Allocution de Son Excellence Docteur IKILILOU DHOININE Président de l’Union des Comores, à l’occasion de la célébration de la Journée Inter...
Allocution de Son Excellence Docteur IKILILOU DHOININE Président de l’Union des Comores, à l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de la femme.
Mutsamudu, le 08 mars 2013
Messieurs les Vice-présidents,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur le Gouverneur,
Honorable Assistance,
Mesdames et Messieurs,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur le Gouverneur,
Honorable Assistance,
Mesdames et Messieurs,
C’est un grand plaisir et une joie toute particulière
pour moi, de célébrer avec vous la journée Internationale de la Femme,
placé cette année sous le thème : « Une promesse est une promesse : Il
est temps d’agir pour mettre fin à la violence contre les femmes ».
A cette occasion, je voudrais tout d’abord, au nom du
gouvernement et en mon nom personnel, vous souhaiter la bienvenue à
cette cérémonie et saisir cette heureuse opportunité pour m’adresser aux
Femmes, qui ne sont que nos Chères Epouses, nos très Sollicitées Mères,
nos Indispensables Sœurs, nos Bien-Aimées Filles, pour leur souhaiter
au nom de la République et du fond du cœur, bonne et heureuse fête de 8
mars 2013, Journée Internationale de la Femme.
J’adresse ensuite mes félicitations les plus sincères au
Ministère de la Justice, à la Commission d’organisation de cette
cérémonie et à toute la population de cette région, pour sa mobilisation
et la parfaite organisation de cette cérémonie.
Je voudrais en outre, remercier les dirigeants et les
représentants de la Société Civile, les Organisations de Femmes, les
défenseurs des Droits de l’Homme, les forces de sécurité, les
partenaires au développement et les Ulémas, pour leur mobilisation, leur
engagement, leur présence et leur contribution pour soutenir la cause
des droits de la femme.
Je remercie enfin, mon frère Anissi Chamsidine,
Gouverneur de l’Ile Autonome d’Anjouan, pour son accueil, toujours
fraternel et chaleureux et sa disponibilité ainsi que pour l’appui
multiforme qu’il a apporté dans l’organisation de cette Journée.
Honorable assistance,
J’attache une grande importance à la célébration de la journée Internationale de la Femme, pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, cette célébration contribue chaque année à
sensibiliser l’opinion, sur les droits de la Femme dans notre pays et
dans le monde entier et à faire le point sur la condition des femmes,
l’égalité des sexes, mais aussi à regarder au-delà de nos frontières et
approfondir notre réflexion concernant les avancées futures en la
matière.
J’attache une grande importance à la célébration de
cette journée, ensuite, parce qu’elle donne de plus en plus l’occasion
de dresser un bilan des progrès réalisés, d’appeler à des changements et
de célébrer les actes de courage et de détermination accomplis par les
femmes ordinaires et les femmes leaders, qui ont joué un rôle
extraordinaire dans notre pays, dans leurs communautés et leurs
associations, en faveur de la promotion des droits de la Femme.
En outre, le thème retenu cette année en particulier,
m’interpelle, tout comme il questionne tout d’abord la conscience
humaine, dans un monde où les chiffres sont aujourd’hui de plus en plus
alarmants.
Mesdames et Messieurs,
Plus d’un siècle après la première journée de la femme,
voilà qu’aujourd’hui nous lançons officiellement la 102eme édition de la
journée internationale de la femme.
Ceci est la preuve si besoin est, que le chemin pour l’égalité de sexes est encore long et les obstacles nombreux.
Comme partout ailleurs, dans notre pays, la société
civile, les organisations de femmes, d’hommes, de jeunes, le secteur
privé, les médias et bien entendu le Gouvernement et l’ensemble de la
population ont le devoir d’unir leurs forces pour mettre fin à la
violence contre les femmes.
En effet, l’Union des Comores, à l’instar de nombreux
pays en développement, en Afrique en particulier, est au même titre,
confrontée ces dernières années, à des événements très alarmants,
caractérisées par des actes de violence en particulier à l’égard des
femmes et des enfants, qui heurtent la dignité de chaque Comorien,
défient notre religion et nos valeurs, menacent notre culture et
ternissent ainsi l’image de notre pays.
Dans notre pays, les violences constituent à l’heure
actuelle, une préoccupation de la plupart des femmes, des jeunes et des
enfants de tout sexe, qui sont la cible privilégiée de ce fléau.
Ces violences aux conséquences physiques et morales très
graves, constituent un problème de santé publique et risquent, si on
n’y pas garde, de causer la désagrégation de la société comorienne.
En effet, la violence à l’égard des femmes touche une
femme sur trois selon une étude qualitative réalisée au niveau national
en 2006.
