Un projet d'attentat contre la réserve fédérale de New York a été déjoué mercredi par le FBI. Le terroriste était sous la surve...
Un projet d'attentat contre la réserve fédérale de New York a été déjoué
mercredi par le FBI. Le terroriste était sous la surveillance des
autorités, qui ont contrôlé en grande partie son projet meurtrier.
Lorsqu'il est arrivé aux Etats-Unis
en janvier dernier, Quazi Mohammad Rezwanul Ahsan Nafis, 21 ans, avait
quitté son Bangladesh natal pour une raison précise. Mais ce détenteur
d'un visa étudiant n'ambitionnait pas de réussir dans l'une des
prestigieuses universités de New York. Si l'on en croit le «New York Times»,
ce jeune homme voulait avant tout impressionner les dirigeants
d'Al-Qaïda. Et ce que Nafis se préparait à commettre aurait probablement
épaté les leaders de la nébuleuse terroriste, mais également coûté de
nombreuses vies et secoué le monde entier. Mercredi matin, avec l'aide
d'un complice, il a assemblé son engin de mort, rempli des poubelles
d'explosifs qu'il a placé dans un van. Les deux hommes ont ensuite garé
le véhicule devant l'énorme immeuble de la réserve fédérale, à quelques
pas de Wall Street, dans le quartier financier de la Big Apple. Nafis
s'est rendu dans une chambre d'hôtel pour enregistrer une déclaration en
vidéo. Puis il a composé le numéro du téléphone qui devait déclencher
sa bombe, plusieurs fois, en vain. L'engin explosif n'était qu'un
leurre, et le complice un agent du FBI sous couverture.
D'après
les éléments dévoilés par la presse américaine, il semble que les
autorités aient une nouvelle fois recouru à la stratégie consistant à
accompagner les apprentis terroristes pour contrôler leurs projets
meurtriers et les faire finalement capoter. C'est ce qui s'était passé en novembre 2010 à Portland, dans l'Oregon,
lorsqu'un aspirant terroriste de 19 ans avait été arrêté alors qu'il
voulait faire exploser une bombe lors de la fête de l'Arbre de Noël, le
lendemain de Thanksgiving. En 2009, plusieurs hommes avaient été
conduits par un informateur du FBI à poser ce qu'ils croyaient être des
bombes artisanales devant des mosquées du Bronx, à New York, rappelle le
«Times».
L'agent du FBI a convaincu l'apprenti terroriste d'utiliser une bombe contrôlée à distance
Nafis
avait l'ambition de recruter une cellule terroriste. Parmi ceux qu'il a
réussi à joindre à sa cause se trouvait un informateur, qui a présenté
le jeune homme à l'agent sous couverture qui devait, par la suite,
suivre pas-à-pas le parcours de sa cible. Une rencontre à Central Park,
puis d'autres dans des hôtels du Queens ont conduit Nafis à dévoiler ses
vagues et ambitieux plans. «Je veux pas un truc genre petit. Je veux
quelque chose de grand. De très très très grand, qui va secouer le pays
entier», aurait-il confié à son faux mentor. Selon les enquêteurs, il
aurait aussi émis le souhait d'«attaquer et tuer» un haut responsable,
probablement Barack Obama. Alors que Nafis voulait retourner au
Bangladesh pour régler des affaires personnelles avant de mener
l'attaque, l'agent du FBI l'aurait convaincu qu'en utilisant un engin
commandé à distance, il pourrait ensuite s'enfuir vers son pays
d'origine.
Le FBI assure que Nafis n'a eu à sa disposition que de
faux explosifs et de faux détonateurs. Mais la méthode, jugée efficace
tant par le FBI que par les procureurs chargés d'instruire les affaires,
demeure contestée. L'affaire du Bronx en 2009 avait suscité de la part
d'un juge ce commentaire éloquent: «C'est le gouvernement qui a fait
d'eux des terroristes».
A.G. - Parismatch.com
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