La police malgache a violemment dispersé samedi à Antananarivo une manifestation non autorisée de plusieurs milliers de personnes organis...
La police malgache a violemment dispersé samedi à Antananarivo une manifestation non autorisée de plusieurs milliers de personnes organisée par la radio privée Free FM et procédé à des arrestations, a constaté une journaliste de l'AFP.
Entre 3.000 et 5.000 personnes s'étaient rassemblées à l'appel de Free FM, principale radio d'opposition, dont deux animateurs avaient été placés 24 heures en garde à vue au début du mois et dont l'antenne, menacée de fermeture, a été rappelée à l'ordre par le régime de transition d'Andry Rajoelina.
Entre 3.000 et 5.000 personnes s'étaient rassemblées à l'appel de Free FM, principale radio d'opposition, dont deux animateurs avaient été placés 24 heures en garde à vue au début du mois et dont l'antenne, menacée de fermeture, a été rappelée à l'ordre par le régime de transition d'Andry Rajoelina.
"Aujourd'hui, ce n'est que le commencement mais nous ne devons pas aller de force sur les lieux non autorisés", a lancé à la foule Fidèle Razarapiera, l'un des deux animateurs.
Malgré cet appel au calme, les manifestants se sont rués vers un lieu de la capitale baptisé "place de la démocratie", dont l'accès était interdit.
Les forces de l'ordre ont alors lancé plusieurs grenades lacrymogènes en direction de la foule et tiré en l'air à balles réelles.
Plusieurs arrestations ont eu lieu, après que des manifestants ont incendié des biens publics sur la chaussée et érigé des petits barrages. Des cabines téléphoniques ont été cassées.
"Je suis là parce que c'est la dictature, parce qu'on n'a plus de liberté d'expression, plus le droit de manifester", a déclaré un manifestant à l'AFP.
Alors que la tension sociale est montée ces dernières semaines dans la Grande Ile, avec des grèves notamment des enseignants et de lycéens, c'est la quatrième et la plus importante manifestation en l'espace de trois semaines.
Contrairement aux rassemblements précédents, cette manifestation n'était pas organisée par une mouvance d'opposition et elle a pris des allures d'émeute.
Après la dispersion, les manifestants ont continué à défier les forces de l'ordre qui ont mis plusieurs heures à ramener le calme.
Les partisans de l'ancien président Marc Ravalomanana, habitués des rassemblements étaient absents, et il n'y avait ni banderole ni slogan.
Le 11 mai, la Communauté de développement d'Afrique Australe (SADC), qui joue les médiateurs à Madagascar, s'est inquiétée d'une détérioration du climat politique.
La SADC a "lancé un appel aux dirigeants et aux participants de ces manifestations ainsi qu'à la société civile à être disciplinés et à s'abstenir de continuer sur la trajectoire actuelle" qui entraîne la "dégradation continue de la situation, déstabilisant le processus de la Feuille de Route".
La "Feuille de route" est le document de sortie de crise signé par la quasi-totalité des entités politiques malgaches en septembre 2011. Il prévoit l'instauration d'un climat serein et apaisé, préalable à la tenue d'élections.
Samedi, deux représentants de la SADC étaient dans la foule, alors que M. Rajoelina était en déplacement à New York où il s'est entretenu avec le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki Moon vendredi.
Free FM critique régulièrement le gouvernement de transition et dénonce certains agissements et pratiques illégales qu'elle impute aux autorités. Elle est dirigée par Lalatiana Rakotondrazafy, animatrice d'une émission devenue très populaire et ancienne proche de M. Rajoelina.
Madagascar traverse une grave crise politique depuis fin décembre 2008 et le renversement de l'ancien président Marc Ravalomanana par M. Rajoelina, devenu en mars 2009 président non élu de la Transition.
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