Des femmes subissent des violences matérielles et
financières, à la suite de leur divorce, et des violences physiques et
psychologiques, de la part de leur propre famille, maris, pères, frères,
fiancés ou de leurs belles-familles.
Depuis, certes, du chemin a été parcouru mais force est de constater que cette égalité est loin d’être établie.
Oui, Honorable Assistance, il fut un moment, il fut un
temps sombre dans l’histoire de l’Humanité où la Femme, cet être sans
lequel nous ne serions pas là aujourd’hui, n’avait même pas le droit de
choisir.
Des périodes sombres que d’ailleurs et logiquement, le
seul fait d’y penser, devrait nous obliger à demander « PARDON » par
humilité et solidarité.
En effet, l’humilité face aux inégalités qui ont jalonné
l’histoire de l’humanité par rapport à la Femme, devrait être la seule
preuve de notre prise de conscience collective, de la façon dont nous
traitions cet être cher et indispensable pour l’harmonie et le
développement du monde.
Alors, soyons modestes et ayons le courage d’admettre
que tant que l’égalité entre les hommes et les femmes ne sera pas
atteinte, nous aurons besoin de la célébrer, d’en parler aussi longtemps
que quelque part dans le monde, subsiste encore un brin d’inégalité
vis-à-vis de la Femme.
Toutefois, nous pouvons constater modestement que des
hommes de lettres, des scientifiques ou même des hommes simples ont eu
des mots aimables pour la Femme.
Citons par exemple cette belle phrase de
l’auteur-compositeur-interprète, Jean Ferrat qui disait que
« L’admission des femmes à l’égalité parfaite serait la marque la plus
sûre de la civilisation, et elle doublerait les forces intellectuelles
du genre humain ».
Et le pacifiste Gandhi qui tranchait sur la domination
de l’homme sur la femme en précisant ceci, je cite :« Les femmes n’ont
pas tort du tout quand elles refusent les règles de vie qui sont
introduites au monde, d’autant que ce sont les hommes qui les ont faites
sans elles ».
Alors, puisque « la Femme est l’avenir de l’homme », en
tant que Premier Magistrat de l’Union des Comores, pays membre des
Nations Unies, je m’associe aux autres Nations du monde pour célébrer ce
jour 08 mars 2013, la 102eme édition de la journée internationale de la
femme.
Honorable assistance,
Mesdames et Messieurs,
Nous devons agir et agir vite. Cette célébration a pour
objectif principal de faire le bilan, de réfléchir ensemble, d’échanger,
de s’encourager, de se mobiliser contre toute forme de discrimination
contre la femme, et de nous sensibiliser sur la nécessité de combattre
ce fléau qui prend de plus en plus de l’ampleur dans nos villes,
villages et tout le pays.
En dépit des instruments juridiques internationaux et
des lois nationales les réprimant, les violences gagnent en intensité
dans toutes les contrées du monde.
Il ne se passe un jour dans notre pays sans qu’une femme
ou un enfant ne soit violenté et les statistiques sont là pour en
témoigner.
Ces violences aux multiples manifestations, sont
perpétrées dans toutes les couches sociales et ont des conséquences
dramatiques sur les victimes qui, le plus souvent observent le silence,
par peur de ne pas être comprises par la communauté ou parce que la loi
pénale n’a pas prévu de les prendre en charge.
La persistance des violences contre les femmes et les
enfants nécessite donc que la mobilisation de tous contre ce fléau soit
renforcée.
C’est pourquoi, Mesdames et Messieurs, j’ai demandé au
Ministre de la justice de mener des réflexions profondes en s’inspirant
d’ailleurs des législations d’autres pays, pour préparer un projet de
loi ayant pour objet le renforcement des normes contraignantes pour de
tels crimes mais également des réformes des procédures pénales, pour que
l’Assemblée de l’Union les adopte dans les meilleurs délais.
Je me réjouis que déjà la réflexion est engagée dans des
assises nationales et que la violence basée sur le genre ait largement
été prise en compte.
Je profite d’ailleurs de cette opportunité pour
féliciter et encourager le Ministère de la santé notamment le
département chargé du genre pour le travail de sensibilisation qui se
fait et que nous observons quotidiennement.
Cette sensibilisation est nécessaire car l’un des
vecteurs par lesquels la société doit pouvoir passer un message de paix
pour l’harmonie de ses différentes composantes est à coup sûr la vie
dans la famille.
Certainement, c’est dans le foyer conjugal qu’il faut commencer par détruire les germes de la violence basée sur le genre.
Cela signifie qu’il faut remettre en question les
structures ainsi que les autres pesanteurs sociales qui ne sont
d’ailleurs conformes à aucune de nos valeurs historiques religieuses ou
culturelles alors qu’elles perpétuent la violence et la discrimination.
