Après plusieurs jours sans eau dans Moroni, à la suite des dégâts causés au principal puits de l'entreprise de l'eau, Ma-mwe, par ...
Après plusieurs jours sans eau dans Moroni, à la suite des dégâts causés au principal puits de l'entreprise de l'eau, Ma-mwe, par les fortes précipitations de fin avril, les robinets ont commencé à couler depuis le samedi 19 mai. "Utiliser l'eau de Ma-mwe uniquement pour la cuisson et le lavage jusqu'à nouvel ordre", peut-on lire, à ce propos, dans un Sms envoyé à tous les clients de Comores Telecom et qui laisse, donc, entendre que l'eau n'était pas encore propre. Pour sa part, la Fédération comorienne des consommateurs (Fcc), qui se pose des questions quant à la potabilité de l'eau distribuée, dans une lettre datée du lundi 21 mai, demande au directeur général de Ma-mwe, que les résultats des analyses de l'eau soient rendus publics : "Comme c'est la pratique dans la plupart des pays du monde, les résultats de l'eau courante doivent être accessibles à tous", indique la lettre.
A Al-Watwan, le président de la Fcc, Mohamed Saïd Abdallah Mchangama, a soutenu que son association n'a fait que demander son droit en tant que citoyen car l'eau "n'est pas une propriété privée et qu'il s'agit là, d'un problème de santé publique". Selon la Fcc ces résultats doivent être analysés par des experts avant de donner des consignes aux consommateurs. Contacté par Al-watwan, un docteur en chimie et enseignant à la Faculté des sciences de l'Université des Comores, n'a pas caché son "scepticisme" quant à la qualité de l'eau du robinet. Selon lui, on ne doit pas se contenter, à la suite d'une catastrophe, d'une analyse de routine : "on sort d'une catastrophe naturelle, il faut donc que toutes les analyses chimiques soient faites".
Saïd Hassani Mohamed explique, dans la foulée, que chauffer l'eau, comme le conseillent les responsables de Ma-mwe, ne suffit pas pour traiter une eau polluée par des éléments chimiques. "Je ne veux pas faire des polémiques, mais il s'agit d'une simple question de bon sens : il faut suivre les procédures". La société nationale d'eau et d'électricité, de son côté, se défend d'avoir pris beaucoup de temps pour, justement, éviter de distribuer de l'eau impropre à la consommation et se fie aux résultats des analyses de la Pnac. La directrice de l'eau, madame Mohamed Ali, avait déclaré dans un média de la place que "l'eau était potable à 100%". "De l'eau potable à 100%, cela n'existe nulle part", devait répliquer le docteur Saïd Hassani Mohamed.
Dans sa lancée, le professeur d'université appelle à recourir à la procédure employée après une catastrophe et estime qu'une analyse physico-chimique doit être réalisée. "La Pnac est limitée en analyse, ils font des analyses bactériologiques et quelques analyses chimiques, c'est des analyses de routines", précise cet ancien directeur général de la Pnac. Pour mettre fin à la polémique, Al-watwan a tenté, de se pourvoir de ces résultats des analyses de l'eau, du côté de Ma-mwe, de la Pnac ou encore de la vice-présidence chargée de l'Energie. En vain. La Fcc maintient que ces résultats devront être analysés par des experts avant de donner des consignes aux consommateurs.
Toyb Ahmed : alwatwan.net