Vote sans surprise, jeudi 16 février, à l'Assemblée générale de l'ONU, où une large majorité des nations représentées – 137 pour, 12...
Vote sans surprise, jeudi 16 février, à l'Assemblée générale de l'ONU, où une large majorité des nations représentées – 137 pour, 12 contre et 17 abstentions – a adopté un texte condamnant la répression en Syrie. Vote sans surprise, mais sans conséquence en dépit des dérisoires cocoricos d'Alain Juppé qui voit dans ce non-événement « un soutien massif et sans équivoque au peuple syrien » : les résolutions de l'A.G. des Nations-Unies n'ont pas de caractère contraignant et opératoire, elles représentent, si l'on peut dire, des positions de « principe ». A noter que le texte proposé à l'A.G. de l'ONU était identique à celui que la Chine et la Russie ont bloqué par leur double véto historique du 4 février. 70 pays – sur 193 – avaient soutenu le texte avant le vote.
Vote « de confort »
Vote sans grande signification non plus : c'est très bien de fédérer, à coups de menaces – ou de promesses – autour de l'Amérique du Nord, de l'Europe et d'une majorité de gouvernements arabes une vaste coalition regroupant l'archipel de le Vanuatu, Andorre, le Liechtenstein ou Monaco, mais cela ne fait pas forcément sens. Beaucoup de pays moyens ou petits ont fait là un « vote de confort », diplomatique sinon moral, qui leur donne à bon compte le sentiment d'être dans le camp du « Bien », ou les garantit contre une stigmatisation éventuelle par Washington et ses comparses.
Et puis, il faut le dire, même si cela va à l'encontre du principe d'égalité des membres de l'ONU, la Syrie telle qu'elle est n'a que peu de partisans ou de défenseurs déclarés, mais compter parmi eux la Russie et la Chine console largement du vote hostile d'Antigua ou du Koweit. Outre ces deux « poids très lourds » de la planète, Damas a vu se fédérer autour de lui un certain nombre de nations rassemblés naguère par George Bush Jr et son entourage de faucons « néocons » sous le terme générique d' »Axe du Mal » : l'Iran, Cuba, la Corée du nord , le Vénézuéla. A quoi s'ajoutent, parmi les abstentions – dans le contexte actuel, ce type de vote équivaut à un soutien plus discret à la Syrie – l'Algérie, l'Angola, l'Arménie, les Comores, le Sri Lanka… On déplorera que l'Inde ait voté le texte, prenant ainsi ses distances d'avec ses partenaires du BRICS. Il semble que l'Irak ait voté le texte, en dépit d'un soutien de fait à Damas dans cette crise.
L'agence Chine nouvelle a d'ailleurs immédiatement dénoncé, en termes non équivoques, l'adoption de cette résolution : »Les appels en faveur d'un arrêt immédiat des violences devraient jouir d'un puissant soutien. Cependant, des pressions partiales ne peuvent contribuer à la recherche d'une solution convenable au problème syrien« .
« Pressions partiales » : les Chinois ont bien résumé la situation. Car, au fond, c'est toujours l'analyse « en noir et blanc » de la situation syrienne qui inspire les résolutions et déclarations des Occidentaux. Et l'ambassadeur syrien aux Nations-unies, Bachar Jaafari, a dénoncé par principe une résolution « tendancieuse et déséquilibrée« .
Une – grosse – concession sémantique pour faire passer une mauvaise médecine
Notons toutefois, car il faut être honnête et positif, que le texte voté condamne expressément « toutes les violences, quelles que soient leur provenance » : une concession symbolique mais importante, arrachée par la résistance obstinée de Moscou a la désinformation diplomatique occidentale. Et cette appréciation plus équitable de la réalité de terrain s'est d'ailleurs retrouvée dans la bouche même de Ban Ki-moon, secrétaire général de L'ONU assez suiviste de Washington sur le dossier syrien : à l'issue d'un entretien avec le président autrichien Fischer, et après le vote, Ban Ki-moon a eu ces mots : « Toutes les violences, qu'elles soient le fait du régime ou de l'opposition armée, doivent cesser« . « Enfin ! » serait-on tenté de 'écrier. Mais après tout, le « prudent » secrétaire général de l'ONU ne fait que reprendre les termes de la résolution votée par l'Assemblée générale. Une résolution qui met quand même l'accent sur la responsabilité majeure des autorités syriennes dans la violence, et les exhorte à « y mettre immédiatement fin » : ce qui nie la responsabilité des groupes armés, pourtant – rapidement – évoquée dans le même texte, qui cherche donc, avant tout, à stigmatiser, isoler et déstabiliser le gouvernement syrien.
Mais il y a une vie pour la Syrie souveraine après ce vote de l'Assemblée générale : vendredi 17 février, le vice-ministre des Affaires étrangères chinois, doit rencontrer Bachar al-Assad. Autre visiteur de marque attendu à Damas, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, Premier ministre mauritanien et émissaire de la Ligue arabe. On peut rappeler que la Mauritanie est en délicatesse avec le Qatar depuis une certaine visite du roi Hamad à Nouakchott (voir notre article « La Mauritanie indique la sortie au Qatar, mis en ligne le 9 janvier). Le Qatar qui dirige encore pour un mois la Ligue.
