Baccalauréat 2012 : "des nouvelles mesures pour lutter contre les lobbies et les fraudes dans les examens" Les épreuves écrites...
Baccalauréat 2012 : "des nouvelles mesures pour lutter contre les lobbies et les fraudes dans les examens"
Les épreuves écrites du baccalauréat session 2012 ont débuté, hier au niveau national, par la fameuse épreuve de philosophie. Durant quatre jours, un peu plus de 12.240 candidats, dont 7.021 à Ngazidja, vont tenter d'obtenir le diplôme de fin des études secondaires. "Les examens ont bien commencé. J'ai fait le tour de l'ensemble du centre de Moroni et tous les membres du jury se sont présentés", a affirmé le proviseur du lycée Saïd Mohamed Cheikh de Moroni, Aboubacar Ahamada.
Le directeur de l'Office des examens et concours à Ngazidja (Oec), Abdoulfatah Abdallah, s'est félicité, pour sa part, du fait que dans les onze sous-centres et vingt-sept sites de Ngazidja, "aucun incident n'a été signalé". Hier, les candidats ont eu à mener une réflexion sur des sujets au choix : "La violence est-elle innée en l'homme" ou "Peut-on parler de la vérité", et un commentaire sue le Travail. Des sujets jugés à la portée des élèves par bon nombre d'enseignants. Le même avis chez certains élèves: "Ça c'est bien passé… tous les trois sujets étaient abordables", a confié Amir Daroueche, élève de TA4 dans le sous-centre de Mitsamihuli.
Naila, une candidate rencontrée au lycée de Moroni a soutenu, quant à elle, que le premier sujet, souvent d'actualité, était prévisible. "Je m'attendais à un sujet qui toucherait la criminalité. Je ne sais pas pour la suite, mais j'ai bien commencé", s'est-elle rassurée. Cette année, le baccalauréat a subi une batterie de mesures, dont certaines ont été annoncées dans les dernières minutes, et ont un peu bouleversé la programmation.
C'est le cas, par exemple, de l'abrogation de l'arrêté du ministre de l'Education, daté du 18 avril 2012, qui stipulait que "pour le baccalauréat, toute série de moins de trois salles dans les sous-centres fixés sera rattachée au grand sous-centre d'écrit le plus proche". A moins d'une semaine du début des épreuves écrites, un autre arrêté daté du 10 juillet, a renvoyé tous les candidats dans leurs sous-centres d'inscription d'origine.
Le directeur de l'Oec à Ngazidja a expliqué que cela rentrait dans la philosophie du gouvernement de privilégier une éducation de "proximité". "Rapprocher l'éducation à l'élève et non pas l'élève de se rapprocher de l'éducation. Je salue cette décision du gouvernement, car, même si nous avons souffert pour effectuer ces modifications, nous sommes plus à l'aise maintenant", a ainsi indiqué Abdoulfatah Abdallah.
Au lycée de Moroni, un enseignant a jugé que c'était une mesure politique. "Le ministère de l'Education a fait marche à arrière suite aux pressions des régions qui souhaitaient conserver leurs élèves", a-t-il interprété. Par ailleurs, des encadreurs pédagogiques et des inspecteurs ont été placés comme chef de sous-centres, une fonction habituellement occupée par les proviseurs et les directeurs des établissements hébergeant un site d'examen.
"Les choses évoluent, et la déontologie du travail indique qu'il faut changer de responsables tous les trois ans", a défendu le directeur de l'Oec. Des visages jeunes et nouveaux ont donc intégré le jury, particulièrement dans les périphéries. "On était obligé de changer de responsables pour donner un nouvel air. L'examen national n'appartient pas à un groupe de personnes", dixit Abdoulfatah Abdallah. L'Oec à Ngazidja n'a pas caché son intention de faire une rupture avec les anciennes pratiques de "fraudes" et de "lobbies" dans les examens nationaux.
C'est au tour du 4 août prochain que les résultats du premier tour seront attendus, une proclamation qui tombera encore en plein ramadhwani et les boissons ne couleront, pour fêter les réussites, qu'après le coucher du soleil.
Toyb Ahmed : alwatwan
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