La réunion, mardi, des ministres des Finances et de l'Economie de la Ligue arabe à Baghdad Il y a comme un défaut, la Ligue arabe ayant ...
Il y a comme un défaut, la Ligue arabe ayant «suspendu» la Syrie, toute décision concernant ce pays est devenue en fait caduque et rien n'oblige Damas a obtempérer.
Ce que d'ailleurs a réitéré, hier, le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères qui affirme que la Syrie rejettera toute initiative émanant du Sommet de la Ligue arabe prévu pour aujourd'hui à Baghdad, «Depuis sa suspension de la Ligue arabe, la Syrie traite avec les Etats membres de cette organisation à titre bilatéral. La Syrie rejettera par conséquent toute initiative émanant de la Ligue arabe, à quelque niveau que ce soit», a déclaré Jihad Makdessi dans un communiqué. Cette déclaration est intervenue alors que les ministres arabes des Affaires étrangères, réunis hier à Baghdad, avaient commencé leurs travaux consacrés à la rédaction d'une résolution destinée au sommet prévu pour aujourd'hui, et qui devrait être consacrée en grande partie à la situation en Syrie. Plus précisément, les chefs de la diplomatie arabe ont discuté d'une résolution appelant à un «dialogue national» entre le pouvoir et l'opposition. Elle doit ensuite être approuvée lors du Sommet des chefs d'Etat. Sanctionnée pour ne pas avoir respecté ses engagements, et en réponse à la violente répression des manifestations par le régime de Bachar Al Assad, la Syrie a été «suspendue» le 12 novembre dernier jusquà nouvel ordre de la Ligue arabe. Damas paie ainsi, selon la Ligue arabe, le non-respect des engagements pris pour la mise en oeuvre du plan de sortie de crise. Le 2 novembre dernier, le gouvernement syrien avait pris l'engagement de faire partir les chars des villes, de libérer les prisonniers politiques et d'engager des négociations avec l'opposition. Aussi, la question qui se pose est de savoir si la Ligue arabe a réellement les moyens de sa politique. Il est permis d'en douter dans le contexte qui est celui de la crise syrienne et des interventions des Nations unies et de la médiation de la Russie et de la Chine. En fait, en suspendant un de ses membres fondateurs, la Ligue arabe s'est exclue elle-même de toute solution à la crise syrienne. Ainsi, Damas a répondu à l'émissaire onusien, Kofi Annan, en acceptant son plan de sortie de crise, ignorant totalement la Ligue arabe. Le «plan Annan» préconise notamment la cessation de toute forme de violence armée par toutes les parties sous supervision de l'ONU, la fourniture d'aide humanitaire à toutes les zones affectées par les combats et la libération des personnes détenues arbitrairement. En réponse à cet engagement, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé hier le président syrien Bachar Al Assad à appliquer «immédiatement» le plan en six points de l'ONU pour arrêter l'effusion de sang dans son pays. «J'exhorte le président Assad à mettre ses engagements à exécution immédiatement. Il n'y a pas de temps à perdre», a dit M.Ban lors d'une conférence de presse à Koweït. Il a estimé que l'annonce de l'acceptation par Damas du plan Annan était «un important pas initial qui pourrait mettre fin à l'effusion de sang et à la violence». M.Ban est arrivé à Koweït hier pour une brève visite, avant de se rendre aujourd'hui à Baghdad pour participer au Sommet arabe. Le secrétaire général de l'ONU a aussi déclaré qu'il allait «rencontrer les principaux dirigeants (arabes) à Baghdad pour évoquer avec eux comment l'ONU et les pays de la Ligue arabe peuvent oeuvrer ensemble à aider» l'émissaire des Nations unies pour la Syrie, Kofi à appliquer le plan en six points». La liste des chefs d'Etat qui seront présents à Baghdad pour le Sommet de la Ligue arabe, qui se tient aujourd'hui, n'était pas encore connue hier. Seule certitude: le Soudanais Omar El Bechir, visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide au Darfour, et le Libanais Michel Sleimane ont annoncé leur venue, alors que le président des Comores Ikililou Dhoinine est arrivé lundi à Baghdad. L'Arabie Saoudite, poids lourd du Monde arabe, ne sera représentée que par son ambassadeur en Egypte et auprès de la Ligue arabe, Ahmad Qattan.
Source : lexpressiondz.com
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