Depuis les grèves et les émeutes de 2011, la délinquance ne cesse d'augmenter de manière exponentielle. Viols, agressions physiques et g...
Depuis les grèves et les émeutes de 2011, la délinquance ne cesse d'augmenter de manière exponentielle. Viols, agressions physiques et gratuites, cambriolages, en toute impunité… Des faits divers qui deviennent le quotidien des habitants de « l'île au lagon ».
A tel point que beaucoup de m'zungus (blancs), sont en train de quitter l'île en masse. Y compris les « pionniers », ceux qui vivent à Mayotte depuis plus de 25 ans, qui s'étaient sainement
amourachés de Mayotte et installés de façon indécrottable : eux aussi sont sur le départ.
Cela a des conséquences catastrophiques. Beaucoup de petites entreprises ont fermé ou sont sur le point de le faire. L'éducation va très mal à Mayotte, des établissements scolaires sont surchargés (souvent dans des containers), on sait qu'il manquera 900 enseignants rien que pour le secondaire, pour l'année scolaire 2012-2013.
Pour y pallier, on fera passer de mauvais élèves de CE2, directement à la 6e, au détriment de bons élèves de CM2, qui eux redoubleront, sous prétexte d'être plus jeunes.
Certains professeurs ne sont pas renouvelés pour motif « d'incompétence » (parce que l'engagement bénévole et associatif de certains enseignants est un motif d'incompétence aux yeux du vice-rectorat de Mayotte) et seront remplacés – ou non – par des contractuels, qui souvent hum… n'ont ni bac, ni expérience, ni pédagogie et osons le mot, de connaissance.
Des jeunes se font poignarder à l'école. Trois centres de formation ont fermé cette semaine. Un comble pour le département le plus jeune de France.
Il n'y a presque plus de respect mutuel
Les problèmes sont nombreux à Mayotte, les énumérer seraient trop long. Flics et gendarmes ne semblent pas vouloir faire leur travail d'enquêteur à chaque affaire grave, incitant même les habitants à se monter en milice pour arrêter les malfaiteurs ! Certaines structures ont été construites, hôpitaux, MJC… Mais il manque cruellement de moyens humains. Une MJC récemment construite a été saccagée, parce qu'inexploitée.
Sans compter les problèmes récurrents d'immigration clandestine (on reconduit les parents à la frontière mais les enfants restent sur l'île, pas loin de 10 000 gosses livrés eux-mêmes !), des problèmes de pédophilie...
Les élus locaux qui ne font rien, enfin si, pour leurs familles et leurs proches, car l'intérêt collectif leur passe au-dessus de la tête. Un manque flagrant d'éducation politique et syndicale... Seulement un Mahorais sur deux s'est rendu aux urnes aux dernières élections.
Un Préfet incompétent, un Conseil général occupé en ce moment à rembourser ses dettes… Car ici les dépenses publiques sont très peu surveillées. Rares sont les institutions qui assument leurs responsabilités.
Les relations m'zungus-mahorais se dégradent. On ne cherche plus à comprendre la culture de l'autre (cela va dans les deux sens). Il n'y a presque plus de respect mutuel.
Jamais je me suis senti autant en insécurité
La vie est très chère ici, il n'y a pas de centrales d'achats, et un manque cruel de concurrence dans certains secteurs de vente. Beaucoup de projets ont avorté, dont l'allongement de la piste de l'aéroport, par manque réel d'appui politique.
Bientôt un an que je vis à Mayotte, j'avais un projet de bar culturel, c'est peine perdue. J'ai pourtant vécu dans les pires banlieues de France, jamais dans ma vie je ne me suis senti autant en insécurité qu'à Mayotte.
Aussi je vais aussi réintégrer la métropole. Comme la majorité des m'zungus. Au vu de tout ce qui se passe ici, ce département au rabais est plombé pour au moins cinq ans.
Source : rue89
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