La distillation de l'Ylang est assez unique du fait qu'elle est traditionnellement fractionée: entre 3 et 5 huiles essentie...
La distillation de l'Ylang est assez unique du fait qu'elle est traditionnellement fractionée: entre 3 et 5 huiles essentielles sont obtenues sur un temps de distillation qui avoisine souvent les 20 heures...parfois 30
. Le tri se fait grâce à la densité. Contrairement à la plupart des HE, la densité la plus lourde (la meilleure) s’obtient en début de distillation :
- L’Extra Supérieure s’obtient dès la première 1/2h. Sa densité est supérieure à 0,965
- l’Extra suit et ne dépasse pas la 1ère heure de distillation avec une densité comprise entre 0,955 et 0,965
- la Première, s’obtient dès l’heure qui suit avec une densité de 0,945 à 0,955
- la Deuxième, suit. Sa densité est comprise entre 0,932 et 0,940
- la Troisième correspond à tout ce qui suit la 6ème heure et peut durer jusqu’au lendemain. C’est souvent la cause d’une odeur « brûlée » pour l’éviter, il faut arrêter la distillation dès la 16ème heure. Les meilleures qualités ont une densité comprise entre 0,905 et 0,910
On obtient, normalement, 1/3 de fractions hautes (Extra S, Extra, Première) pour 2/3 de fractions basses (Deuxième et Troisième) Ce rapport est important à connaître car il conditionne le bon équilibre de la production.
L’Ylanguier (Canaga Odorata Hook) est originaire des Philippines. On le retrouve au début du 20ème siècle sur l’île de la Réunion d’où il migre, grâce aux colons français, aux Comores et à Madagascar et s’y développe rapidement.
Aujourd’hui, la production mondiale est estimée à 70 / 75 T par an; les Comores sont le principal producteur (80%) mais aussi le Nord de Madagascar et lîle de Nosy bé en particulier. Les Ylanguiers fleurissent plus ou moins tout au long de l’année avec des périodes de forte production (mai, juin, juillet puis novembre et décembre) et des périodes plus faibles à cause de la saison des pluies (janvier, février) ou de la sécheresse (août, septembre)
Un arbre entre en production dès sa cinquième année et vit environ 25 à 30 ans. Il est régulièrement élagué (le bois ainsi obtenu alimente les distilleries à feu nu) par les hommes pour faciliter la cueillette manuelle. Il « donne » environ 5 Kg de fleurs par an. Les plantations sont très bien entretenues à Nosy-Bé et très mal entretenues aux Comores (aux mains de trop nombreux petits propriétaires)
Les fleurs mûres (jaunes) doivent être cueillies le matin, dès le lever du jour, par les femmes qui les tassent (souvent trop) dans des paniers, qui sont centralisés par des collecteurs (qui les pèsent) puis les acheminent vers les distilleries. C’est la clé de la qualité : nous voyons trop de fleurs vertes cueillies et apportées très tardivement aux distilleries, sur Anjouan !
Elles sont versées dans des alambics en cuivre dont le fond est rempli d’eau portée à ébullition par un feu de bois (distillation à feu nu) Le rendement moyen est compris entre 2 et 2,25% et peut atteindre 2,75% si la distillation est bien suivie.
Écrit Par parfumannecy
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