Andre Ayew et le Ghana en quête d'une deuxième finale consécutive. Bata, le 8 février. REUTERS/LOUAFI LARB Forts de leur expérience...
Andre Ayew et le Ghana en quête d'une deuxième finale consécutive. Bata, le 8 février.REUTERS/LOUAFI LARB |
Forts de leur expérience des grands tournois et de leur vedettes offensives, Ghanéens et Ivoiriens se présentent en favoris des demi-finales face aux étonnants Zambiens (17 heures) et aux dangereux Maliens (20 heures).
Dès le début du tournoi, le Ghana faisait figure de grand prétendant au titre après avoir raté d'un cheveu le dernier carré du Mondial 2010 contre l'Uruguay, et manqué la finale de la CAN 2010 face à l'Egypte. Avec André Ayew, Asamoah Gyan et Sulley Muntari, les Black Stars possèdent une brochette d'éléments offensifs de premier ordre, même si seul le premier a pour l'heure répondu aux attentes. Avec un tel pedigree et l'obligation de remporter un titre continental après trente ans de disette, la pression pèse doublement sur les épaules des joueurs.
Depuis le début de la compétition, les Black Stars n'ont pas encore vraiment brillé. "Avant, on cherchait beaucoup le style de jeu, la technique, les passes", explique l'attaquant de l'OM André Ayew. Aujourd'hui, l'équipe est arrivée à un point où seule la victoire nous importe." Preuve en est leur dernier succès contre la Tunisie. C'est un cadeau du gardien qui leur a permis d'accéder au dernier carré en prolongation. Le sélectionneur Goran Stevanovic assure qu'il alignera la même défense qu'en quarts de finale. John Mensah, capitaine de l'équipe, sorti sur blessure au tour précédent, s'est entraîné normalement mardi la cuisse gauche enveloppée d'un bandage. Les Ghanéens ont en outre eu un jour de récupération en moins par rapport aux Zambiens et un voyage en plus (de Franceville à Bata).
"Je préfère être dans ma situation que dans la leur pour la préparation de ce match, répond son homologue Hervé Renard. Mais l'entraîneur du Ghana préfère avoir son effectif que le mien. Moi, je préfère garder le mien et faire un exploit." Exploit, le mot n'est pas trop fort. Les Chipolopolos, éternels outsiders et doubles finalistes (1974, 1994), n'ont encore jamais remporté la CAN. Mais la génération emmenée par le capitaine Christopher Katongo progresse. Sortie dès le premier tour en 2008, elle est parvenue en quarts en 2010 (élimination aux tirs au but), et donc en demi-finale cette année. "Le style du Ghana est similaire au nôtre, avec un jeu rapide à terre,analyse Katongo. La différence n'est que sur le papier, avec les stars du Ghana. Ils devront faire leurs preuves pour nous battre. Et nous devons les battre pour nous hisser au sommet." En jeu, une place en finale à Libreville, là où l'avion transportant la sélection de Zambie s'était écrasé en 1993.
LES ÉLÉPHANTS COMPTENT BIEN FAIRE TOMBER LES AIGLES
Dans l'autre demi-finale, la Côte d'Ivoire et ses stars partent largement favoris face au Mali d'Alain Giresse, qui tentera de forcer à nouveau le destin mercredi à Libreville après avoir sorti le Gabon, l'un des deux pays organisateurs. Les Aigles maliens sont-ils réellement en mesure de faire vaciller les Eléphants, impressionnants de solidité depuis le début de la Coupe d'Afrique ? A priori, le combat paraît inégal entre une équipe qui aligne des vedettes à quasiment chacune de ses lignes et une formation d'où émerge uniquement la figure de Seydou Keita, le milieu du FC Barcelone.
Les Ivoiriens se sont fixés un seul et unique objectif : ramener une deuxième fois la coupe au pays, vingt ans après leur premier sacre. Ce graal prend encore plus de sens pour la génération des Drogba, Touré et Gervinho bien décidée à ne pas laisser passer ce qui ressemble fort à une ultime chance. Après les échecs cruels des dernières éditions (finale en 2006, demi-finale en 2008, quart de finale en 2010), la Côte d'Ivoire a semble-t-il retenu la leçon. Le spectacle a été laissé au vestiaire au profit d'une efficacité et d'un réalisme qui font froid dans le dos : 4 matches, 4 victoires, 8 buts inscrits, aucun encaissé. Si Kalou et surtout Gervinho ont alterné le bon et le moins bon, Drogba, auteur de trois buts dans la compétition, est lui toujours debout pour porter à bout de bras son équipe vers le titre continental. Tout comme le joueur africain de l'année 2011 Yaya Touré, enfin réveillé en quart de finale (1 but, 1 passe décisive) après un début de tournoi très en deçà de son immense potentiel.
Pour contrer l'armada ivoirienne, le Mali ne peut décemment opposer que son courage, celui qui lui a permis de terrasser le Gabon aux tirs au but devant son chaud public de Libreville, dimanche. Mais les statistiques donnent une idée du gouffre qui sépare les deux pays : 21 matches, 14 victoires pour les Eléphants ; 6 nuls et un seul succès pour le Mali. Autre écueil : une journée de récupération en moins par rapport aux Ivoiriens et "la tension nerveuse des penaltys", dixit Alain Giresse. "Face au talent, il n'y a pas beaucoup de remède", concède également l'ancien membre du carré magique de l'équipe de France qui sait pourtant que son équipe n'a désormais"plus rien à perdre et tout à gagner". Suffisant pour abattre les Eléphants ?
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