La Cédéao brandit des sanctions contre le Mali où la tension persiste entre pro et anti-junte. Des partisans de la junte manifestent leur ...
La Cédéao brandit des sanctions contre le Mali où la tension persiste entre pro et anti-junte.
Des partisans de la junte manifestent leur mécontentement face à l'attitude de la Cédéao dont ADO, Alassane Dramane Ouattara est le président, le 29 mars 2012. REUTERS/Luc Gnago |
La menace de la Cédéao contre les putschistes maliens se veut très claire. Ils doivent respecter les décisions prises par le sommet extraordinaire tenu mardi 27 mars à Abidjan, la principale étant leur retrait du pouvoir et le rétablissement de l’ordre constitutionnel.
Au nom de l’organisation ouest-africaine qui compte quinze pays, les présidents béninois, burkinabè, ivoirien, libérien, nigérien et le chef de la diplomatie nigériane ont prévu d’autres sanctions pour contraindre les putschistes de partir : la fermeture des frontières des Etats membres de la Cédéao ; le «gel des avoirs» des auteurs du coup d’Etat et de leurs associés ; la fermeture de l’accès du Mali aux ports des pays côtiers, ce qui serait un coup dur pour les nouveaux maîtres de Bamako, le Mali étant enclavé ; autre mesure, le gel des comptes du Mali à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
Ces sanctions entreront en vigueur lundi 2 avril, sauf si d’ici là, la junte malienne applique les décisions de la Cédéao.
Du côté des proches de la junte, l'ultimatum suscite l'incompréhension
Les sanctions prévues
Selon le communiqué final de la réunion des cinq chefs d’Etat ouest-africains tenue ce jeudi à l’aéroport d’Abidjan, le capitaine Amadou Sanogo et le Comité militaire qu’il préside ont jusqu’à la fin de la semaine pour rendre le pouvoir au gouvernement d’Amadou Toumani Touré, sous peine d’être frappés «d’interdiction de voyager» dans les pays membres de la Cédéao.Au nom de l’organisation ouest-africaine qui compte quinze pays, les présidents béninois, burkinabè, ivoirien, libérien, nigérien et le chef de la diplomatie nigériane ont prévu d’autres sanctions pour contraindre les putschistes de partir : la fermeture des frontières des Etats membres de la Cédéao ; le «gel des avoirs» des auteurs du coup d’Etat et de leurs associés ; la fermeture de l’accès du Mali aux ports des pays côtiers, ce qui serait un coup dur pour les nouveaux maîtres de Bamako, le Mali étant enclavé ; autre mesure, le gel des comptes du Mali à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
Ces sanctions entreront en vigueur lundi 2 avril, sauf si d’ici là, la junte malienne applique les décisions de la Cédéao.
Du côté des proches de la junte, l'ultimatum suscite l'incompréhension
Oumar Mariko : «Si la démocratie est la préoccupation de la Cédéao, elle ne peut pas agir comme elle est en train de le faire»
Initiateur du MP22, le mouvement qui soutient la junte au Mali
Je ne comprends pas cet ultimatum de la Cédéao... je suis surpris que l'on ait donné un délai de 72h ; je pense que tout le monde est disposé au dialogue... les militaires aussi bien que la classe politique et les forces vives qui soutiennent les militaires... même les partis politiques qui contestent le coup d'Etat ont été reçus par les militaires. Nous n'avons jamais été appelés à un dialogue que nous aurions refusé...
Officiellement, le dialogue avec la Cédéao n'est pas rompu
En dépit de l’incident survenu à l’aéroport de Bamako qui a contraint les cinq présidents ouest-africains à rebrousser chemin, le dialogue n’est pas rompu assuraient jeudi leurs représentants à l’issue de leur entretien avec le capitaine Sanogo.
Le dialogue n’est pas rompu mais il est mal engagé et même si elles avaient été mûries au préalable, les menaces d’embargo financier et diplomatique lancées à Abidjan traduisent bien la colère des chefs d’Etat contre les patrons de la junte.
