Pour avoir snobé les nombreuses sollicitations dont il faisait l'objet, Carlos Tevez se retrouve aujourd'hui "prisonnier" ...
Pour avoir snobé les nombreuses sollicitations dont il faisait l'objet, Carlos Tevez se retrouve aujourd'hui "prisonnier" de Manchester City, selon ses propres dires. En froid avec son club, l'Argentin a été la vedette du mercato d'hiver, pour rien. Il se prépare à vivre six prochains mois pénibles.
Il était annoncé au Paris Saint-Germain, à l'AC Milan et à l'Inter. Son nom a été évoqué àLiverpool ou aux Queens Park Rangers. Il a même proposé ses services au Barça. Mais le mercato hivernal est passé, et Carlos Tevez est toujours à Manchester City. Il n'en partira pas avant le mois de juin. A moins d'une offre venue du Brésil ou de Russie, où le marché est toujours ouvert. A moins qu'il se laisse séduire par la proposition de Diego Maradona et d'Al-Wasl (Dubaï). Jolis projets en perspective.
Raillé pour son attitude de diva, "Tevez est le vilain petit canard du mercato". La formule, signée du quotidien argentin Olé, caricature à peine la situation d'El Apache. En attendant de trouver un point de chute, il doit ronger son frein à Manchester. Là où il ne voulait pas s'éterniser. Là où son contrat court jusqu'en 2014. Tevez n'ira pas au terme de son engagement chez les Skyblues. C'est déjà écrit. Mais puisqu'il est ouvertement en froid avec son club, ses six prochains mois s'annoncent délicats. Il les passera sûrement en tribunes. Sans jouer au foot, sans exercer son métier. De son propre aveu, "la situation est presque devenue comique".
"Je voulais partir"
A 27 ans, le natif de Buenos Aires est en pleine force de l'âge. La perspective de perdre des mois précieux, au cœur de ses plus belles années de footballeur, ne semble pas l'alerter. Tevez se contente aujourd'hui d'encaisser son chèque. Chez les Skyblues, il touche 10 millions d'euros annuels. Hors contrats publicitaires. Ces émoluments XXL, ajoutés aux 35 millions d'euros réclamés par City, ont fini par dissuader le PSG et les deux Milan. "Lorsque nous avons discuté avec lui, ses revendications étaient trop élevées et finalement c'est nous qui n'avons pas accepté",a reconnu Carlo Ancelotti, le nouvel entraîneur parisien.
Ce n'est pas exactement le son de cloche de l'intéressé. A ses yeux, s'il n'a pas trouvé preneur cet hiver, c'est uniquement du fait de ses dirigeants. "Je veux seulement jouer au football mais je suis prisonnier de City. Je voulais partir, a lâché Tevez mercredi, dans les colonnes de Kicker. Il y avait des offres de Milan, de l'Inter et du PSG, ainsi que de clubs espagnols. Mais ça ne s'est pas concrétisé car City n'a accepté aucune des offres."
Problème : ses actes n'ont jamais vraiment semblé en conformité avec ses propos. Et ils ont eu le don de refroidir ses courtisans. Brouillé avec Roberto Mancini, Tevez s'est accordé d'interminables vacances en Argentine. Sans la permission de son employeur. Pendant que son agent faisait des pieds et des mains pour lui trouver un point de chute. Auprès de siens, l'international albiceleste s'est surtout évertué à se ressourcer. Et à travailler son swing. "Pour l'instant je dois me contenter de jouer au golf", peste-il.
Son agent : "Cet été, le marché sera bien plus ouvert"
Durant de longues semaines, City est, officiellement, resté sans nouvelles. Le club anglais l'avait préalablement suspendu parce qu'il avait refusé d'entrer en jeu contre le Bayern Munich, le 27 septembre dernier, en Ligue des champions (0-2). Pour son escapade argentine, il lui a infligé une amende record de 1,45 million d'euros. Que Tevez s'est empressé de contester auprès de la Premier League. Aux yeux de Roberto Mancini, ce congé sabbatique était le dérapage de trop. "Contrairement à ce que prétend son entourage, j'ai toujours eu de bonnes relations avec Carlos, même après Munich, tempère Mancini. Je l'ai même invité chez moi pour lui expliquer que s'il s'excusait, il pourrait reprendre place dans le groupe. Mais il me disait vouloir se rapprocher de sa famille."
Attendu à Manchester City dans les quarante-huit heures, Tevez a consciemment scié la branche sur laquelle il est assis. Mais à croire son agent Kia Joorabchian, l'avenir de son protégé n'est pas si obscur qu'il n'y paraît. "Carlos restera à City jusqu'à cet été. City veut le vendre, mais seulement au juste prix. Et cet été, le marché sera bien plus ouvert." Toute porte à croire que Paris reviendra alors à la charge. Kia Joorabchian a déjà prévenu : "Il y a une forte probabilité pour qu'il vienne à Paris cet été." Sous réserve que le club de la capitale veuille toujours de lui.
Eurosport - Gil BAUDU
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