Le premier président démocratiquement élu dans l'archipel des Maldives, Mohamed Nasheed, a démissionné mardi après des semaines de trou...
Le premier président démocratiquement élu dans l'archipel des Maldives, Mohamed Nasheed, a démissionné mardi après des semaines de troubles politiques qui ont abouti à une mutinerie de policiers, l'armée assurant qu'il ne s'agit pas d'un coup d'Etat.
"Ce sera mieux pour le pays dans la situation actuelle si je démissionne. Je ne veux pas diriger le pays d'une main de fer. Je démissionne", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse télévisée.
Des policiers rebelles se sont joints mardi à des manifestations d'opposants qui affectent la capitale, Malé, depuis trois semaines.
Le porte-parole de l'armée, le colonel Addul Raheem Adbul Latheef, a déclaré à l'AFP que des troupes avaient utilisé des gaz lacrymogènes et des balles de caoutchouc lors de heurts avec les manifestants et la police qui s'étaient rassemblés devant le siège de l'armée dans la capitale.
"Les heurts sporadiques ont débuté après minuit et se sont poursuivis jusqu'à 08H00 locales (03H00 GMT)", a-t-il précisé.
Des policiers rebelles ont aussi pris le contrôle de la télévision d'Etat et ont commencé à diffuser une chaîne d'opposition.
L'armée a démenti qu'un coup d'Etat se soit produit dans l'archipel mais elle a indiqué avoir conseillé au président de démissionner.
"Ce n'est pas un coup d'Etat. Absolument pas", a affirmé à l'AFP le porte-parole de l'armée, Adbul Raheem Abdul Latheef, par téléphone depuis Malé, peu après que le chef de l'Etat a annoncé sa démission.
L'opposition réclamait la tête du chef de l'Etat au motif qu'il avait ordonné l'arrestation le mois dernier du président de la Cour d'assises, accusé par le pouvoir de mauvaise conduite et d'avoir favorisé des figures de l'opposition.
La cour suprême et le procureur général ont demandé sa libération, en vain.
Un communiqué du gouvernement mis en ligne sur le site internet du président a indiqué que "le gouvernement des Maldives, au côté de toutes les institutions étatiques, travailleront à assurer la paix et la stabilité à Malé".
"Le gouvernement des Maldives appelle au soutien et au calme de la population pour stabiliser la situation", selon le texte.
Une délégation du département des Affaires politiques des Nations unies, menée par son sous-secrétaire général, Oscar Fernandez-Taranco, était attendue jeudi dans l'archipel pour négocier une sortie de crise.
Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Naseem, avait écrit le mois dernier au bureau du haut commissaire aux droits de l'Homme des Nations unies pour demander de "dépêcher en urgence" une équipe de juristes.
Mohammed Nasheed, plusieurs fois emprisonné lorsqu'il était dans l'opposition, était arrivé au pouvoir en 2008 pour un mandat de cinq ans. Il était le premier président élu démocratiquement dans cet archipel de 1.200 îles de l'océan Indien plébiscité par les touristes fortunés en quête d'exotisme.
Il créa en exil son parti, le Parti démocratique des Maldives, avant de revenir sur l'île en héros et de remporter 54% des voix en 2008.
Mais son gouvernement a été régulièrement accusé de corruption et de mauvaise gestion financière et des manifestations réprimées avaient déjà éclaté au printemps 2011.
Un fort taux de chômage parmi les jeunes, une hausse de l'extrémisme islamiste et un ralentissement de l'activité touristique en raison d'une situation économique mondiale délicate ont alimenté le mécontentement à l'égard de l'administration de M. Nasheed.
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Copyright 2012 Agence France-Presse.
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