Dans le contexte actuel marqué par d’immenses difficultés économiques et par un regain nationaliste, nul doute que dès aujourd’hui des manifestations seront organisées à Bamako sur le thème «la Cédéao veut affamer le peuple malien».
Sur le plan intérieur, pas d'avancée entre la junte et l'opposition
Les discussions entre la junte et les partis qui rejettent le coup d’Etat sont ,elles, au point mort. Jeudi matin, une délégation a fait route vers le camp de Kati mais plutôt que de rencontrer le capitaine Sanogo, parti entre-temps à l’aéroport, les leaders politiques se sont retrouvés confrontés à une manifestation de soutien au coup d’Etat aux abords du quartier général de la junte.
Contacté jeudi soir, un représentant du CNRDRE (Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat) estimait que les portes du dialogue restent pleinement ouvertes. Un cadre d’un parti exigeant le retour à l’ordre constitutionnel se montrait beaucoup moins optimiste sur les possibilités d’obtenir de réelles concessions de la part des militaires qui se sont emparés du pouvoir.
Que sont devenues les personnes arrêtées ?
Une délégation d'Amnesty International Mali a rendu visite, au camp militaire de Kati, à une dizaine de personnalités arrêtées.
Officiellement, le dialogue avec la Cédéao n'est pas rompu
En dépit de l’incident survenu à l’aéroport de Bamako qui a contraint les cinq présidents ouest-africains à rebrousser chemin, le dialogue n’est pas rompu assuraient jeudi leurs représentants à l’issue de leur entretien avec le capitaine Sanogo.
Le dialogue n’est pas rompu mais il est mal engagé et même si elles avaient été mûries au préalable, les menaces d’embargo financier et diplomatique lancées à Abidjan traduisent bien la colère des chefs d’Etat contre les patrons de la junte.
Dans le contexte actuel marqué par d’immenses difficultés économiques et par un regain nationaliste, nul doute que dès aujourd’hui des manifestations seront organisées à Bamako sur le thème «la Cédéao veut affamer le peuple malien».
Sur le plan intérieur, pas d'avancée entre la junte et l'opposition
Les discussions entre la junte et les partis qui rejettent le coup d’Etat sont ,elles, au point mort. Jeudi matin, une délégation a fait route vers le camp de Kati mais plutôt que de rencontrer le capitaine Sanogo, parti entre-temps à l’aéroport, les leaders politiques se sont retrouvés confrontés à une manifestation de soutien au coup d’Etat aux abords du quartier général de la junte.
Contacté jeudi soir, un représentant du CNRDRE (Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat) estimait que les portes du dialogue restent pleinement ouvertes. Un cadre d’un parti exigeant le retour à l’ordre constitutionnel se montrait beaucoup moins optimiste sur les possibilités d’obtenir de réelles concessions de la part des militaires qui se sont emparés du pouvoir.
Que sont devenues les personnes arrêtées ?
Une délégation d'Amnesty International Mali a rendu visite, au camp militaire de Kati, à une dizaine de personnalités arrêtées.
Salvatore Saguès : «Amnesty International-Mali a pu rencontrer la dizaine de personnes qui avaient été arrêtées au début du coup d'Etat...»
Chercheur d'Amnesty International sur l'Afrique de l'Ouest
Ces personnes ont exprimé leur désarroi parce qu'elles ne savent toujours pas pourquoi elles ont été arrêtées. Elles se sont également plaintes de ne pas avoir accès à leurs familles et à leurs avocats. Elles reçoivent apparemment des soins médicaux... Elles sont apparemment bien traitées mais... elles sont angoissées...
Source : rfi.fr
Source : rfi.fr
Après l'annulation d'une rencontre entre la junte et une délégation et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, le Mali pourrait être placé sous embargo diplomatique et financier.
