Excellence, Monsieur le Président, J'ai l'honneur de vous adresser cette lettre pour vous faire part de ma profonde constern...
Excellence, Monsieur le Président,
J'ai l'honneur de vous adresser cette lettre pour vous faire part de ma profonde consternation face à l'état de déchéance dans lequel se trouve plongée la gouvernance du pays, alors que votre élection à la présidence de l'Union des Comores fut l'occasion pour le peuple comorien de rompre avec une tradition politique douloureuse faite d'incertitude et d'instabilité.
Cela a été rendu possible grâce à l'héritage de paix civile et de perspectives économiques prometteuses entamées par votre prédécesseur AHMED ABDALLAH SAMBI dont vous fûtes un des vice-présidents durant cinq ans. Un héritage qui, outre l'unité retrouvée, avait permis d'ancrer notre pays dans un monde islamique multi polaire, ouvert et tolérant, d'y nouer des liens solidaires et permettre à notre pays de retrouver un certain rayonnement sur le plan international.
Tout cela n'aurait été possible sans les efforts et la détermination du président SAMBI.
Ainsi ma disponibilité à servir loyalement votre politique n'obéissait qu'à une triple exigence :
- De fidélité à vous-même
- De réussite et de succès à votre politique
- De conformité aux objectifs fixés par le président SAMBI dont vous avez été choisi, donc principal bénéficiaire pour en assurer le relais.
Malheureusement rien de tout cela n'a donné lieu à une appréciation juste et constructive de votre part vis-à-vis de mon engagement, laissant planer le doute sur mon rôle de conseiller politique. Force est, également, de constater que l'orientation prise par votre politique marque une rupture vis-à-vis de ces objectifs rendant de facto inefficiente ma fonction de conseiller politique.
Pire encore, les règles les plus élémentaires qui conditionnent la marche cohérente de l’État sont inexistantes, ouvrant ainsi la porte à la confusion, à l'improvisation et à l'incohérence. Ajouté à cela, le manque de collaboration et d'esprit d'équipe qui devait prévaloir au sein du Cabinet et qui devait nous permettre de vous apporter notre modeste contribution ne me permets pas, en l'état actuel des choses, de jouer pleinement mon rôle de Conseiller. De tout cela, je nourris un profond sentiment que ma croyance à servir utilement mon pays a été trahie.
Pour tous ces motifs, je me trouve dans l'obligation de vous soumettre ma démission au poste de Conseiller politique que vous avez bien voulu me confirmer dès votre élection.
Comptant sur votre compréhension, je vous prie Excellence, Monsieur le Président, de croire à l'expression de ma très haute considération.
Ahmed Hassane El Barwane
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