La première élection de Miss Black France, ce soir à Paris, ne fait pas l’unanimité. Geneviève de Fontenay applaudit, d’autres dénoncent le ...
La première élection de Miss Black France, ce soir à Paris, ne fait pas l’unanimité. Geneviève de Fontenay applaudit, d’autres dénoncent le repli communautaire.
Hier matin à 9 heures, une vingtaine d’amazones déjà d’attaque répètent le défilé de la première élection de Miss Black France, qui se tiendra ce soir salle Wagram à Paris. « Fred, elles n’auront qu’une minute pour se présenter ? », demande la chorégraphe Maïmouna Coulibaly. Affirmatif.
« Condense, et dynamise », conseille Frédéric Royer, l’organisateur, à une jeune candidate qui a prévu un texte trop long. Royer, le créateur des Gérard du cinéma et de la télévision, ces cérémonies parodiques diffusées chaque année sur Paris Première, au cours desquelles sont « récompensés » les pires acteurs ou animateurs, apporte la dimension d’un show médiatique à une élection d’un genre nouveau qui se développe, mais jusqu’alors dans la plus grande discrétion, à Paris et en régions : Miss Berbère, Miss Comores, Miss Soninké…
Miss Black France vise un tout autre retentissement avec une salle de prestige — qui avait accueilli la Miss nationale de Geneviève de Fontenay, soutien de l’élection, il y a deux ans — et un jury people présidé par Vincent McDoom (ex de « la Ferme Célébrités » sur TF1), avec le chanteur Mokobé (du 113, le groupe de rap), ou la journaliste de M 6, Kareen Guiock. La gagnante, parmi des candidates de 16 à 29 ans, sans limitation de taille ou de poids, sera élue par le jury.
Une élection qui divise, même si Frédéric Royer récuse tout communautarisme : « Cela voudrait dire des gens qui ont la volonté de rester entre eux, alors que c’est au contraire pour mettre en avant de superbes jeunes filles, qui font toutes ou presque des études béton, que nous faisons cette élection. Et pour rappeler que les Noires ne font jamais la couverture des magazines. » Le Cran (Conseil représentatif des associations noires) soutient l’élection. « Ce concours existe dans de nombreux pays sans que la République ne se scinde en deux, modère son président, Louis Georges Tin. Il met en valeur les femmes noires, qui sont totalement invisibles, dans les magazines comme au théâtre. »
Communautaires, ces Miss ? Priscilla, superbe métisse malgache et cambodgienne avec un accent alsacien, bat des cils : « Mon copain est blanc. C’est juste qu’une copine m’a inscrite à Miss Black Alsace, ce qui m’a amenée là. Je n’ai vraiment rien contre Miss France! » Mais plusieurs candidates confient : « A Miss France, il y a eu des métisses ou des Antillaises, mais jamais la fille chocolat noir 100%, d’origine africaine de base. » Et pour cette génération de beautés d’origine guinéenne ou sénégalaise, l’élection est une mission, comme le dit Marene : « Toutes les femmes blacks dont la beauté n’est pas souvent mise en valeur comptent sur nous pour les représenter. Cette première, c’est une fierté. »
Ce soir à 20 heures, salle Wagram (Paris XVIIe), places : 30 €, tickets Fnac et Fnac.com, et site www.missblackfrance.com.
Miss Black France vise un tout autre retentissement avec une salle de prestige — qui avait accueilli la Miss nationale de Geneviève de Fontenay, soutien de l’élection, il y a deux ans — et un jury people présidé par Vincent McDoom (ex de « la Ferme Célébrités » sur TF1), avec le chanteur Mokobé (du 113, le groupe de rap), ou la journaliste de M 6, Kareen Guiock. La gagnante, parmi des candidates de 16 à 29 ans, sans limitation de taille ou de poids, sera élue par le jury.
