Un an à la tête de la société comorienne de l’eau et de l’électricité, Saleh-Eddine Saïd Ahmed Cheick est remercié. Et le seul regret qu’...
Un an à la tête de la société comorienne de l’eau et
de l’électricité, Saleh-Eddine Saïd Ahmed Cheick est remercié. Et le
seul regret qu’il a, est de n’avoir pas pu réaliser ses projets qui le
tenaient à cœur. La Gazette des Comores/HZK l’a rencontré et il parle à
cœur ouvert. Interview.
Question : Quelle a été votre réaction après l’annonce de votre limogeage ?
Saleh-Eddine Saïd Ahmed Cheick : Pour moi, ce n’est
pas un limogeage. Le gouvernement m’a donné un mandat et a décidé de me
déplacer et mettre une autre personne. C’est la logique politique et
gouvernementale. Je l’ai accepté et je n’ai pas eu de réaction. Ça se
passe ainsi pour tout le monde et ça arrive à tout le monde et je n’ai
pas de regret.
Question : Quel est votre bilan après 12 mois à la tête de l’entreprise ?
S.S.A.C : En ce qui concerne le bilan, j’ai une
cérémonie de passation de service demain (aujourd’hui mercredi : ndlr)
et j’ai déjà fait la passation technique avec le nouveau directeur. Et
ça sera demain que j’annoncerai mon bilan. Je n’ai pas envie de dire ce
que je vais dire demain.
Question : Qu’est-ce que vous regrettez de ne pas avoir fait au cours de votre mandat ?
S.S.A.C : Moi, je regrette une chose. C’est que
j’avais un défi parce que le chef de l’Etat m’a donné cette mission :
donner de l’électricité aux comoriens. J’ai hérité d’une société qui
était dans une situation difficile, qui avait trop de problèmes au
niveau production, distribution, commercialisation et financièrement. Et
je n’ai pas eu la chance comme mes prédécesseurs d’être accompagné
financièrement pour démarrer ma mission. J’ai eu des subventions de
gasoil comme mes prédécesseurs. Mais financièrement, je n’ai pas eu
d’accompagnement et je me suis débrouillé avec le personnel de la
Ma-mwé, monter les stratégies de recouvrement et d’autres stratégies
pour pouvoir sortir de ce problème. Dieu merci, je suis arrivé car j’ai
donné de l’électricité aux comoriens durant le mois sacré de ramadan et
j’ai continué de donner de l’électricité jusqu’à la date d’aujourd’hui.
J’étais même appelé en conseil de ministres pour faire un état des lieux
de la société, et leur dire les mesures que je dois prendre pour
stabiliser cette situation. Le conseil du gouvernement a compris mon
plaidoyer et a décidé de me donner une période moratoire jusqu’au mois
de Novembre pour voir comment je vais mettre en place ces mesures et
décider à m’accompagner. Malheureusement, je n’ai même pas terminé un
mois et n’en parlons pas des 3 mois de cette période moratoire.
Politiquement, le gouvernement a décidé de mettre fin et c’est ça mon
regret. Parce que j’avais des projets, j’avais commencé à mettre en
place mes mesures mais le gouvernement a décidé ainsi et je l’accepte.
C’est mon seul regret du fait que je n’ai pas pu réaliser ce que j’avais
comme programme.
Question : D’après vous, qu’est-ce qu’a précipité votre départ ?
S.S.A.C : Ce qui a précipité mon départ est un
problème politique. Et les politiciens le savent et le comprennent. Je
ne peux pas dire ce qu’avaient les politiciens en tête mais je sais que
c’est un problème politique. Et la politique est un domaine que personne
ne peut rentrer. Tout peut se décider ce matin et l’après-midi ça
change. C’est ça la politique.
Question : Est-ce que ce n’est pas à cause de votre relation tendue avec le ministère de tutelle que vous avez été limogé ?
S.S.A.C : Je ne peux pas le dire que c’est à cause
d’elle parce que cette relation était tendue depuis le début et pourtant
j’ai fait une année. Donc je ne peux pas dire que c’est à cause de
cela. Et si c’était le cas, je ne peux pas le savoir. C’est au chef de
l’Etat et les politiciens qui savent le pourquoi.
Question : Que pouvez-vous dire pour le nouveau directeur ?
S.S.A.C : C’est un homme très expérimenté qui a déjà
dirigé une société d’Etat et c’est quelqu’un à qui je peux donner
confiance et qui peut reprendre ce que j’ai laissé car c’est une
continuité. Mais je lui fais beaucoup confiance et je sais qu’il pourra
continuer les œuvres que j’ai mises sur place et qu’il fera encore
mieux.
Propos recueillis par Mohamed Youssouf
La gazette des Comores/hzk
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