Bref, après les gesticulations, beaucoup devront retrouver le chemin de Damas…
Pour la première fois, à notre connaissance, Ban Ki-moon a évoqué, le 16 février, la violence de l'opposition armée.
Source : infosyrie.fr
Vote « de confort »
Vote sans grande signification non plus : c'est très bien de fédérer, à coups de menaces – ou de promesses – autour de l'Amérique du Nord, de l'Europe et d'une majorité de gouvernements arabes une vaste coalition regroupant l'archipel de le Vanuatu, Andorre, le Liechtenstein ou Monaco, mais cela ne fait pas forcément sens. Beaucoup de pays moyens ou petits ont fait là un « vote de confort », diplomatique sinon moral, qui leur donne à bon compte le sentiment d'être dans le camp du « Bien », ou les garantit contre une stigmatisation éventuelle par Washington et ses comparses.
Et puis, il faut le dire, même si cela va à l'encontre du principe d'égalité des membres de l'ONU, la Syrie telle qu'elle est n'a que peu de partisans ou de défenseurs déclarés, mais compter parmi eux la Russie et la Chine console largement du vote hostile d'Antigua ou du Koweit. Outre ces deux « poids très lourds » de la planète, Damas a vu se fédérer autour de lui un certain nombre de nations rassemblés naguère par George Bush Jr et son entourage de faucons « néocons » sous le terme générique d' »Axe du Mal » : l'Iran, Cuba, la Corée du nord , le Vénézuéla. A quoi s'ajoutent, parmi les abstentions – dans le contexte actuel, ce type de vote équivaut à un soutien plus discret à la Syrie – l'Algérie, l'Angola, l'Arménie, les Comores, le Sri Lanka… On déplorera que l'Inde ait voté le texte, prenant ainsi ses distances d'avec ses partenaires du BRICS. Il semble que l'Irak ait voté le texte, en dépit d'un soutien de fait à Damas dans cette crise.
L'agence Chine nouvelle a d'ailleurs immédiatement dénoncé, en termes non équivoques, l'adoption de cette résolution : »Les appels en faveur d'un arrêt immédiat des violences devraient jouir d'un puissant soutien. Cependant, des pressions partiales ne peuvent contribuer à la recherche d'une solution convenable au problème syrien« .
« Pressions partiales » : les Chinois ont bien résumé la situation. Car, au fond, c'est toujours l'analyse « en noir et blanc » de la situation syrienne qui inspire les résolutions et déclarations des Occidentaux. Et l'ambassadeur syrien aux Nations-unies, Bachar Jaafari, a dénoncé par principe une résolution « tendancieuse et déséquilibrée« .
Une – grosse – concession sémantique pour faire passer une mauvaise médecine
Notons toutefois, car il faut être honnête et positif, que le texte voté condamne expressément « toutes les violences, quelles que soient leur provenance » : une concession symbolique mais importante, arrachée par la résistance obstinée de Moscou a la désinformation diplomatique occidentale. Et cette appréciation plus équitable de la réalité de terrain s'est d'ailleurs retrouvée dans la bouche même de Ban Ki-moon, secrétaire général de L'ONU assez suiviste de Washington sur le dossier syrien : à l'issue d'un entretien avec le président autrichien Fischer, et après le vote, Ban Ki-moon a eu ces mots : « Toutes les violences, qu'elles soient le fait du régime ou de l'opposition armée, doivent cesser« . « Enfin ! » serait-on tenté de 'écrier. Mais après tout, le « prudent » secrétaire général de l'ONU ne fait que reprendre les termes de la résolution votée par l'Assemblée générale. Une résolution qui met quand même l'accent sur la responsabilité majeure des autorités syriennes dans la violence, et les exhorte à « y mettre immédiatement fin » : ce qui nie la responsabilité des groupes armés, pourtant – rapidement – évoquée dans le même texte, qui cherche donc, avant tout, à stigmatiser, isoler et déstabiliser le gouvernement syrien.
Mais il y a une vie pour la Syrie souveraine après ce vote de l'Assemblée générale : vendredi 17 février, le vice-ministre des Affaires étrangères chinois, doit rencontrer Bachar al-Assad. Autre visiteur de marque attendu à Damas, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, Premier ministre mauritanien et émissaire de la Ligue arabe. On peut rappeler que la Mauritanie est en délicatesse avec le Qatar depuis une certaine visite du roi Hamad à Nouakchott (voir notre article « La Mauritanie indique la sortie au Qatar, mis en ligne le 9 janvier). Le Qatar qui dirige encore pour un mois la Ligue.
Bref, après les gesticulations, beaucoup devront retrouver le chemin de Damas…
Pour la première fois, à notre connaissance, Ban Ki-moon a évoqué, le 16 février, la violence de l'opposition armée.
Source : infosyrie.fr
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