Une élection qui divise, même si Frédéric Royer récuse tout communautarisme : « Cela voudrait dire des gens qui ont la volonté de rester entre eux, alors que c’est au contraire pour mettre en avant de superbes jeunes filles, qui font toutes ou presque des études béton, que nous faisons cette élection. Et pour rappeler que les Noires ne font jamais la couverture des magazines. » Le Cran (Conseil représentatif des associations noires) soutient l’élection. « Ce concours existe dans de nombreux pays sans que la République ne se scinde en deux, modère son président, Louis Georges Tin. Il met en valeur les femmes noires, qui sont totalement invisibles, dans les magazines comme au théâtre. »
Communautaires, ces Miss ? Priscilla, superbe métisse malgache et cambodgienne avec un accent alsacien, bat des cils : « Mon copain est blanc. C’est juste qu’une copine m’a inscrite à Miss Black Alsace, ce qui m’a amenée là. Je n’ai vraiment rien contre Miss France! » Mais plusieurs candidates confient : « A Miss France, il y a eu des métisses ou des Antillaises, mais jamais la fille chocolat noir 100%, d’origine africaine de base. » Et pour cette génération de beautés d’origine guinéenne ou sénégalaise, l’élection est une mission, comme le dit Marene : « Toutes les femmes blacks dont la beauté n’est pas souvent mise en valeur comptent sur nous pour les représenter. Cette première, c’est une fierté. »
Ce soir à 20 heures, salle Wagram (Paris XVIIe), places : 30 €, tickets Fnac et Fnac.com, et site www.missblackfrance.com.
CONTRE : « Imaginez un concours de Miss blanches !»
« Cette élection est une plongée vers le repli communautaire. On ne rend pas service à ces jeunes filles en leur disant qu’elles ne réussiront qu’entre femmes noires. La logique est dangereuse, comme si l’on créait une entreprise, ou une grande école, juste pour les Noirs. On sera bien embêté si quelqu’un, un jour, veut célébrer la beauté blanche! C’est un coup médiatique, entre les deux tours, pour avoir le maximum d’écho, mais un mauvais coup, qui va fragiliser encore plus la société française. On donne du grain à moudre au populisme, qui est déjà encouragé par tout ce qui est perçu comme du communautarisme. On transforme une apparence en identité : c’est très américain et je n’ai rien contre les Américains, mais ce n’est pas du tout notre manière française de vivre. Je préférerais que ces jeunes filles se présentent aux élections des Miss France ».
« Cette élection est une plongée vers le repli communautaire. On ne rend pas service à ces jeunes filles en leur disant qu’elles ne réussiront qu’entre femmes noires. La logique est dangereuse, comme si l’on créait une entreprise, ou une grande école, juste pour les Noirs. On sera bien embêté si quelqu’un, un jour, veut célébrer la beauté blanche! C’est un coup médiatique, entre les deux tours, pour avoir le maximum d’écho, mais un mauvais coup, qui va fragiliser encore plus la société française. On donne du grain à moudre au populisme, qui est déjà encouragé par tout ce qui est perçu comme du communautarisme. On transforme une apparence en identité : c’est très américain et je n’ai rien contre les Américains, mais ce n’est pas du tout notre manière française de vivre. Je préférerais que ces jeunes filles se présentent aux élections des Miss France ».
POUR : «Elles amènent un petit soleil»
« C’est une manifestation sympathique. Les Noirs, on ne les voit pas beaucoup. Vous en avez combien dans votre journal? A l’Assemblée et au Sénat, depuis Gaston Monnerville, on ne peut pas dire qu’ils courent les travées! Ils sont souvent éboueurs, ou avec un marteau-piqueur sur les autoroutes… Dans les magazines féminins non plus, les femmes noires ne font pas la couverture. Elles ont raison de faire cette élection, pour ces filles, c’est une manière d’exister. Car même si elles peuvent participer à d’autres concours de Miss sans référence à la couleur de peau, sur vingt candidates, il n’y aura jamais dix Noires. Cette élection ne fait de mal à personne. Les canons de la beauté valent mieux que ceux de la guerre. On va découvrir lors de cette soirée des stylistes franco-africains et leurs superbes robes. Ces jeunes femmes amènent un petit soleil dans une actualité tellement violente, haineuse. »
« C’est une manifestation sympathique. Les Noirs, on ne les voit pas beaucoup. Vous en avez combien dans votre journal? A l’Assemblée et au Sénat, depuis Gaston Monnerville, on ne peut pas dire qu’ils courent les travées! Ils sont souvent éboueurs, ou avec un marteau-piqueur sur les autoroutes… Dans les magazines féminins non plus, les femmes noires ne font pas la couverture. Elles ont raison de faire cette élection, pour ces filles, c’est une manière d’exister. Car même si elles peuvent participer à d’autres concours de Miss sans référence à la couleur de peau, sur vingt candidates, il n’y aura jamais dix Noires. Cette élection ne fait de mal à personne. Les canons de la beauté valent mieux que ceux de la guerre. On va découvrir lors de cette soirée des stylistes franco-africains et leurs superbes robes. Ces jeunes femmes amènent un petit soleil dans une actualité tellement violente, haineuse. »
Le Parisien
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