Le président malgache déchu Marc Ravalomanana et celui qui l'a renversé en 2009, le président de la Transition Andry Rajoelina, ont enta...
Le président malgache déchu Marc Ravalomanana et celui qui l'a renversé en 2009, le président de la Transition Andry Rajoelina, ont entamé mercredi, sur un îlot isolé des Seychelles, un face-à-face inédit et crucial pour tenter de sortir Madagascar de trois ans de grave crise politique.
MM. Rajoelina et Ravalomanana se sont déjà rencontrés depuis la prise du pouvoir par le premier, mais ont toujours évité tout face-à-face direct et plusieurs accords signés par les deux principaux protagonistes de cette crise n'ont jamais permis de trouver une issue.
La signature d'une "feuille de route" vers une sortie de crise, en septembre 2011, n'a notamment débouché sur aucun progrès notable.
"Le face-à-face entre le président de la transition malgache et l'ancien président malgache a débuté ce matin sur l'île de Desroches aux Seychelles en présence du président sud-africain Jacob Zuma et du président seychellois James Michel", a déclaré mercredi matin une source gouvernementale à l'AFP, sans fournir d'autre détail.
Le président sud-africain, Jacob Zuma, arrivé mercredi matin aux Seychelles, dirige la "troïka" de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), l'organe de défense de l'organisation régionale. James Michel, qui a invité les deux hommes aux Seychelles, est le président en exercice de la Commission de l'océan Indien (COI).
L'île de Desroches, petite bande de terre émergée de 3 km2 environ, est située à environ 230 km au sud-ouest de Mahé, l'île principale de l'archipel seychellois. Elle n'abrite qu'un hôtel de luxe et une petite piste d'atterrissage.
Les médiateurs de la SADC espèrent que ce face-à-face inédit, à huis clos, à l'abri des médias et sans les autres mouvances politiques malgaches, favorisera un "accord final" entre les deux hommes, décisif pour l'avenir politique de la Grande Ile.
Problème de la candidature de Ravalomanana à la présidentielle
La crise politique, née de la prise de pouvoir de M. Rajoelina, alors maire d'Antananarivo, lors d'une révolte populaire début 2009, s'est doublée d'une grave crise économique et sociale.
La SADC fait pression sur MM. Rajoelina et Ravalomanana pour qu'ils parviennent à cet "accord final" d'ici au 31 juillet, sous peine de désavouer le responsable d'un éventuel échec qui se retrouverait de fait isolé du processus de sortie de crise.
Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina doivent notamment tenter de lever les blocages en vue de l'organisation des élections censées mettre un terme à la transition à Madagascar, dont le calendrier sera publié le 1er août.
Parmi les principales pierres d'achoppement: le retour au pays de M. Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud depuis sa chute, ses démêlés avec la justice et la question des candidatures à la future présidentielle, qui pourrait avoir lieu en mai ou juin 2013.
Marc Ravalomanana a toujours annoncé son intention de rentrer à Madagascar pour se présenter. Mais il a été condamné aux travaux forcés à perpétuité par contumace après la mort de plusieurs dizaines de manifestants abattus par sa garde présidentielle en 2009, des crimes exclus par une loi d'amnistie récemment votée.
Les autorités malgaches ont averti qu'il serait arrêté à son arrivée s'il rentrait au pays. M. Ravalomanana conteste sa condamnation, prononcée selon lui par une cour ordinaire incompétente pour juger le chef de l'Etat.
"La rencontre aux Seychelles aura un impact important s'ils arrivent à se mettre d'accord. (...) Rajoelina a toujours refusé de rencontrer Ravalomanana, mais maintenant je crois qu'il veut trouver un moyen de mettre fin à la crise", a estimé Juvence Ramasy, politologue à l'université de Tamatave (nord-est).
Dimanche, à la veille de son départ pour les Seychelles, M. Rajoelina a été confronté à une mutinerie, dont les revendications sont inconnues, sur une base militaire d'Antananarivo. La mutinerie, qui a fait trois morts dont son meneur, a été rapidement matée.
Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina doivent notamment tenter de lever les blocages en vue de l'organisation des élections censées mettre un terme à la transition à Madagascar, dont le calendrier sera publié le 1er août.
Parmi les principales pierres d'achoppement: le retour au pays de M. Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud depuis sa chute, ses démêlés avec la justice et la question des candidatures à la future présidentielle, qui pourrait avoir lieu en mai ou juin 2013.
Marc Ravalomanana a toujours annoncé son intention de rentrer à Madagascar pour se présenter. Mais il a été condamné aux travaux forcés à perpétuité par contumace après la mort de plusieurs dizaines de manifestants abattus par sa garde présidentielle en 2009, des crimes exclus par une loi d'amnistie récemment votée.
Les autorités malgaches ont averti qu'il serait arrêté à son arrivée s'il rentrait au pays. M. Ravalomanana conteste sa condamnation, prononcée selon lui par une cour ordinaire incompétente pour juger le chef de l'Etat.
"La rencontre aux Seychelles aura un impact important s'ils arrivent à se mettre d'accord. (...) Rajoelina a toujours refusé de rencontrer Ravalomanana, mais maintenant je crois qu'il veut trouver un moyen de mettre fin à la crise", a estimé Juvence Ramasy, politologue à l'université de Tamatave (nord-est).
Dimanche, à la veille de son départ pour les Seychelles, M. Rajoelina a été confronté à une mutinerie, dont les revendications sont inconnues, sur une base militaire d'Antananarivo. La mutinerie, qui a fait trois morts dont son meneur, a été rapidement matée.
Source : Leparisien
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