Campagne présidentielle Mercredi se tiendra le premier débat télévisé opposant les deux candidats à la Maison Blanche. Décryptage de le...
Campagne présidentielle
Le premier débat télévisé de la présidentielle américaine programmé
mercredi à Denver, dans le Colorado, sera l’occasion pour le républicain
Mitt Romney de se montrer agressif face à Barack Obama. Deux autres débats attendent les candidats avant l’élection du 6 novembre.
Ce
face-à-face d’une heure et demie entre deux orateurs expérimentés
donnera le ton de la dernière ligne droite. «Ils sont assez bien
assortis en tant que débatteurs. Ils sont tous deux plus intellectuels
que passionnés et sont clairs et à l’aise face à la caméra, mais ils
préfèrent rester dans un cadre maîtrisé», estime par exemple Alan
Schroeder, professeur à l’université de Boston et auteur d’un livre sur
l’histoire des débats présidentiels.
Cette première joute, qui
portera sur les questions intérieures, pourrait être l’occasion
d’inverser la tendance pour le candidat conservateur. Mitt Romney s’est
en effet laissé distancé dans les intentions de vote, aussi bien à
l’échelle nationale que dans les «swing states» jugés décisifs pour
l’emporter le 6 novembre.
Mitt Romney, qui s’est rodé avec une
impressionnante série de débats dans le cadre de la course à
l’investiture républicaine, a souvent fait preuve d’efficacité et
d’entrain, mais peu aussi paraître guindé et maladroit lorsqu’il est
poussé dans les cordes.
En situation difficile, il peut même
trébucher, comme ce fut le cas lors d’un débat de la primaire de son
parti. Contredit par le gouverneur du Texas Rick Perry, il lui avait
alors proposé de parier 10’000 dollars, ce qui avait apporté de l’eau au
moulin de ceux qui le présentent comme un nanti en décalage avec la
réalité.
L’ancien gouverneur du Massachusetts a fait d’ailleurs
des pauses fréquentes durant sa campagne pour préparer ces duels
télévisés. Celui de mercredi devrait largement dépasser l’audience de
son discours d’investiture en tant que candidat républicain, le mois
dernier. Trente millions de téléspectateurs y avaient assisté.
«Asticoter Obama»
Comme
son adversaire, le président sortant Barack Obama n’est jamais aussi
bon que lorsqu’il déroule les arguments répétés au préalable. Réputé
pour ses réflexions de haut vol et autres généralités senties, M. Obama
s’est toutefois montré terne et mal assuré lors de certains débats de la
primaire démocrate, en 2008.
L’exercice pourrait donc s’avérer
délicat pour le candidat sortant, qui devra à la fois assumer un chômage
au plus haut et une situation économique difficile, tout en ouvrant des
perspectives d’espoir.
«A la place de Romney, vous aimeriez
trouver un moyen d’asticoter Obama, vous voudriez que ça le démange»,
avance par exemple Dan Schnur, membre de l’équipe de campagne du
républicain John McCain en 2000. «A la place d’Obama, vous chercheriez à
être un peu imprévisible et à amener Romney à s’écarter de ses notes»,
ajoute-t- il.
Délicat pour le sortant
Les
face-à-face télévisés ne pèsent que rarement sur l’issue du scrutin aux
Etats-Unis, mais une bonne prestation peut apporter un bonus de quelques
points, estime Mitchell McKinney, expert en communication politique de
l’université du Missouri. «Il n’y a en général pas de grands
bouleversements dans un débat. Mais les jeux sont désormais pratiquement
faits et c’est une occasion pour Romney. Mais peut-il prendre
l’avantage?», s’interroge-t-il.
Les dernières éditions ont montré
que le premier débat était le plus délicat pour le sortant. Trois des
quatre derniers présidents qui briguaient un deuxième mandat, à savoir
Ronald Reagan en 1984, George Bush père en 1992 et son fils en 2004, ont
été malmenés à cette occasion. Seul Bill Clinton a échappé à la règle
en 1996.
«Un président sortant à l’habitude d’avoir du champ et
d’être traité avec déférence. Il peut être perturbé. Sa tâche consiste à
défendre son bilan sans paraître sur la défensive», observe Mitchell
McKinney. (afp/Newsnet)
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