé ces poursuites à l'AFP, mais ne portant selon lui que sur une « unique » visite de Nicolas Sarkozy chez les Bettencourt en février 2007, avait estimé que cette décision était « incohérente sur le plan juridique et injuste ». Vers 22 heures, quelques minutes après la sortie de l'ex-chef de l'Etat du palais de justice, à bord d'une Espace Renault circulant à vive allure, il avait annoncé qu'il « saisirai immédiatement la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux pour former un recours et demander la nullité, notamment de ce chef de mise en examen ».
Nicolas sarkozy a été confronté à au moins quatre membres du personnel des Bettencourt, convoqués comme lui dans la plus grande discrétion pour vérifier si l'ancien chef de l'Etat s'était rendu une ou plusieurs fois chez la milliardaire pendant sa campagne pour l'élection présidentielle de 2007, et s'il a vu cette dernière. L'ancien président a notamment été confronté à l'ex-majordome des Bettencourt, Pascal Bonnefoy, une ancienne femme de chambre, Dominique Gaspard, l'infirmière Henriette Youpatchou, et un autre maître d'hôtel, selon le récit qu'en a fait Pascal Bonnefoy à son avocat Me Antoine Gillot, qui l'a rapporté à l'AFP.
La confrontation avec l'ex-majordome a duré environ trois quarts d'heure dans une ambiance « sereine », selon Me Gillot. Des questions ont été posées des points pratiques comme l'emplacement des caméras de surveillance où la tenue de Nicolas Sarkozy ce jour-là. Les experts font remonter le début de l'affaiblissement mental de la milliardaire à septembre 2006.
Une première audition en novembre 2012
Le juge avait, au cours des dernières semaines et au moins jusqu'à fin février, multiplié les auditions avec le personnel de la milliardaire, car certains avaient déclaré avoir vu Nicolas Sarkozy au moins deux fois pendant la campagne, d'autres assurant qu'il avait rencontré Liliane Bettencourt à ces occasions, alors que l'ex-président disait le contraire. Selon Mme Gaspard, Mme Bettencourt était même « toute contente de l'avoir vu », a indiqué en janvier « Libération ». Un chauffeur, rapportant les paroles d'une gouvernante décédée, avait même assuré que celle-ci lui avait « dit textuellement qu'il était venu demander de l'argent, des sous, à monsieur et madame ».
Seize personnes ont déjà été mises en examen par le juge Gentil et ses deux collègues depuis deux ans et demi dans cette affaire, partie d'une plainte, déposée fin 2007 par Françoise Bettencourt Meyers, la fille de Liliane, pour des abus de faiblesse à l'encontre de sa mère. Parmi elles, l'ancien ministre et trésorier de campagne de M. Sarkozy, Eric Woerth, et l'artiste François-Marie Banier, dont l'amitié avec Mme Bettencourt, qui le couvrait de cadeaux, est à l'origine de toute cette affaire.
L'abus de faiblesse est passible d'une peine de trois ans d'emprisonnement et de 375.000 euros d'amende. Celle-ci peut être assortie d'une peine d'inéligibilité de cinq ans maximum.
Les échos
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