Un front de l'opposition est monté au créneau à Mohéli pour exprimer plusieurs griefs à l'encontre du gouverneur Mohamed Ali Said, m...
Un front de l'opposition est monté au créneau à Mohéli pour exprimer plusieurs griefs à l'encontre du gouverneur Mohamed Ali Said, mais aussi pour exiger l'adoption de la loi statutaire de l'île, un texte prévu par la Constitution de l'Union des Comores.
Climat politique tendu à Mohéli. Les ténors de l'opposition, conduits par l'ancien maire de Fomboni, Elamine Ali Mbaraka, sont descendus dans la rue dimanche pour tenter de se faire entendre, mais sans grand succès. Le gouvernorat de l'île a manifesté son désaccord vis-à-vis du rassemblement, tandis que le préfet leur a refusé l'accès au centre de Salamani.
C'est finalement au relais de Singani que les opposants au gouverneur Mohamed Ali Said se sont retrouvés, selon La Gazette des Comores. Dès les premières heures de la matinée, des policiers et gendarmes ont quadrillé les principales artères de la ville, empêchant l'affluence massive des habitants vers ce meeting non-autorisé.
Une voiture annonçant le rassemblement populaire à coups de sonorisation a été immobilisée par les forces de l'ordre, mais l'ancien maire de Fomboni, Elamine Ali Mbaraka qui se trouvait à bord n'a pas été interpellé.
Pour la première fois depuis deux ans, la situation politique à Mohéli se retrouve au bord de l'explosion. Deux jours avant le rendez-vous des opposants mohéliens, des tracts fomentant des troubles ont circulé, alors que dans la nuit du 21 au 22 janvier, des pneus ont été brûlés sur une nouvelle route fraîchement bitumée, située à quelques dizaines de mètres du domicile de Mohamed Said Fazul, l'ancien président de l'ile et chef de file de l'opposition.
Suite à ces incidents, le gouvernorat a appelé à une prière religieuse 'grand hitma' afin de condamner les actes de tous ceux qui ont dégradé la chaussée asphaltée qui « a coûté cher à l'Etat ».
Parallèlement, la colère enfle dans le front de l'opposition. L'une des exigences formulées porte sur l'adoption de la loi statutaire de l'île, un texte prévu par la Constitution. Simples citoyens, acteurs politiques ou représentants d'organisations sociales et professionnelles, membres d'un groupement baptisé Coordination politico-Administrative (CPA), souhaitent faire entendre d'autres griefs à l'encontre des tenants du pouvoir. Ils dénoncent notamment « la mauvaise gouvernance et la mauvaise pratique » du gouverneur de Mohéli.
A l'issue du meeting au relais de Singani, un mémorandum comportant au total 13 revendications a été rédigé et diffusé à la presse locale. « Cette situation de l'ile de Mwali sans loi statutaire ne peut plus perdurer. Les enseignants licenciés pour cause de grève doivent être réintégrés sans discrimination. Mohamed Ali Said doit cesser d'être l'unique fournisseur de l'Etat à Mwali et le seul à rafler presque tous les marchés publics dans l'ile. Il doit payer de sa poche sa consommation d'électricité dans sa boulangerie et ses magasins. Il ne peut plus continuer à utiliser gracieusement les engins des travaux publics dans les chantiers de son entreprise. Mohamed Ali Said ne peut plus persévérer à faire du trésor public de l'ile son fonds de commerce où seules sont payées les factures libellées MODJA-CO (l'entreprise du patron de l'ile) », peut-on lire sur le document, qui fait office d'une lettre ouverte adressée au président Ikililou Dhoinine. Avec linfo.re
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