Le Mali dispose d'un délai de 72 heures, soit lundi au plus tard. Au-delà, l'Afrique de l'Ouest pourrait mettre en place un embargo diplomatique et financier faute d'un retour à l'ordre constitutionnel après la chute du président Amadou Toumani Touré. Les sanctions inclueraient une interdiction de voyager et un gel des avoirs dans la région pour les membres de la junte. Une délégation de chefs d'Etat de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) conduite par son président en exercice, l'Ivoirien Alassane Ouattara, était attendue jeudi à Bamako pour une rencontre avec la junte et son chef, le capitaine Amadou Sanogo. Mais, à la suite d'une brève manifestation de partisans des putschistes sur le tarmac de l'aéroport, les chefs d'Etat ont annulé leur venue. La menace d'embargo a été décidée à la suite de discussions à huis clos à l'aéroport de la capitale économique ivoirienne.
Surtout, elles visent à une asphyxie de ce pays très pauvre et enclavé, avec la fermeture des frontières, la fermeture de l'accès aux ports des pays côtiers de la zone et un gel des comptes du Mali à la banque centrale ouest-africaine (BCEAO). Les Etats-Unis se sont dits "déçus" d'apprendre que les dirigeants ouest-africains n'aient pas pu rencontrer les putschistes. Autre signe de la montée de la tension: au moment où étaient attendus les chefs d'Etat au Mali, des incidents ont éclaté entre partisans et adversaires de la junte au QG du front anti-putschistes à Bamako. "Il y a trois blessés graves", a-t-on appris de source hospitalière.
Le président ATT n'est "pas prisonnier"
En outre, cinq journalistes, dont trois étrangers, ont été interpellés à Bamako par des militaires et conduits au quartier général de la junte, avant d'être libérés, a-t-on appris de sources concordantes. En sommet à Abidjan mardi, les dirigeants de la Cédéao, qui ont suspendu le Mali de l'organisation, avaient décidé d'envoyer cette délégation pour trouver une issue à la crise née du putsch contre le président Amadou Toumani Touré (ATT), renversé à quelques semaines de la présidentielle du 29 avril. Selon Djibrill Bassolé, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, la Cédéao travaille sur un compromis consistant en une "transition" dirigée par Dioncounda Traoré, président de l'Assemblée nationale dissoute par la junte.
Le président ATT n'est "pas prisonnier"
En outre, cinq journalistes, dont trois étrangers, ont été interpellés à Bamako par des militaires et conduits au quartier général de la junte, avant d'être libérés, a-t-on appris de sources concordantes. En sommet à Abidjan mardi, les dirigeants de la Cédéao, qui ont suspendu le Mali de l'organisation, avaient décidé d'envoyer cette délégation pour trouver une issue à la crise née du putsch contre le président Amadou Toumani Touré (ATT), renversé à quelques semaines de la présidentielle du 29 avril. Selon Djibrill Bassolé, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, la Cédéao travaille sur un compromis consistant en une "transition" dirigée par Dioncounda Traoré, président de l'Assemblée nationale dissoute par la junte.
A Abidjan, l'organisation ouest-africaine avait également brandi la menace de la force, autorisant "la montée en puissance de sa force pour parer à toute éventualité". Mais le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE, junte) n'a donné aucun signe d'ouverture. A l'inverse, les putschistes ont accéléré la consolidation de leur pouvoir, adoptant une nouvelle Constitution qui consacre la prééminence des militaires jusqu'aux élections présidentielle et législatives qui clôtureront la transition et dont la date n'est pas déterminée. Aucun membre de la junte n'est autorisé à se présenter à ces scrutins.
Le président ATT semble pour l'heure hors jeu. Mercredi, sortant de son silence, il a déclaré qu'il se trouvait "à Bamako" et qu'il n'était "pas prisonnier", mais sans préciser sa localisation exacte. La crise politique se double d'une crise militaire, alors qu'une nouvelle rébellion touareg et des groupes islamistes armés progressent dans le nord du pays, et sont passés à l'action à Kidal. La junte avait invoqué l'échec du régime d'ATT contre la rébellion pour justifier son putsch.Source : tf1
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