Le comité de pilotage du recensement des agents de la Fonction publique a tenu une réunion élargie, mardi dernier, pour présenter le travai...
Le comité de pilotage du recensement des agents de la Fonction publique a tenu une réunion élargie, mardi dernier, pour présenter le travail réalisé et valider les conclusions et recommandations retenues. La Haute autorité de la fonction publique (Hafop) dispose, désormais, d'un effectif total de 13.164 agents de la fonction publique, toute catégorie confondue, recensés entre juin et décembre 2011. Pour le secrétaire général exécutif de la Hafop, Cheick Allaoui, seulement 76% (9998 agents) de l'effectif recensé ont un dossier complet (agents recensés valides). Dans le rapport de synthèse sur l'exploitation des résultats du recensement, dont Al-watwan s'est procuré une copie, 1.835 agents ont été recensés comme occupant des postes techniques mais leurs dossiers ne comportent pas d'actes de recrutement signés par le ministre de la Fonction publique. Pour certains membres de la Hafop, cette catégorie d'agents doit être licenciée. Il est également déploré que 4.396 autres fonctionnaires sont payés par fichier manuel et donc ne sont pas intégrés dans le nouveau système de gestion intégrée des structures et des effectifs (Gise). Par ailleurs, 476 agents sont en instance de validation. Ils sont payés sans numéro matricule Fop. Le rapport souligne aussi que 2.720 employés de l'Etat sont payés par la Gise mais ne sont pas recensés, notamment l'ensemble des agents en poste dans les ambassades et les consulats du pays à l'étranger. Dans cette même catégorie, on dénombre quelques 2.637 fonctionnaires d'Etat qui continuent à être payés et dont on ignore leur position réelle dans l'administration. La Hafop propose un délai d'un à deux mois après quoi tout agent qui ne sera pas recensé, devra être licencié et radié des corps de la fonction publique quel que soit son statut. "Nous allons soumettre au gouvernement notre rapport, il reviendra à celui-ci de prendre des mesures", a indiqué le secrétaire général de la Confédérations des travailleurs comoriens (Ctc) et membre de la Hafop, Ibouroi Ali Tabibou. Un cas a particulièrement attiré l'attention du comité de pilotage, celui de soixante sept agents du ministère de la justice qui apparaissent dans le fichier de Ndzuwani, or tous les agents de ce ministère sont payés par le fichier de l'Union. Une enquête serait en cours pour savoir s'il ne s'agit pas de doublon. Cependant, une autre question ouvre le débat : Est-ce que c'est l'effectif des agents qui pose un problème ou le gonflement de la masse salariale? Iboura Ali Tabibou soutient que la loi qui stipule que l'accumulation des indemnités ne devrait pas dépasser 50% du salaire, est généralement bafouée. Le co-président de la Hafop précise que les agents payés par indice sont nombreux mais l'impact sur la masse salariale est négligeable par contre les salariés forfaitaires (dont les conseillers) sont peu nombreux et ont une forte incidence sur la masse salariale. Le représentant de la Fop, Nourdine Rachid, a tenu à mettre en garde contre les conséquences grave nait de l'autonomie de la Gise, "devenue une deuxième Fop". En effet, des suspensions de salaires sont opérées directement dans ce nouveau logiciel à l'insu de la Fop. Nombreuses irrégularités ont été observées au cours de ce recensement. Selon le secrétaire général de la Fonction publique, un cas de recrutement signé par le ministère de la Fop (sans préciser la date de la signature, Ndlr) a été perçu au moment où, l'agent en question n'avait pas encore validé son diplôme à l'Université des Comores. Sur ce, des agents de la Fop ont dénoncé des pressions émanant d'en haut pour signer des recrutements irréguliers. "Beaucoup de fonctionnaires ont passé 30 ans sans avancement alors que l'on observe que de nouvelles recrues ont été avancées trois fois en un seul jour", a déclaré le secrétaire général de la Fop. Le président Ikililou aurait dans ce sens, interpelé la Fop, sur des actes irréguliers qui, pourtant sont validés et signés par le contrôleur financier. Il faut tout de même dire qu'il s'agit du deuxième recensement digne de ce nom des agents civils de l'Etat, depuis 1993.
Toyb Ahmed : alwatwan
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