Lakhdar Brahimi a affirmé dimanche avoir un plan susceptible d'être accepté par la communauté internationale afin de mettre fin au confl...
La Russie a bloqué, tout comme la Chine, plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant le régime de Damas. Mais Moscou s'est récemment distancié de son grand allié, envisageant désormais, selon les experts, une Syrie sans son président Bachar al-Assad.
Quel sort pour Bachar al-Assad?
Le plan de M. Brahimi consiste en "une solution politique basée sur la déclaration de Genève prévoyant un cessez-le-feu, la formation d'un gouvernement avec des prérogatives entières et un plan pour des élections soit présidentielles soit parlementaires", a détaillé le médiateur.
Estimant que les Syriens pourraient opter pour un changement de système politique, en remplaçant le régime présidentiel actuel par un régime parlementaire, M. Brahimi relance cette question qu'il a récemment évoquée, sans toutefois se prononcer sur le sort du chef d'Etat contesté depuis près de deux ans.
Le plan adopté le 30 juin à Genève par le Groupe d'action sur la Syrie prévoyait de former un gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs. Mais il n'évoque pas le départ de M. Assad, condition sine qua non posée par l'opposition pour tout "dialogue national".
La Coalition de l'opposition vient du reste de refuser l'invitation de Moscou à prendre part aux discussions auxquelles invite l'accord de Genève. Elle exige des excuses de la Russie pour son "ingérence" en Syrie et les "massacres" commis contre le peuple "avec des armes russes".
Crainte d'une "somalisation"
La situation en Syrie "est très mauvaise et se détériore chaque jour", a mis en garde l'émissaire international. Selon lui, "soit une solution politique est trouvée en Syrie", soit le pays risque la "somalisation".
Samedi, à l'issue d'une rencontre à Moscou avec Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, M. Brahimi avait déjà jugé que la Syrie connaîtrait "l'enfer" faute d'une solution négociée.
Sur le plan militaire, l'armée concentrait dimanche ses opérations sur Homs, dans le centre du pays. La vieille ville, dernier bastion des rebelles dans cette localité baptisée "capitale de la révolution", est assiégée depuis plus de six mois par les troupes et doit faire face à une grave crise humanitaire.
Homs bombardée
Après avoir pris samedi le quartier de Deir Baalbeh, au prix de dizaines de victimes selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), l'armée bombardait dimanche deux autres quartiers. Les forces loyales à Bachar al-Assad semblent déterminées à chasser les rebelles d'Homs.
Cette ville a un position stratégique car elle se trouve sur l'axe reliant le sud du pays à la zone alaouite sur la côte, en passant par Damas. Le régime veut à tout prix conserver cette région pour se ménager un repli et conserver une légitimité lorsque viendra le temps des négociations, selon les experts.
La Coalition de l'opposition a dénoncé "le massacre de 220 victimes, dont des femmes et des enfants" à Deir Baalbeh, un chiffre que l'OSDH, une ONG basée à Londres, a démenti. Cette dernière a évoqué des dizaines de victimes, dont de nombreux civils, mais a affirmé ne pas être en mesure de fournir de bilan plus précis en raison de problèmes de communications dans la zone.
Dans le nord-ouest du pays, les insurgés, en majorité des jihadistes, ont progressé autour d'un camp militaire clé, Hamidiyeh, à 2 km au sud de Wadi Deif. Cette base est l'une des dernières encore aux mains de l'armée dans le secteur.
Plus de 200 morts
Durant le week-end, plus de 220 personnes ont péri dans les violences à travers la Syrie, dont 180 pour la seule journée de samedi, selon l'OSDH. L'ONG a recensé plus de 45'000 morts en 21 mois de violences.
(ats/afp/Newsnet)
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