Pour cela, affirmons-le sans quiproquo : Il faut vaincre
la peur, et oser dénoncer, condamner et combattre ces agissements
inhumains, quel que soit l’endroit où ils s’exercent et quelque soient
les auteurs, car un crime n’a ni nationalité, ni couleur, et encore
moins qualité autre que inhumanité et lâcheté.
Cette violence doit donc être absolument combattue non
seulement dans les foyers, mais aussi dans les relations intra et inter
individus, dans les lieux de travail, dans les milieux scolaires,
politiques et professionnels où les principales victimes sont toujours
les femmes.
Pour combattre ce fléau, le Gouvernement s’est engagé à
susciter la mobilisation des différentes couches sociales et des
partenaires nationaux et internationaux.
Je me réjouis que, ces derniers temps, des plates-formes
nationales sur la lutte contre la violence basée sur le genre et des
organisations de la société civile (Subuti Wambé, HIFADHU...etc) se
mobilisent pour dénoncer ces abus et apportent assistance aux nombreuses
victimes.
A ce propos, j’invite les victimes de ces violences à
briser le silence. Je les exhorte à oser en parler. Je les supplie à
saisir les juridictions compétentes afin de mettre fin à ces
agissements.
A cet effet, quelques dispositions particulières
incitant les victimes à briser le silence mais qui tiennent compte des
contraintes culturelles préservant leur personnalité, sont prises par
exemple par l’association HIFADHU.
Rassurez-vous, Mesdames, pour le Gouvernement de la
République, le développement de notre pays passe par le respect des
droits humains et l’enrayement des inégalités de tout genre.
C’est pourquoi, nous faisons nôtres, diverses
conceptions qui tendent à contribuer à la promotion du genre et à la
protection des enfants comoriens.
Aussi, notre pays a ratifié des instruments
internationaux et régionaux tels que le CEDAW et la Convention des
Droits de l’Enfant visant à protéger la femme et les enfants et à leur
garantir ainsi la paix et la sécurité.
Nous avons adopté le code de la famille en vue d’offrir des droits à la famille.
Sur ce, je demanderais aux magistrats, de prendre
connaissance de ce code et d’en faire usage afin d’éviter des amalgames
dans nos juridictions.
En plus, le Document de Stratégie de Croissance et de
Réduction de la Pauvreté a priorisé la prise en compte du Genre dans
tous les secteurs.
Des politiques et stratégies nationales ont été
élaborées et validées pour promouvoir la place de la femme comorienne
et protéger les enfants vulnérables.
Des services d’écoutes et de protection des enfants victimes de violences sont mis en place dans les 3 îles.
Et enfin, mes chers compatriotes, ce combat que nous menons va se traduire par la réalisation d’actions urgentes, notamment :
Le
renforcement des institutions aussi bien étatiques qu’associatives
chargées de la Promotion du genre et de la protection de l’enfant.
L’élaboration d’un plan stratégique national de lutte contre les violences basées sur le genre.
Le renforcement des cellules d’écoute et de référence de victimes de violences basées sur le genre dans les 3 îles.
Le renforcement du cadre juridique de prévention et de prise en charge des violences basées sur le genre.
La réactualisation rapide de la Politique Nationale de l’Equité et de l’Egalité du Genre.
La mise en place d’un observatoire sur les violences basées sur le Genre.
La mise en place des services d’écoutes conjoints des femmes et des enfants victimes de violences.
L’élaboration d’un plan stratégique national de lutte contre les violences basées sur le genre.
Le renforcement des cellules d’écoute et de référence de victimes de violences basées sur le genre dans les 3 îles.
Le renforcement du cadre juridique de prévention et de prise en charge des violences basées sur le genre.
La réactualisation rapide de la Politique Nationale de l’Equité et de l’Egalité du Genre.
La mise en place d’un observatoire sur les violences basées sur le Genre.
La mise en place des services d’écoutes conjoints des femmes et des enfants victimes de violences.
Alors, ensemble, bannissons la violence basée sur le genre afin de préserver et consolider la paix et vivre en harmonie.
Chers compatriotes,
Mesdames et Messieurs,
Je ne pourrais terminer mon propos sans remercier et
féliciter l’ensemble des Organisations, plates-formes et associations de
la société civile militants en faveur de la protection de l’enfant et
de la femme et par la même occasion les encourager à poursuivre leurs
actions pour le bien-être de tous.
Je renouvelle encore une fois mes sincères remercîments à
nos partenaires du Système de Nations Unies pour leurs contributions si
précieuses à la protection de la femme et de l’enfant, ainsi qu’à la
réalisation de cette célébration.
Enfin, je remercie ceux de près ou de loin, des
administrations publiques, des sociétés étatiques et privées qui ont
contribué à la réussite de cette célébration.
Vive la Femme,
Vive la République,
Je vous remercie.
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