Maninfestation le 24 février 2012 à Saint-Denis de La Réunion Deux jours après la fin des émeutes contre la vie chère, les respon...
Maninfestation le 24 février 2012 à Saint-Denis de La Réunion |
"Ce ne sont pas 40 mais 60 produits qui vont baisser de manière significative" à partir du 12 mars, s'est félicité le préfet Michel Lalande, présentant cette liste très attendue par la population de l'île après une semaine d'affrontements entre jeunes et forces de l'ordre et le pillage de nombreux commerces.
Etiquetés "produit solidaire" dans les rayons de grandes surfaces, ces produits alimentaires, d'hygiène et d'entretien baisseront de 10 à 40%. En moyenne, la baisse sera de 17%. Pour répondre à une demande forte des consommateurs, ce ne seront pas des produits d'entrée de gamme, mais de marque.
Parmi les aliments figurent ceux qui sont très consommés par les Réunionnais (riz, grains secs, huile, poulet, porc, morue) mais aussi le café, le chocolat, le beurre et la plupart des légumes frais. Au rayon des produits d'hygiène et d'entretien, sont concernés le savon, la lessive, le papier toilette, la dentifrice et quelques autres auxquels s'ajoutent les couches et le lait pour bébé.
L'Observatoire des prix de la Réunion veillera à l'application de la mesure en contrôlant régulièrement ces produits, a prévenu le préfet.
Les autorités de l'île veulent éviter qu'ils finissent comme les 250 produits "Cospar", du nom d'un collectif contre la vie chère créé en 2009, dont les prix ont baissé de 5 à 20% après les grandes manifestations avant de disparaître progressivement des rayons.
Le préfet a assuré que les produits "solidaires" s'ajouteront à la liste Cospar.
Pour aboutir à cette baisse des prix, importateurs, industriels et grande distribution ont déclaré avoir rogné sur leurs marges, le conseil général subventionnant plus spécialement les produits locaux.
Une décision de sa présidente Nassimah Dindar (MoDem) qui a été vivement contestée par le PS et PCR, membres de sa majorité. Le groupe PCR-Alliance l'a accusée de "se substituer à l'Etat" et de "financer des mesures qui concernent uniquement le privé".
A l'inverse, les responsables économiques, à l'image de Pascal Thiaw-Kime, président de la Fédération du commerce et de la distribution, ont salué "l'union sacrée" entre tous les participants.
Le président de la Fédération réunionnaise des coopératives agricoles (FRCA) Jérôme Gonthier s'est réjoui, lui aussi, de l'aide du département. Il espère que la baisse des prix des produits locaux boostera leurs ventes et permettra aux agriculteurs de produire davantage.
Autre annonce: l'instauration d'un "chèque électricité" financé par le département de 90 à 120 euros par an et par foyer dont les revenus ne dépassent pas 1,4 Smic ou percevant des minima sociaux. EDF s'est engagée de son côté à permettre à 10.000 foyers supplémentaires de bénéficier du tarif de première nécessité en recrutant 50 jeunes, chargés de les démarcher.
Ces mesures ponctuelles "ne règleront pas le problème de fond de la société réunionnaise, à savoir l'emploi", a estimé le président du conseil régional Didier Robert (UMP), demandant d'"aller plus loin" notamment en favorisant le recrutement local des fonctionnaires.
Il a rappelé enfin que la liste des produits solidaires s'ajoutent à la baisse du prix de l'essence de 8 centimes par litre financée principalement par la Région et celle du prix du gaz, à compter du 1er mars.
Source : http://www.nicematin.com
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