Par Dépêche - En visite pour une semaine aux États-Unis, le vice-président chinois, Xi Jinping, doit rencontrer le président américain Bar...
En visite pour une semaine aux États-Unis, le vice-président chinois, Xi Jinping, doit rencontrer le président américain Barack Obama à la Maison blanche. Un séjour en forme de test pour le très probable prochain homme fort de Pékin.
REUTERS - Le vice-président chinois Xi Jinping, qui devrait prendre les rênes du régime communiste en fin d'année, effectue ce mardi ses premiers pas d'envergure sur la scène internationale en étant reçu par le président américain Barack Obama à la Maison blanche.
Cette visite a été soigneusement orchestrée par les autorités chinoises sous forme d'une sorte de rite de passage pour celui qui devrait devenir secrétaire général du comité central du PC chinois à l'automne avant d'être propulsé à la tête de l'Etat début 2013.
Dans un contexte de rivalité économique et stratégique croissante entre les deux puissances mondiales, l'événement revêt également une importance particulière pour Barack Obama. Ce dernier doit à la fois ménager son hôte afin de ne pas dégrader d'emblée leurs futures relations tout en évitant de prêter le flanc aux accusations de faiblesse à neuf mois de l'élection présidentielle aux Etats-Unis.
Les collaborateurs du président américain préviennent que cette visite devrait déboucher sur peu d'accords officiels, voire aucun. Pour les deux dirigeants, il s'agit essentiellement d'apprendre à mieux se connaître.
"En Asie de manière générale, mais en Chine assurément, la qualité de la relation compte et cela est particulièrement vrai à un tel niveau", a souligné Danny Russel, principal conseiller de Barack Obama au sujet de la Chine.
Xi Jinping, 58 ans, sera ainsi reçu dans le Bureau ovale, un honneur généralement réservé aux plus proches alliés.
Le vice-président chinois est arrivé lundi après-midi à Washington. Il a ensuite participé à un dîner lui permettant de rencontrer des vétérans de la diplomatie américaine, tels que les anciens conseillers à la sécurité nationale Brent Scowcroft et Zbigniew Brzezinski et l'ancienne secrétaire d'Etat Madeleine Albright.
Transition
Xi Jinping est le plus haut responsable chinois reçu à la Maison blanche depuis que Barack Obama a exposé en novembre sa nouvelle doctrine diplomatique, dite du "pivot", qui consiste à tourner les Etats-Unis vers l'Asie et la région Pacifique, considérées comme l'endroit du monde où se jouera au XXIe siècle la domination sur les affaires internationales.
Lors d'un sommet Asie-Pacifique en novembre à Honolulu, Barack Obama a invité la Chine à se conduire en économie "mature".
D'après ses collaborateurs, le président américain va une nouvelle fois demander à la Chine, lors de sa rencontre avec Xi, de laisser s'apprécier sa monnaie pour ne pas favoriser artificiellement ses exportations.
Avec l'accès au marché chinois pour les entreprises américaines, il s'agit là d'une question sensible aux Etats-Unis, en particulier dans une année électorale. Beaucoup de responsables américains imputent aux pratiques commerciales et monétaires de la Chine les pertes d'emplois enregistrées dans l'industrie aux Etats-Unis.
La Fédération américaine des Entreprises et de l'Industrie s'est payée une pleine page de publicité dans la presse intitulée "Bons baisers de Chine", en allusion à la Saint-Valentin fêtée ce mardi. Dans ce message, elle exhorte Barack Obama à "concrétiser ses fortes paroles en actions fortes".
En pleine période de transition en Chine, où se développe en outre un fort sentiment nationaliste, Xi Jinping ne devrait guère être sensible à d'éventuelles pressions américaines, que ce soit sur les questions économiques ou diplomatiques, telles que la situation en Syrie.
Fils de l'un des chefs de la révolution, Xi Jinping doit aussi se rendre dans une exploitation agricole de l'Iowa ainsi qu'à Los Angeles. France24
COMMENTAIRES