Un kamikaze s'est fait exploser vendredi à Gao, dans le nord-est du Mali, et est mort sur le coup près de soldats maliens dont l'un...
A Gao, le kamikaze "est arrivé à notre niveau à moto, c'était un Tamashek (Touareg), et le temps de l'approcher, il a fait exploser sa ceinture", a déclaré l'adjudant Mamadou Keita. "Il est mort sur le coup et chez nous, il y a un blessé léger".
Cette action suicide survient au lendemain d'une déclaration du porte-parole d'un groupe islamiste du nord du Mali, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), qui a revendiqué la pose de mines, mais aussi des attaques de convois militaires et l'utilisation "de kamikazes" dans cette région. "
Le Mujao est derrière l'explosion de deux voitures de l'armée malienne entre Gao et Hombori", a affirmé ce porte-parole, Abu Walid Sahraoui, affirmant que son groupe avait "réussi à créer une nouvelle zone de conflit, à organiser des attaques de convois et organiser des kamikazes".
Quatre Maliens ont été tués mercredi dans l'explosion d'une mine au passage de leur véhicule entre Douentza et Gao, dans le nord du Mali. Gao, la plus grande ville du nord du Mali, avait été reprise le 26 janvier par les armées française et malienne aux groupes islamistes armés, dont le Mujao, qui l'avaient occupée pendant des mois, multipliant les exactions.
Des soldats nigériens ont depuis rejoint les armées malienne et française à Gao et dans sa région où, selon le ministère français de la Défense, des groupes islamistes "résiduels" sont toujours présents.
Attaque d'un camp des "Bérets rouges"
A Bamako, un camp des "Bérets rouges" était attaqué vendredi matin par d'autres soldats maliens. "
"Depuis 06H00 (07h00 belges), des militaires lourdement armés, tous corps confondus, ont attaqué le camp. En ce moment même, ils sont en train de tirer sur nos femmes et nos enfants", a déclaré Yaya Bouaré, un "Béret rouge" se trouvant dans le camp attaqué. "Il y a plusieurs blessés dans le camp", a-t-il ajouté. Ses propos ont été confirmés par des habitants près du camp.
L'attaque du camp militaire "est liée à la déclaration à la télévision nationale du chef d'état-major des armées", a affirmé le soldat Bouaré. Intervenant en début de semaine à l'ORTM (télévision nationale), le général Tahirou Dembélé, chef d'état-major, avait fait part de sa volonté d'envoyer les "Bérets rouges" au front combattre aux côtés des soldats français les groupes islamistes armés qui avaient occupé le nord du pays en 2012.
"Comme on a le problème du Nord sur les bras, vous allez combattre auprès de vos autres frères d'armes", avait déclaré le général à la télévision, à l'issue d'un entretien avec le commandement des "Bérets rouges". "Après cet entretien on a pris toutes les dispositions pour les affecter dans leur régiment", avait-il ajouté.
Bien que l'unité d'élite des "Bérets rouges" n'ait pas été officiellement dissoute, le général Dembélé avait déclaré avoir décidé de "réaffecter" ses membres "dans d'autres unités". Fin avril 2012, les "Bérets rouges" avaient vainement tenté de reprendre le pouvoir après le coup d'Etat du 21 mars ayant renversé le président Toumani Touré. RTBF