De la boue à perte de vue. Vuvuni est une localité sinistrée qui semble avoir connu des jours meilleurs. En arpentant le village de long ...
De la boue à perte de vue. Vuvuni est une localité sinistrée qui semble avoir connu des jours meilleurs. En arpentant le village de long en large, on se rend compte que nul n’a été épargné. Tous sont munis d’une pelle, d’un râteau ou encore d’un seau pour sauver ce qui peut l’être. Et juste en face de la route nationale se trouve ce qui, désormais, est une ancienne pâtisserie.
A l’intérieur, de la boue. A l’extérieur aussi. Le propriétaire, Ali Ibrahim, à la tête d’une famille de quinze personnes est désemparé. Il a tout perdu. Selon lui, les pertes s’élèvent à 1,5 millions de francs. Une somme énorme. Il il espère un coup de pouce des donateurs pour pouvoir reprendre son activité sinon “je ne sais vraiment pas comment je vais faire pour m’en sortir“.
Des cas comme Ali Ibrahim se comptent par centaines. Pour l’instant, ils travaillent comme des forcenés pour pouvoir rendre leur village de nouveau habitable. Avec aux pieds des sandales et un masque de protection vissé sur le nez. Nulle trace de bottes et encore moins de gants. Selon Doudou Mbaé, volontaire originaire du village de Wela ya Istandra “ce qui est dure, c’est de travailler sans l’équipement nécessaire car ce faisant, on s’abime les pieds avec des plaies qui sont difficilement traitables car la boue, ça coupe“.
Et d’jouter : “Ce que je fais est dénué d’intérêt parce que je sais que cela aurait pu arriver à mon village“. Une sorte de plâtre de boue qui ressemble à un immense gâteau au chocolat tapisse ce qui furent des toilettes. La ressemblance aurait été comique si la situation n’était pas aussi tragique.
Zainaba Hamada Nouhou, une vieille dame a, elle aussi, tout perdu. Elle ne peut, tout simplement pas, évaluer ce qu’elle perdu entre son or, son argent et même sa vaisselle. Elle raconte : “Vous voyez cette voiture, elle revient de très loin. Les eaux l’avaient emportée et c’est grâce à des jeunes qu’elle m’a été restituée”. Merci à eux, mais à quoi bon? Elle n’est désormais bonne que pour la casse“.
Même si elle se dit soulagée parce qu’elle n’a perdu aucun proche. Elle tient à remercier les habitants de Ntsudjini “pour leurs efforts et leurs soutiens“, mais ajoute aussi tôt que l’aide (alimentaire Ndlr) ne lui est pas encore parvenue, parce que Zirengweni, “mon quartier est trop éloigné et que son accès a été bloqué par la boue”. S’il y a une chose qui rend tout le monde d’accord, c’est l’élan de solidarité dont ont fait preuve les Comoriens. Ils se sont déplacés venant de villages éloignés pour pouvoir aider leurs “frères et leurs soeurs” sinistrés.
Même si l’un d’eux, Doudou Mbaé déplore “qu’aucun moyen de transport n’a été mis à la disposition des volontaires et qu’une fois sur place ils doivent se débrouiller pour manger”. Ici le sentiment général est que les autorités n’en font pas assez. Selon Ahamada, un jeune pasteur qui a perdu trois boeufs et qui a vu son champ inondé, “les sauveteurs semblent s’intéresser plus aux quartiers d’en bas, moi pour l’instant je n’ai rien reçu alors que j’ai tout perdu”. Zainaba Hamada Nouhou, elle, vient du quartier d’en bas et elle tient à peu près le même discours…
En tous cas, cela fait plus de dix jours qu’il n’y a ni eau ni électricité. Les villageois se débrouillent comme ils peuvent en scrutant le ciel. La pluie viendrait réduire à néant les efforts consentis. Même si le soleil représente un autre danger, c’est que cette boue que l’on jette dans le grand terrain désaffecté ne devienne poussière…
Faïza Soulé Youssouf:alwatwan
A l’intérieur, de la boue. A l’extérieur aussi. Le propriétaire, Ali Ibrahim, à la tête d’une famille de quinze personnes est désemparé. Il a tout perdu. Selon lui, les pertes s’élèvent à 1,5 millions de francs. Une somme énorme. Il il espère un coup de pouce des donateurs pour pouvoir reprendre son activité sinon “je ne sais vraiment pas comment je vais faire pour m’en sortir“.
Des cas comme Ali Ibrahim se comptent par centaines. Pour l’instant, ils travaillent comme des forcenés pour pouvoir rendre leur village de nouveau habitable. Avec aux pieds des sandales et un masque de protection vissé sur le nez. Nulle trace de bottes et encore moins de gants. Selon Doudou Mbaé, volontaire originaire du village de Wela ya Istandra “ce qui est dure, c’est de travailler sans l’équipement nécessaire car ce faisant, on s’abime les pieds avec des plaies qui sont difficilement traitables car la boue, ça coupe“.
Et d’jouter : “Ce que je fais est dénué d’intérêt parce que je sais que cela aurait pu arriver à mon village“. Une sorte de plâtre de boue qui ressemble à un immense gâteau au chocolat tapisse ce qui furent des toilettes. La ressemblance aurait été comique si la situation n’était pas aussi tragique.
Zainaba Hamada Nouhou, une vieille dame a, elle aussi, tout perdu. Elle ne peut, tout simplement pas, évaluer ce qu’elle perdu entre son or, son argent et même sa vaisselle. Elle raconte : “Vous voyez cette voiture, elle revient de très loin. Les eaux l’avaient emportée et c’est grâce à des jeunes qu’elle m’a été restituée”. Merci à eux, mais à quoi bon? Elle n’est désormais bonne que pour la casse“.
Même si elle se dit soulagée parce qu’elle n’a perdu aucun proche. Elle tient à remercier les habitants de Ntsudjini “pour leurs efforts et leurs soutiens“, mais ajoute aussi tôt que l’aide (alimentaire Ndlr) ne lui est pas encore parvenue, parce que Zirengweni, “mon quartier est trop éloigné et que son accès a été bloqué par la boue”. S’il y a une chose qui rend tout le monde d’accord, c’est l’élan de solidarité dont ont fait preuve les Comoriens. Ils se sont déplacés venant de villages éloignés pour pouvoir aider leurs “frères et leurs soeurs” sinistrés.
Même si l’un d’eux, Doudou Mbaé déplore “qu’aucun moyen de transport n’a été mis à la disposition des volontaires et qu’une fois sur place ils doivent se débrouiller pour manger”. Ici le sentiment général est que les autorités n’en font pas assez. Selon Ahamada, un jeune pasteur qui a perdu trois boeufs et qui a vu son champ inondé, “les sauveteurs semblent s’intéresser plus aux quartiers d’en bas, moi pour l’instant je n’ai rien reçu alors que j’ai tout perdu”. Zainaba Hamada Nouhou, elle, vient du quartier d’en bas et elle tient à peu près le même discours…
En tous cas, cela fait plus de dix jours qu’il n’y a ni eau ni électricité. Les villageois se débrouillent comme ils peuvent en scrutant le ciel. La pluie viendrait réduire à néant les efforts consentis. Même si le soleil représente un autre danger, c’est que cette boue que l’on jette dans le grand terrain désaffecté ne devienne poussière…
Faïza Soulé Youssouf:alwatwan