PORT-LOUIS (Xinhua) - Le stock de poissons dans l' océan Indien en est baisse constante et devrait bientôt atteindre un niveau dramatiq...
PORT-LOUIS (Xinhua) - Le stock de poissons dans l' océan Indien en est baisse constante et devrait bientôt atteindre un niveau dramatique, prévient Greenpeace International à Port- Louis ce week-end.
La pêche industrielle pratiquée par les senneurs européens et japonais seraient en cause, accuse l'organisation environnementaliste à l'occasion de l'escale de son bateau, SY Rainbow Warrior, dans la rade d'une tournée de Greenpeace dans l' océan Indien, deuxième plus importante zone d'exploitation de thon, après le Pacifique.
"21% du thon sur le marché mondial vient de l'océan Indien", souligne Sari Tolvanen, coordinateur des campagnes océaniques.
Toutefois, ce stock s'est considérablement amenuisé et plusieurs espèces sont même menacées de disparition en raison des pratiques industrielles, ont affirmé les militants de Greenpeace aux Mauriciens venus visiter le bateau pendant le week-end avec des vidéos à l'appui.
La visite de Greenpeace intervient au moment même où un nouvel accord de pêche est en passe d'être signé entre Maurice et l'Union européenne (UE). Cet accord permettra à 86 thoniers senneurs de l' UE de pêcher dans notre ZEE pour une durée de trois ans. Un accord dénoncé par les pêcheurs mauriciens et des associations syndicales de l'île touristique de l'océan Indien.
"La population de thon dans l'océan Indien est sous une grosse pression due à la surexploitation", affirme Sari Tolvanen.
Greenpeace demande à faire un état des lieux dans les eaux de la zone économique exclusive (ZEE) de Maurice. Une rencontre à ce sujet a eu lieu avec le ministre maurcien de la Pêche Nicolas Von Mally la semaine dernière.
"La rencontre a été très positive, j'espère que nous pourrons développer un partenariat et revenir plus tard pour des actions concrètes. Nous voulons aider Maurice à développer une industrie de pêche plus durable", ajoute Sari Tolvanen.
Greenpeace fait état d'une tendance au déclin de la quantité des prises, estimant que cela découle du non-respect du code de conduite de la FAO pour une pêche responsable. En dehors de la pêche à la senne soutenue par le Fish Attracting Device (FAD), une autre technique dangereuse est utilisée par les flottes étrangères pour la pêche au thon dans l'océan Indien : le long-line fishing, a affirmé l'organisation. On peut retrouver quelque 3 000 hameçons dans une seule ligne. Une fois de plus, les prises non-désirées sont jetées mortes à la mer.
Greenpeace encourage les États riverains à développer une industrie de pêche durable où les pêcheurs artisanaux ne seraient pas laissés sur la touche.
Sari Tolvanen cite l'exemple du Sénégal où le nouveau président a mis un terme à l'accord de pêche avec 89 bateaux européens pour développer une industrie de pêche plus responsable.
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