Une proposition – une seule parmi les 53 que nous avons faites dans le rapport sur Mayotte que j’ai présenté avec mes collègues Christian ...
Une proposition – une seule parmi les 53 que nous avons faites dans le rapport sur Mayotte que j’ai présenté avec mes collègues Christian Cointat (UMP) et Félix Desplan (rattaché PS) - suscite un faux procès à Mayotte. Cette proposition (n°24) est la suivante : « Mettre fin au "visa Balladur" qui n’a aucunement mis fin à l’immigration illégale et lui substituer un dispositif d’attribution de visas plus réaliste et rigoureux afin de mieux maîtriser l’immigration ».
Cette proposition est claire. Nous pensons qu’il faut mettre en place un dispositif « plus réaliste et rigoureux » que le « visa Balladur ».
Cette proposition est détournée et dénaturée dans plusieurs prises de positions qui nous accusent d’un laxisme qui n’est nullement notre position.
Cette proposition est claire. Nous pensons qu’il faut mettre en place un dispositif « plus réaliste et rigoureux » que le « visa Balladur ».
Cette proposition est détournée et dénaturée dans plusieurs prises de positions qui nous accusent d’un laxisme qui n’est nullement notre position.
Car quelle est la réalité ?
La réalité est que le « visa Balladur » prévoit des règles strictes pour l’immigration depuis les Comores vers Mayotte. Mais que ces règles n’ont aucun effet. Elles sont contredites tous les jours et toutes les nuits par une immigration massive qui conduit des êtres humains à embarquer très nombreux dans des barques de fortune – les kwassas kwassas – au plus grand bénéfice des passeurs, au péril de la vie des passagers et au risque quotidien de tragédies toujours plus nombreuses. Comme on vient encore de l’apprendre.
Face à cette réalité et à ces tragédies, notre rapport qui, faut-il le redire, est cosigné par des sénateurs de l’UMP et du PS, refuse la politique de l’autruche et lance un appel très précis : il faut revoir ce dispositif, mettre en place des règles plus « réalistes » et « rigoureuses » (les deux termes sont importants), sauver des vies, instaurer enfin une maîtrise de l’immigration qui n’existe pas aujourd’hui et apporter des solutions concrètes aux problèmes très difficiles que pose la situation actuelle pour Mayotte et les Mahorais. C’est ce que le gouvernement s’apprête à faire suite à la mission que vient d’accomplir sur place Alain Christnacht – ce qui est assurément positif.
Jean-Pierre Sueur
A propos
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Sénateur du LoiretAncien ministre
Biographie
Né le 28 février 1947 à Boulogne-sur-Mer (Pas de Calais)Marié, trois enfants
Maître de Conférence en linguistique française
Sénateur du Loiret (depuis septembre 2001)
a été :
Député du Loiret (de juin 1981 à mai 1991)
Secrétaire d’Etat aux collectivités locales (de mai 1991 à mars 1993)
Maire d’Orléans (de mars 1989 à mars 2001)
Président de l’Association des maires des grandes villes de France (de 1998 à 2001)
a remis trois rapports au Gouvernement, parus à la documentation française :
« Changer la retraite. Propositions pour le développement du volontariat des pré-retraités et retraités » (1984)
« Demain, la ville » (2 volumes) (1998)
« L’Aide Personnalisée à l’Autonomie, un nouveau droit fondé sur le principe d’égalité » (2000)
a publié :
« Changer la ville. Pour une nouvelle urbanité », aux éditions Odile Jacob (1999).
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