Quels sont les défis en 2012 en matière de maintien de l'ordre? Je crois et j'ai toujours défendu cette idée : la gendarmerie es...
Quels sont les défis en 2012 en matière de maintien de l'ordre?
Je crois et j'ai toujours défendu cette idée : la gendarmerie est là, avant tout, pour protéger le citoyen. En cela, nous avons quelque part une mission d'éducation à apporter aux gens. Pour lutter contre les agissements d'une partie de la population, il nous faut les amener à agir autrement, non pas par la répression, car notre mission première n'est pas de réprimer, mais par une orientation non brutale mais ferme vers un comportement correct.
En parlant de comportement correct, certains de vos gendarmes sont les premiers à montrer l'exemple du contraire. Par exemple en roulant à moto sans casque alors qu'ils arrêtent les autres motards civils non casqués…
Cela est bien vrai et fait partie des défis à relever prochainement, c'est-à-dire commencer à faire régner l'ordre ici-même [à la gendarmerie, ndlr]. Nos agents viennent justement d'être avertis de cela.
Au sujet de la circulation routière, qu'est-ce que c'est que ce tas de voitures et de motos parquées ici ?
Comme vous l'avez certainement remarqué, nos agents ont fait une descente dans la rue depuis quelques jours. Ils arrêtent et parquent ici les véhicules, voitures et motos, non matriculés. La situation devient insoutenable dans cette île : entre trois et quatre cents voitures roulent sans plaques à Anjouan. Cela doit cesser. Plusieurs des chauffeurs arrêtés sont venus régulariser leur situation. Quant aux motos, la chose est encore pire : nous recevons sans cesse des déclarations de vol de motocyclettes. Mais des fois les plaignants ne sont même pas en mesure de nous indiquer le numéro d'immatriculation de leur engin, car il n'en a pas. C'est pourquoi nous arrêtons aussi les motards et demandons à voir la carte grise de leurs motos.
Est-ce que, quelque part, ce contrôle soudain des plaques des voitures a quelque rapport avec les rumeurs qui courent au sujet d'un groupe de malfaiteurs qui circulent dans l'île?
C'est en tout cas un moyen d'intercepter un éventuel malfrat, mais l'histoire proprement dite de ce groupe est une intox. Nous avons tenté de vérifier ces dires, mais personnes des gens que nous interrogeons n'est en mesure d'identifier ce supposé groupe ni de dire où, quand et dans quelles circonstances il a pu le voir agir.
Et le cas de ce jeune homme [Ibrahim Hassan, originaire de Bandra-Kuni dans le Nyumakele, ndlr], capturé samedi dernier à Pama [Mutsamudu]… ?
Ce n'était qu'un malade mental qui rodait dans les parages et que les gens ont pris pour un bandit qui s'apprêtait à entrer dans une maison. Il a été tabassé pour rien du tout. Nous l'avons interrogé et n'avons rien tiré de ses divagations.
Parlant d'enquête, où en est celle dirigée contre les braqueurs de la direction de la santé militaire de Patsy? D'ailleurs, est-ce qu'il y en a une en cours ?
Si, si ! Une enquête est en cours! Mais vous savez, ce genre d'affaire est difficile à résoudre. Une enquête de gendarmerie débute souvent avec un choix d'hypothèses que l'on élimine ensuite une à une jusqu'à aboutir à celle que l'on privilégie. Il est difficile de penser que les auteurs de cette attaque sont des civils. Mais nous savons également qu'un tas d'armes à feu circulent à Anjouan depuis le séparatisme. Vous devez, d'un autre côté, savoir que certaines enquêtes peuvent prendre plusieurs années avant de donner des résultats.
Propos recueillis
par Sardou Moussa
Alwatwan
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